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vendredi 11 mars 2016

Fukushima : le début de la fin du monde a cinq ans

Cela se passe le vendredi 11 mars 2011 à h 46 min 23 s UTC, soit 14 h 46 min 23 s heure locale ou 6 h 46 min 23 s heure officielle française d'hiver. Un tremblement de terre de force 9,0 le plus violent enregistré au Japon, où pourtant il s'en produit des dizaines chaque jour, se déclenche à 130 Km à l'est de Sendai, ville sur la côte est du Japon, à 303 Km au nord de Tokyo. Déjà cette secousse rare provoque de nombreux dégâts, dont le violent incendie dans la raffinerie d'Ichihara, un peu au nord de Tokyo. Ce jour-là on ne parle guère aux infos que de cet accident-là.

Le séisme provoque un gros tsunami, une vague gigantesque de 14,5 mètres de hauteur, qui va balayer toute la côte du Tohoku, donc la région nord-est de l'île de Honshù.  Des navires se retrouveront à vingt kilomètres à l'intérieur des terres. Tout sera détruit. Même aujourd'hui cette région redémarre à grand-peine.

C'est au sud de cette côte que se déclenchera la catastrophe la plus pérenne. Le séisme a déjà endommagé des liaisons électriques, malmené des pompes à la centrale électrique Fukushima Daiichi. Quand l'immense vague arrive, en noyant tout elle parachève le travail. Les réacteurs 1, 2 et 3 ne peuvent plus être refroidis par l'apport continuel d'eau de refroidissement. Vers 17 heures, heure locale, la tragédie est déjà en place, et le directeur (décédé quelques mois plus tard d'un cancer) en est conscient même si à Tokyo on n'a pas encore pris la mesure des évènements.  D'ailleurs les infos n'en parlent pas du tout.

A partir de là, les explosions vont se succéder dans les journées suivantes, le plus souvent en raison de l'hydrogène de l'eau décomposée par la chaleur, qui la recompose à la moindre étincelle. Mais aussi le 15, sur le réacteur 3 une montée violente de gaz en feu, de débris et autres indique un accident de criticité assez caractéristique (le réacteur est chargé au MOX) : un peu comme une bombe nucléaire larvée.

On voit là les réacteurs 1, 2 et 3 après nettoyage

Les hommes tentent ce qu'ils peuvent, avec des camions de pompiers, avec de l'eau de mer qu'ils pompent directement. La radioactivité très importante empêche d'approcher, ce qui oblige à inventer chaque jour de nouveau gadgets (on peut vraiment le dire ainsi) pour tenter quelque chose. On peut dire que cinq ans plus tard, on en est pratiquement à ce stade-là.

Actuellement, chaque jour l'eau des nappes phréatiques pénètre un peu dans la centrale, et s'y souille. Chaque jour les 3000 employés pompent des eaux de refroidissement, qui seront contaminées, un peu décontaminées, stockées. Un mur de glace édifié à grand-peine tente de détourner les eaux de source pour qu'elles ne touchent pas les matières irradiées. Chaque jour malgré tout, 300 tonnes d'eau dangereuse s'écoulent à la mer sans qu'on n'y puisse rien. Chaque jour des vapeur pour le moins suspectes s'échappent des cauchemars que sont devenus les 3 réacteurs éventrés. Quant au combustible qu'ils contenaient, nul ne sait désormais où est passé le corium (cœur en fusion) en quoi il s'est transformé. Il a percé les enceintes de béton durci, et erre quelque part dessous, rencontrant de l'eau qui le refroidit et le régénère en même temps.

Il est maintenant admis que le tiers des océans est désormais pollué plus ou moins gravement par cet évènement. Loin de se résorber, cette pollution va s'étendre. Sa source est toujours là, qui l'alimente jour après jour.   Malgré les précautions, un accident de ce type peut advenir à n'importe quel moment dans une centrale. Le Japon n'a plus que deux réacteurs en fonctionnement, la France en a 54. Sur le lieu statistiquement probable d'une autre tragédie, nul besoin de faire un dessin.

jeudi 10 mars 2016

Le néolibéralisme, un fascisme ? Oui, certainement ! par Pierre Verhas

Voilà un article qui va au fond même du Système actuel, et qui en démonte les mécanismes les plus basiques. Merci au Grand Soir pour avoir relayé ce billet.


Selon la présidente de l’Association syndicale des magistrats belges...

Le néolibéralisme, un fascisme ? Oui, certainement !

Dans Le Soir du jeudi 3 mars 2016, Madame Manuela Cadelli, présidente de l’Association syndicale des magistrats en Belgique, a fait paraître une tribune intitulée « le néolibéralisme est un fascisme ! ». Madame Cadelli est en effet connue pour ne pas avoir sa langue dans sa poche. L’année dernière, par exemple, elle a dénoncé avec vigueur la politisation du Conseil supérieur de la Justice, alors qu’il a été créé pour éviter cette fameuse politisation. Aujourd’hui, elle s’attaque au néolibéralisme bien présent dans le gouvernement de Charles Michel.
Ses propos, on s’y attendait, ont provoqué une levée de boucliers chez les tenants du libéralisme pur et dur en Belgique francophone. Henri Miller, Louis Michel, Corentin de Salle y sont allés de leurs dénonciations indignées ! Oser les traiter de fascistes, eux, les libéraux purs et durs, tenants d’une pensée inaliénable issue des Lumières ! Horresco referens ! Louis Michel est allé jusqu’à dire : « Je ne voudrais pas être jugé par cette magistrate ! » Tiens ! Ce serait instructif de voir cela, s’il échait…

Outre le titre « provocateur », qu’écrit donc Madame Cadelli ? Elle commence par distinguer clairement libéralisme, doctrine « déduite de la philosophie des Lumières, à la fois politique et économique, qui visait à imposer à l’Etat la distance nécessaire au respect des libertés et à l’avènement des émancipations démocratiques. Il a été le moteur de l’avènement et des progrès des démocraties occidentales. » et le néolibéralisme qui est « cet économisme total qui frappe chaque sphère de nos sociétés et chaque instant de notre époque. C’est un extrémisme. »

Elle définit ensuite le fascisme comme étant « l’assujettissement de toutes les composantes de l’État à une idéologie totalitaire et nihiliste. » Le néolibéralisme est donc un fascisme « car l’économie a proprement assujetti les gouvernements des pays démocratiques mais aussi chaque parcelle de notre réflexion. L’État est maintenant au service de l’économie et de la finance qui le traitent en subordonné et lui commandent jusqu’à la mise en péril du bien commun. »

Manuela Cadelli passe ensuite en revue les différentes mesures néolibérales imposées par la finance.

Tout d’abord, l’austérité est désormais « une valeur supérieure qui remplace le politique. » Elle s’inscrit même dans les Constitutions des Etats et « ridiculise » les services publics. L’austérité a des graves conséquences sur la base philosophique de notre vie socialie, car elle génère en outre un « nihilisme » qui « a permis de congédier l’universalisme et les valeurs humanistes les plus évidentes : solidarité, fraternité, intégration et respect de tous et des différences. » Même la pensée économique en est ébranlée. Autrefois, le travail était un élément de la demande, aujourd’hui il n’est plus qu’une « simple variable d’ajustement. »

La novlangue orwellienne

La magistrate dénonce ensuite l’évolution orwellienne de notre société. Elle énumère une série de mots dont la définition académique est transformée « … comme dans le roman de George Orwell, le néolibéralisme a sa novlangue et ses éléments de communication qui permettent de déformer le réel. Ainsi, toute coupe budgétaire relève-t-elle actuellement de la modernisation des secteurs touchés. Les plus démunis ne se voient plus rembourser certains soins de santé et renoncent à consulter un dentiste ? C’est que la modernisation de la sécurité sociale est en marche.

L’abstraction domine dans le discours public pour en évincer les implications sur l’humain. Ainsi, s’agissant des migrants, est-il impérieux que leur accueil ne crée pas un appel d’air que nos finances ne pourraient assumer. De même, certaines personnes sont-elles qualifiées d’assistées parce qu’elles relèvent de la solidarité nationale. »

Un autre aspect est le « culte de l’évaluation ». On applique le darwinisme social qui invite à tout le temps faire des performances et estime que « faiblir c’est faillir ». C’est aussi un totalitarisme de la pensée : « tout postulat humaniste est disqualifié ou démonétisé car le néolibéralisme a le monopole de la rationalité et du réalisme. Margaret Thatcher l’a indiqué en 1985 : « There is no alternative » (le célèbre TINA). Tout le reste n’est qu’utopie, déraison et régression. Les vertus du débat et de la conflictualité sont discréditées puisque l’histoire est régie par une nécessité. »

L’efficacité est la maîtresse absolue. L’évaluation permanente détruit la confiance et les relations sociales. « La créativité et l’esprit critique sont étouffés par la gestion. Et chacun de battre sa coulpe sur les gaspillages et les inerties dont il est coupable. »

Comme magistrate, Madame Cadelli se penche sur la Justice en Belgique qui, d’après elle, est la dernière de tous les Etats de l’Atlantique à l’Oural !

Le néolibéralisme engendre des normes qui concurrencent les lois votées au Parlement. « La puissance démocratique du droit est donc compromise. Dans la concrétisation qu’ils représentent des libertés et des émancipations, et l’empêchement des abus qu’ils imposent, le droit et la procédure sont désormais des obstacles. »

D’autre part, les restrictions budgétaires, la Justice n’est plus ce contre pouvoir prévu par la Constitution. « En deux ans, le gouvernement a réussi à lui ôter l’indépendance que la Constitution lui avait conférée dans l’intérêt du citoyen afin qu’elle joue ce rôle de contre-pouvoir qu’il attend d’elle. Le projet est manifestement celui-là : qu’il n’y ait plus de justice en Belgique. »

Et elle constate : « Et pendant que l’État belge consentait sur dix ans des cadeaux fiscaux de 7 milliards aux multinationales, le justiciable a vu l’accès à la justice surtaxé (augmentation des droits de greffe, taxation à 21 % des honoraires d’avocat). Désormais pour obtenir réparation, les victimes d’injustice doivent être riches. »

Ensuite, l’auteure dénonce une classe dominante bien décrite par Thomas Piketty dans son livre Le capital au XXIe siècle. Cette classe ne se soucie ni d’éthique, ni de l’intérêt général. Elle s’impose par sa brutalité.

Enfin, Manuela Cadelli dénonce « l’idéal sécuritaire » issu du terrorisme : « Le terrorisme, cet autre nihilisme qui révèle nos faiblesses et notre couardise dans l’affirmation de nos valeurs, est susceptible d’aggraver le processus en permettant bientôt de justifier toutes les atteintes aux libertés, à la contestation, de se passer des juges qualifiés inefficaces, et de diminuer encore la protection sociale des plus démunis, sacrifiée à cet « idéal » de sécurité. »

Après ces terribles constats, il reste cependant un espoir comme cela s’est passé à plusieurs reprises tout au long de l’histoire : reprenant Machiavel, la juge écrit « plus la situation est tragique, plus elle commande l’action et le refus de « s’abandonner » (…). Cet enseignement s’impose à l’évidence à notre époque où tout semble compromis. La détermination des citoyens attachés à la radicalité des valeurs démocratiques constitue une ressource inestimable qui n’a pas encore révélé, à tout le moins en Belgique, son potentiel d’entraînement et sa puissance de modifier ce qui est présenté comme inéluctable. Grâce aux réseaux sociaux et à la prise de parole, chacun peut désormais s’engager, particulièrement au sein des services publics, dans les universités, avec le monde étudiant, dans la magistrature et au barreau, pour ramener le bien commun et la justice sociale au cœur du débat public et au sein de l’administration de l’État et des collectivités. »

Le salut est donc dans l’engagement. Mais, sans doute est-ce quelque peu optimiste étant donné que l’engagement ne peut se concevoir uniquement de manière individuelle sans qu’il y ait une organisation pour les coordonner.

La riposte
Bien entendu, ce langage n’a pas du tout été apprécié par les libéraux au pouvoir en Belgique et même en France. Epinglons la réplique de Corentin de Salle parue dans Le Soir du 4 mars. Il est directeur scientifique du Centre Gol, le bureau d’études du MR (Mouvement Réformateur, le parti libéral francophone belge avec à sa tête Charles Michel, l’actuel Premier ministre, allié aux nationalistes flamands de la NV-A). Corentin de Salle, universitaire né en 1972, appuyé à ses débuts par Hervé Hasquin, a fondé l’institut Hayek, il est directeur de l’institut Atlantis qui prône les idées néoconservatrices – tout un programme ! Il est un grand admirateur de Friedrich von Hayek, l’économiste ultralibéral de la période de la guerre auteur de la « Route de la servitude » – en quelque sorte le manifeste de l’ultralibéralisme – où il dénonçait avec force le socialisme et le keynésianisme tout en prônant une société où l’Etat serait réduit à sa plus simple expression au plus grand profit des entreprises privées. De Salle a été chroniqueur au quotidien catholique La Libre Belgique qui s’est séparée de lui suite à une tribune aux relents xénophobes.

Dans sa réplique à la tribune de Madame Cadelli, de Salle commence par s’indigner de ses propos qu’il considère comme insultants. Pensez : assimiler la pensée dominante au fascisme ! Quel sacrilège !

Ensuite, le sophisme : le néolibéralisme n’existe pas. Dès lors, s’il n’existe pas, il ne peut être fasciste. « Certes, Manuela Cadelli prend grand soin de distinguer le « libéralisme » du « néolibéralisme ». C’est là une stratégie oratoire classique. Comme personne ne peut contester l’apport considérable de la tradition libérale à notre société, les détracteurs du libéralisme ont inventé ce concept factice de « néolibéralisme ». En réalité, le néolibéralisme n’existe pas. » M. de Salle devrait pourtant savoir que les politologues distinguent bien le libéralisme politique issu des lumières, considéré comme à gauche jusqu’à la deuxième guerre mondiale, du libéralisme économique qui est devenu le néolibéralisme.

La réalité du néolibéralisme
Ensuite, c’est du délire : « Il est vrai qu’au siècle passé, peu avant la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs penseurs libéraux ou socio-démocrates (Jacques Rueff, Maurice Allais, John Maynard Keynes, etc.), principalement de gauche, se sont revendiqués comme étant « néolibéraux ». Mais, pris au sens qu’on lui donne la plupart du temps, le terme « néolibéralisme » est une mystification intellectuelle : c’est une théorie inventée de toutes pièces par des intellectuels antilibéraux et qui est présentée comme un catalogue de dogmes et d’articles de foi de la communauté libérale dans le but de discréditer le libéralisme. »… Jacques Rueff, John Maynard Keynes et Maurice Allais de gauche ! Non, libéraux reconnaissant le rôle régulateur de l’Etat. Mais c’est déjà trop pour le directeur scientifique du Centre Jean Gol !

Alors, rafraichissons la mémoire de ce cher Corentin. Il affirme qu’il n’y a aucun auteur qui se réclame du néolibéralisme. Encore un sophisme. C’est vrai et faux à la fois. L’expression « néolibéralisme » apparaît dans les années 1930. En réalité, il s’agissait d’une mode. Tout était « néo » : il y avait le « néo marxisme », le « néo socialisme », le « néo saintsimonisme », etc. Il s’agissait, à l’époque, on était en pleine crise économico-financière et le fascisme commençait à s’imposer, de refonder les anciennes doctrines du XIXe siècle et de les adapter aux critères de l’époque.

Contrairement à ce qu’il se passe aujourd’hui, le libéralisme, à l’époque, était remis en question suite à la crise de 1929. Il fallait dépasser les vieux modèles de l’individualisme économique et opter pour une économie plus collective. Keynes n’était pas loin ! Il se développe également un « planisme néolibéral » en réponse au planisme socialiste du Belge Henri de Man. Aussi, on peut dire que Corentin de Salle avait raison en écrivant que John Maynard Keynes était néolibéral (mais ne s’en revendiquait pas). Oui, mais dans le sens du « néolibéralisme » de l’époque qui tentait de répondre à la critique radicale faite au libéralisme suite à la crise.

Aussi, le cher Corentin trompe son monde. Le néolibéralisme des années 1930 n’a rien à voir avec le néolibéralisme contemporain qui comprend la nouvelle économie, ou économie de l’offre qui sévit actuellement comme pensée dominante.

Aussi, cette pensée dominante, selon le directeur de l’institut Atlantis, ne peut s’appeler « néolibérale ». Aussi conclut-il, péremptoire : « En réalité, le néolibéralisme n’existe pas. » Il est bien le seul à le dire !

Les sophismes de Corentin
Il y a une autre tromperie de notre grand universitaire libéral. Il accuse ! « …les intellectuels antilibéraux en sont venus à considérer de bonne foi que les amalgames, simplismes, mensonges et calomnies de leurs prédécesseurs sur le libéralisme constituaient réellement le corpus du libéralisme. Beaucoup pensent sincèrement que cette idéologie repoussoir a réellement été construite par des penseurs libéraux au cours du dernier siècle. Ces derniers sont qualifiés de « néolibéraux ». Qu’est-ce que cela signifie ? Rien. »
Nouvelle malhonnêteté intellectuelle : tous les politologues distinguent la pensée libérale politique de la pensée économique qui est celle du néolibéralisme, à savoir cette pensée dont les principaux fondateurs sont Friedrich von Hayek, Ludwig Von Mises et Milton Friedman. Et on a appelé cela « néolibéralisme » pour le distinguer du libéralisme politique. Mais de Salle persiste. Il écrit plus loin : « il [l’ultralibéralisme] véhicule l’idée que, certes, dans le domaine des idées politiques, le libéralisme a apporté une contribution qui n’est pas dénuée de valeur (les libertés fondamentales, la première génération des droits de l’homme, plusieurs principes démocratiques, etc.) mais que, sous peine de se contredire et de s’annihiler, il doit être absolument tempéré, canalisé, contrebalancé, régulé, etc. par des considérations sociales, humanistes, etc. »

Un exemple tragique : le néolibéralisme n’a rien à voir avec le libéralisme politique qui est un des piliers de la démocratie. En effet, en 1973 au Chili, les néolibéraux américains de l’école de Chicago dirigée par Milton Friedman ont participé au renversement du président élu Salvador Allende et à l’installation de la sanglante dictature du général Pinochet. Et il existe d’autres exemples aussi tragiques dans différentes parties du monde. Mais, pour de Salle, les adversaires du néolibéralisme confondent libéralisme et néolibéralisme.

En réalité, c’est Corentin de Salle qui considère que libéralisme et néolibéralisme sont une seule et même pensée. Tout cela pour fustiger Madame Cadelli : « Manuela Cadelli s’attaque en réalité, quoi qu’elle en pense, au « libéralisme ». Le libéralisme est-il un fascisme ? Je n’ai guère coutume de citer cet individu de noire mémoire mais je pense que Benito Mussolini, le premier grand théoricien du fascisme, a dit une chose significative : « Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique ». » Donc, en considérant que le néolibéralisme est un fascisme, Manuela Cadelli attaque en réalité le libéralisme !

Alors, si on suit bien le raisonnement du directeur scientifique du Centre Jean Gol, les libéraux sont complices du coup d’Etat de Pinochet. Cela n’a évidemment aucun sens. Le plus inquiétant est que le MR qui se « droitise » de plus en plus, ait confié son « think tank » à ce personnage.

Et Corentin de Salle insiste et c’est l’aveu : « Une économie est libérale, nous dit Milton Friedman, quand l’Etat prélève environ 30 % des richesses produite. Au-delà, elle devient socio-démocrate. Nous sommes aujourd’hui à 60 % de prélèvements ! Depuis plusieurs années, les divers gouvernements en Belgique votent des budgets en déficit. Les gouvernements s’endettent. En 2014, à l’issue du gouvernement Di Rupo, l’endettement représentait plus de 106 % du PIB. En Allemagne et aux Pays-Bas, ce taux oscille autour de 70 % seulement. Mais le réel n’entame en rien les convictions idéologiques des antilibéraux qui mobilisent constamment toute une rhétorique religieuse (l’« orthodoxie budgétaire », le « respect inconditionnel des sacro saints principes néolibéraux », le « dogmatisme de la rigueur ») visant à ridiculiser ceux qui appellent simplement non pas à diminuer l’endettement, non pas à diminuer l’accroissement de l’endettement mais tout simplement à freiner la vitesse de l’accroissement de l’endettement. Les Français sont généralement les plus imaginatifs pour fustiger ces principes « intangibles » d’équilibre budgétaire. Tellement « intangibles » que la France n’a pas voté un budget en équilibre depuis… 1975. »

Donc, Friedman est un économiste libéral et l’Etat ne devrait relever que 30 % des richesses produites. Autrement dit, plus de sécurité sociale, plus de services publics ; seules l’armée et la police – et encore – resteront sous le giron de l’Etat. Quant à la démonstration archiconnue sur la dette, on peut opposer le sous-investissement public qui pose le problème de l’avenir d’activités essentielles comme l’enseignement, la culture, la recherche scientifique et surtout la structure de la dette publique qui génère le surendettement public et qui est au seul avantage des banques ! Et le contradicteur de Madame Cadelli termine en démontrant l’efficacité de la politique actuelle du gouvernement belge.

Notons que, curieusement, il ne parle pas de l’état lamentable dans lequel se trouve la Justice dénoncé par Manuela Cadelli. Enfin ! Cela fait partie de la réduction des dépenses… Pour Corentin de Salle, « Le libéralisme n’est pas un fascisme. Le libéralisme est un humanisme. » Personne ne dit le contraire, mais le néolibéralisme, lui, est un fascisme. Oui, certainement !
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mardi 8 mars 2016

Le 9 mars 2016, rappel : C'est la GRÈVE GÉNÉRALE qui commence

Oui, demain 9 mars 2016, enfin le Peuple Français Souverain va se mettre en branle pour chasser les parasites, les assassins, les terroristes qui ont accaparé les rênes de notre pays. Arrêter tous les Grands Banquiers, leurs serviteurs de la tête de l'État, les parlementaires croupions qui ont fait suivre par leurs votes les pires avanies subies par les plus modestes en premier (pour ne pas dire les très pauvres), les Grands Corps Constitués qui par leurs avals ont cautionné cette dérive sécuritaire et dictatoriale, voire tyrannique, voilà ce qu'il va falloir faire. Ministres, préfets, chefs de cabinets, hauts fonctionnaires divers, ils partagent la même responsabilité, je dirai même culpabilité.



Quand cette culpabilité en arrive à causer sans états d'âme des morts par le froid, la faim, les coups, les blessures par armes de GUERRE, elle s'élève alors au rang de CRIME AVEC PRÉMÉDITATION. C'est bien plus grave, seul alors un tribunal du Peuple siégeant sans hâte, mais avec diligence, pourra donner la réponse appropriée sans se préoccuper de créer des précédents. Cette situation est suffisamment exceptionnelle pour créer les conditions d'un verdict exceptionnel. Incidemment, pour les cas vraiment les plus graves, une invitation transport payé pour les mines d'uranium du Niger s'impose. Pour le billet de retour, on verra plus tard.

Demain, tout le monde se doit de venir dans la rue à l'appel de très nombreux groupements et associations, avec l'aval des syndicats qui ont déposé des préavis de grève. Ce mercredi doit être celui de la France morte pour le fric et ses servants, mais plus que jamais vivante pour ceux qui combattent pour leur vie. Seront en tête les étudiants, la force vive de notre avenir proche.

CAPITAL MONDIAL, la France te dit NON. La vraie France, pas celle des sondages télé. Une chanson l'illustrerait bien, mais on n'en trouve plus que les paroles. Sans doute gênait-elle....

mercredi 2 mars 2016

Pour un programme de gouvernement "nouveau" ?


Le 29 mai 2005, le peuple français souverain a rejeté un texte regroupant tous les traités dits « européens » depuis celui de Rome de 1957 inclus.

Sa volonté a été bafouée par le régime de l'époque, qui perdure aujourd'hui : cela s'est concrétisé par le coup d'État du 4 février 2008, dont l'équivalent eut lieu le 10 juillet 1940. Le premier livrait la France à une invasion militaire, le second à une invasion financière. Une invasion pire encore sans doute.

Il faut clairement se positionner dès aujourd'hui, dès maintenant afin de bouter l'envahisseur de toutes les formes possibles. Qui y est prêt ? Je pose en particulier la question à Monsieur Mélenchon, qui semble-t-il a bien évolué sur ce chapitre. Chasser du Pouvoir les Banksters, leurs serviteurs les politiciens, les journalistes de Cour, les sondagiers et autres instruments de Propagande, voilà les premiers gestes nécessaires à une Nouvelle Donne.

Immédiatement après, proclamer la liberté du Peuple Souverain, et de la Patrie qui en découle, de toute intervention extérieure comme peuvent être celle Bruxelles-union européenne, comme celle de Bruxelles OTAN. Mais aussi, logiquement et dans un second temps, toute sujétion au FMI, à la banque mondiale, à l'OCDE, à l'OMC, à l'OMS, à la BRI aussi sans doute, doit être coupée.

Alors, en revanche pourront se concrétiser de nombreux partenariats non seulement avec des pays du continent Europe, mais avec ceux du monde entier qui auront des préoccupations similaires. Dans ce but, il sera certainement très constructif de reprendre, en la mettant à jour, et en la débarrassant de ses oripeaux libéraux, la Charte de la Havane de 1948, complétée en particulier pour les défis écologiques, par la Déclaration de Cocoyoc de 1974.

Pendant ce temps-là, à l'intérieur seront dénoués tous les liens financiers actuels. La Banque de France retrouvera son panache et son utilité première, qui est le financement en dernier recours des besoins de trésorerie publics ou privés. Elle sera aidée, pour le privé, par les autres banques, saisies avec tous leurs biens. Quant aux grandes entreprises à vocation publique (environnement, énergie, transport, santé – dont l'industrie y afférant – communications, éducation…) elles seront également saisies. Leurs actionnaires individuels ne seront en rien touchés, à ceci près que désormais une voix dans les conseils d'administration correspondra à une personne physique (pas morale), et une seule quel que soit le nombre d'actions possédé.

Les officines financières seront toutes démantelées, de toute façon elles ne pourront avoir accès à la bourse puisque n'étant pas des personnes physiques.

La priorité sera donnée à une embellie du tissu industriel, toutes les ressources financières étant dirigées vers cette priorité aux détriments des rémunérations des valeurs mobilières. Privée volontairement de moyens, l'opposition ne pourra pas jouer l'obstruction comme elle a tellement bien su le faire au Venezuela récemment. La classe des dominés pourra enfin relever la tête, en particulier ceux qui sont actuellement les plus démunis, et qui seront prioritaires pour accompagner ce grand départ.

L'agro-alimentaire retrouvera une priorité à la qualité : les OGM seront interdits aussi bien dans les semis que dans les imports de produits finis suspectés d'en contenir. Les produits chimiques de traitement verront s'élever progressivement de grandes taxes afin de dissuader de s'en servir. Les terres agricoles ne pourront plus être cédées à des personnes ou des puissances étrangères, et celles-ci se verront obligées, si elles en possèdent déjà, à réinvestir intégralement sur le territoire agricole leurs revenus. Si elles s'en séparent alors, l'État aura droit de péremption dessus, quitte ensuite à les redistribuer à des agriculteurs soucieux d'un travail là aussi de qualité, et non plus de rendement à tout prix.

Voilà ce qu'on peut proposer, pour une nouvelle donne cette fois vraiment sociale et en phase avec les besoins à la fois des personnes et de la Planète.

dimanche 7 février 2016

Mélenchon condamné à ne jamais parler de la sortie de l'union européenne, la question de fond ?

Je viens de lire un entretien de Jean-Luc Mélenchon par Lénaïg Bredoux, sur Médiapart, C'est en accès libre.

Mais pourquoi, bon sang, ne pose-t-il à aucun moment la question centrale de la sortie de l'union européenne pour se libérer du carcan des traités ? Il devrait savoir que les Français n'en ont jamais voulu, que ce leur fut imposé par le coup d'État du 4 février 2008. Il le sait nécessairement. Le refuse-t-il ? En a-t-il peur ? Alors, qu'il dise pourquoi, franchement, sans tourner autour du pot comme dans cet entretien.

L'atlantisme est l'esclavage. C'est très largement démontré, partout. Les peuples d'Afrique, ceux de Chypre, de Grèce, d'Espagne..... et même de France en paient le prix, chaque jour. Briser cette sujétion est essentiel, car elle ne se limite pas à la sortie de l'union, mais, corollaire, à celle de l'OTAN notre carcan militaire où l'inconséquent Hollande nous a replongés jusqu'au cou. Sortir également du FMI, de l'OMC, de la banque mondiale, de l'OCDE, probablement aussi de la BRI, sont des facteurs de reprise en main de notre destin commun.

Ce sera l'occasion de redonner aux citoyens réunis dans le Peuple la souveraineté qui est la leur, et qui leur a été volée. Ce sera l'occasion de redonner au Travail sa dignité partagée, au lieu de voler là aussi les fruits de celui-ci pour la poche d'actionnaires hideux de rapacité. Ce sera l'occasion de revenir à plus d'égalité : là, les plus hauts revenus suivront mal.

Mais peut-être s'agit-il de quelque chose de plus intime. Jean-Luc n'aurait-il pas été menacé, par des voies détournées ? Du genre : tu peux dire tout ce que tu veux, sauf à propos de l'hypothèse d'un rejet de l'union européenne. Et puis, il faut le dire, une place à Strasbourg-Bruxelles, ce n'est pas si mal pour les fins de mois. cela peut faire hésiter quelqu'un qui n'a pas forcément de point de chute. Je ne pense vraiment pas qu'il soit mesquin au point de penser de cette façon, mais il faut bien faire le tour de la question.

Oui, tout porte à croire, vu ses ronds de jambes autour de la margelle, qu'il évite à tout prix de poser les vraies questions. Cela doit lui retirer nombres de partisans, parmi ceux qui ont fini par tout comprendre de l'impasse où se précipite notre monde. Et peu importe, pour les Chiens de Garde, que ces gens-là existent : à la différence de Jean-Luc, eux n'ont pas accès aux médias, les cerbères y veillent avec application.  Le clivage, car c'est là qu'il se tient, et non dans de sordides étiquettes droite-gauche, ou des questions sociétales qui s'étalent partout, le clivage est bien là.

jeudi 4 février 2016

Non à l'aéroport, non aux aéroports, non à tous les aéroports

Hier soir j'étais présent à une réunion, où une fois de plus étaient énumérés les avantages de l'aéroport de Nantes-Atlantique, ET les inconvénients de le remplacer par un autre censé être construit à pas loin de 30 Km de là dans une zone bocagère peu accessible.

Certes, les arguments abondent, ainsi qu'un ensemble de fiches le démontre abondamment. Optimiser si nécessaire l'ouvrage actuel coûterait bien moins cher que la seule construction d'un autre, et encore on ne parle pas des moyens d'accès qu'il faudrait déployer - bah, rien qu'un milliard ou deux en plus, quoi, qu'est-ce aujourd'hui ? - pour perdre le temps de s'y rendre. S'y ajoutent les facteurs environnementaux, hydrologiques, et cerise sur le gâteau, le fait que la dernière mouture du projet est réellement moindre que la situation actuelle. Pas de taxiway pour qu'un avion se repositionne, moins de places de garages pour ceux-ci, moins de points d'embarquement pour les voyageurs, MAIS en revanche plus de place pour des boutiques auxquelles s'adresseront les futurs voyageurs débarquant de leur voiture garée sur les chers emplacements de Vinci. L'arnaque la plus totale.

Mais pensons autrement. A quoi servent ces avions ? Saisonnièrement, ils permettent à des touristes pas si démunis d'argent de s'envoler pour des destinations en moyenne distance comme Marrakech ou les Baléares, alors que d'autres lieux situés bien plus près leur sont inconnus. Ou c'est juste une navette un peu plus rapide pour atterrir à Roissy vers des pays encore plus lointains. Sans doute le courrier dit "urgent" y gagnera un peu, ainsi que des frets délicats. Mais alors, pourquoi ne pas envisager des TGV de fret et postaux ?

Obnubilés par la mondialisation, les "décideurs" n'ont d'autre  façon de penser qu'une optimisation des coûts afin de gagner, EUX, toujours davantage. Ainsi des crevettes seront-elles pêchées au large de l'Alaska, décortiquées dans des conditions sociales... hum... en Thailande, ramenées on ne sait comment au Danemark où elles seront conditionnées dans des boîtes avec une marque danoise, et vendues en France comme produits de luxe. C'est un exemple qui m'avait frappé pour l'avoir personnellement remarqué. Les pommes sont-elles meilleures, si elles proviennent d'Argentine ? Ou les avocats, du Guatemala (garantis arrivés par avion comme des stars) ? Il faut arrêter !

Il faut arrêter de privilégier soit l'avion, soit le gigantisme des porte-containers. La pollution des mers commence à bien faire, celle des hautes couches de l'atmosphère également. Et nous simples citoyens, serons montrés du doigt parce que notre voiture  - qu'il a fallu acquérir pour pouvoir aller au boulot - pollue trop. Pendant ce temps-là, les transports sur rail sont attaqués de fait par les norias de camions, grands pollueurs devant l'Éternel, parce que de gros capitalistes gras se font "les choux gras" de leurs actions dans ce bizness. Même les entreprises d'autocars « lowcost » s'y mettent désormais, avec l'aval réjoui de notre ministre des finances lui-même (qui a sûrement d'autres moyens de locomotion, lui).

Repensons la situation. Vu les circonstances, il va bien falloir que nous sortions de cette diabolique union européenne qui nous pressure de toutes parts, et interdit toute initiative. Il va falloir, après avoir sécurisé notre pays au niveau des flux financiers, re-nationaliser toute la superstructure de notre nation,  l'énergie, les transports, la santé (dont les industrie pharmaceutiques et les cliniques), les communications (sauf Internet qui est libre). Ne serviront plus les hommes d'affaires, dont les avions n'auront plus à décoller. La ré-industrialisation de l'hexagone permettra de moins échanger, de moins en moins, des denrées avec le reste du monde.  Et malgré cette ré-industrialisation, assortie d'un retour à des produits fiables et pérennes (finie, la désuétude programmée), nous serons moins pollués qu'actuellement. Du coup, les prisons verront renouveler leur cheptel : à la place de militants syndicalistes, ce sont des businessmen qui y seront accueillis, et ce ne sera que justice.

Ah, certes, les Messieurs de la City vont pincer le nez de dépit, d'autant qu'un tel programme peut bien susciter des émules ailleurs. Cela ferait que de plus en plus de pays du monde vivraient, mieux, et sans eux. Quelle horreur ! Mais pour les calmer, il serait tout aussi tentant d'interdire la circulation des avions militaires, ce qui les empêcherait de fomenter des troubles et de faire bombarder leurs opposants, pour regagner leur mainmise perdue. Tentant, non ?


lundi 1 février 2016

« Nous sommes la gauche » disait-il

Ce matin, le porte-parole du gouvernement en sort une bonne.

Alors que, de plus en plus même les simples citoyens sont convaincus que les étiquettes « Droite » et « Gauche » ne recouvrent plus aucune différence, ne voilà-t-il pas qu'un ministre parmi les plus socialement frileux et proches de l'Occupant de l'Élysée  reprend à son compte cette vieille antienne digne des mollettistes les plus rances ?

Certes, l'on retrouve dans la politique actuelle les mêmes motivations qui ont créé l'atlantisme le plus aveugle, la guerre d'Algérie avant celle de Libye, les aventurismes de l'expédition du canal de Suez par amour pour l'Albion de toujours, dont le pendant est aujourd'hui dans les sables du Mali, et dans la boue de Calais afin que Cameron ne soit pas ennuyé par les migrants.

A en croire Monsieur Le Foll, le statut de Young Leader cuvée 1996 est sans doute un bon moyen d'être "de gauche" (Monsieur Moscovici est de la même année, d'ailleurs). Il est vrai que les politiques sociales d'outre-Atlantique sont particulièrement alléchantes à suivre et imiter. Presque autant que celle, bien connue, de Madame Thatcher en son temps.

Certes, les dirigeants de la French American Foundation ont fait de très bons choix. Certes, sans se déjuger en rien, celui qui était encore le candidat de Solferino en 2012 pouvait-il souffler aux pontes de la City « I am not dangerous ». Socialement, il fut un père pour eux. Il leur a désossé, démantibulé, démonté tous les mécanismes français qui faisaient l'envie des habitants du monde. Il n'y aura plus d'envieux. La France n'a presque plus d'industrie, et cela continue. Elle a sacrifié l'agriculture qui lui permettait largement de vivre, et d'exporter, pour promouvoir avec le concours d'un responsable syndical une industrie des « carburants verts » avide de l'eau dont les Français ont besoin pour boire : excellent, on leur vendra des eaux en bouteilles, au prix de l'or. Même notre tertiaire est une
importation de services marocains de plate-formes téléphoniques, de systèmes d'exploitation informatiques natifs de Seattle, d'entreprises de poids lourds polonaises tellement mieux que la SNCF. Tout est vraiment pour le mieux, et on continue avec la concurrence aux taxis grâce à des particuliers, dont les efforts font vivre une boîte de San Francisco : génial. La malbouffe est glorifiée, ses chantres se portent bien, merci, cela permettra de satisfaire dans quelques années les industries pharmaceutiques pour donner l'impression de compenser les catastrophes métaboliques dont on voit les obèses effets aux States.

Avec de si beaux succès, la fine équipe actuelle ne peut que se présenter à nouveau en 2017, bien que 70% de la population refuse aussi bien l'actuel, que son prédécesseur au 55 rue du Faubourg. Pas de problème, quitte à changer le peuple s'il ne donne pas satisfaction.

Là-dessus, ne faudrait-il pas se résoudre à balayer tout ça ? Non, de toute façon, ce n'est pas récupérable, même pour de la pâtée pour chiens (pauvres bêtes !).

jeudi 28 janvier 2016

Le néolibéralisme, c'est la bureaucratie totale (2ccr)

Dans le Grand Soir vient de paraître un article particulièrement pertinent sur la façon dont sont gérées choses et personnes, dans une aberration endiablée, et perversement naïve. Je vous laisse le découvrir ici.

27 janvier 2016

Le néolibéralisme c’est la bureaucratie totale

2ccr

Paperasse et formulaires ont envahi nos vies, et de plus en plus de gens pensent que leur travail est inutile, n’apportant aucune contribution au monde. Malgré ce que martèlent les ultralibéraux, ce n’est pas la faute de l’Etat et de ses fonctionnaires, mais celle des marchés et de leur financiarisation.

« Toute réforme pour réduire l’ingérence de l’État aura pour effet ultime d’accroître le nombre de règlementations et le volume total de paperasse », explique ainsi David Graeber, anthropologue états-unien et tête de file du mouvement Occupy Wall Street, dans son nouvel ouvrage Bureaucratie.

Il suffit de mesurer le temps que nous consacrons à remplir des formulaires. Quelqu’un a calculé que les citoyens étasuniens passent en moyenne six mois de leur vie à attendre que le feu passe au vert. Personne n’a calculé combien de temps nous passons à remplir des formulaires ! Peut-être une année entière... C’est la première fois dans l’histoire que nous atteignons ce niveau de bureaucratie.

Le sociologue Max Weber affirmait déjà que le XIXe siècle avait inauguré l’ère bureaucratique. Mais aujourd’hui, la différence, c’est que la bureaucratie est à ce point totale que nous ne la voyons plus. Dans les années 1940 et 1950, les gens se plaignaient de son absurdité. Aujourd’hui, nous n’imaginons même plus une manière d’organiser nos vies qui ne soit pas bureaucratique ! Ce qui est également nouveau, c’est la création de la première bureaucratie planétaire. Un système d’administration que personne n’identifie pourtant comme une bureaucratie, car il est surtout question de libre-échange. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement ? La création de traités internationaux et d’une classe entière d’administrateurs internationaux qui régulent les choses, tout en appelant ce processus « dérégulation ».

C’est amusant, parce que ça me rappelle un truc, que j’ai dû lire je ne sais pas trop où, il y a au moins 20 ans, qui affirmait que les dérégulations thatchériennes au Royaume Uni, et en particulier la privatisation des services publics (électricité, gaz, chemins de fer...), avaient eu pour effet l’embauche d’une pléthore de fonctionnaires pour vérifier que la libre concurrence et la main invisible « du dit marché » jouait bien son rôle d’allocation optimale des ressources !

De même, il faudrait vérifier, mais il semble bien que la libéralisation administrative de nos hôpitaux (paiement aux soins pour mesurer la rentabilité d’un hôpital, concept complètement abscons digne d’un énarque ultralibéral caricatural), a entrainé l’embauche de plus de personnel administratif que de personnel soignant nécessaire au bon fonctionnement des dits hôpitaux, le personnel administratif en question n’ayant eu de cesse de rogner les embauches et conditions de travail des personnels soignants afin de financer sa propre utilité administrative, il me semble. Je ne suis pas familier de ce milieu, mais c’est ce que j’en perçois, et ce que j’ai compris de la révolte de l’APHP.

Dans de nombreuses « grandes » entreprises, il y a de plus en plus de personnels administratifs par rapport aux personnels qui travaillent sur les chantiers ou dans les ateliers. Il y a 30 ans, dans un service ou un atelier, pour une quinzaine d’ouvriers, de salariés ou d’employés, vous aviez un chef d’équipe, lui même chapeauté par un contremaître, qui chapeautait 3 ou 4 services avec l’aide d’un assistant et d’une secrétaire. C’est à dire que pour 45 à 60 personnes qui travaillaient et produisaient réellement de la « richesse » il y avait 5 à 6 personnes pour manager, organiser, contrôler. Les rapports entre les salariés et les chefs d’équipe étaient rapides et simplifiés, comme les rapports entre les chefs d’équipes et le contremaitre. Les réunions entre ces intervenants étaient régulières et concrètes.

Aujourd’hui on a l’impression que le nombre de ceux qui produisent réellement les richesses a chuté, alors que les chefs, sous chefs, contremaîtres, directeurs techniques, ou de communication, directeurs transversaux ou longitudinaux a explosé. Concrètement, s’il y avait 1 personne non productive pour 10 productives, maintenant il y a 4 personnes non productives pour 10 productives. Les réunions sont de plus en plus nombreuses et débouchent de moins en moins sur du concret, si ce n’est pour définir la date de la prochaine réunion et bien sûr des rapports de réunion en X exemplaires, corrigés, annotés et enfin édités et classés dans leurs versions finales.

Et je m’interroge depuis longtemps sur la nécessité de toutes ces écoles de commerce plus ou moins bidons qui délivrent (vendent ?) les diplômes idoines pour effectuer ce genre de tâche, Ô combien nécessaires, bien sûr... Même les armées ne sont pas épargnées, si il y a quarante ans il fallait trois personnes a « l’arrière » pour un soldat au front, aujourd’hui on est a un ratio de sept pour un !

D’ailleurs, je perçois une réelle convergence entre le système néolibéral et le système soviétique. Obsession de la gestion “scientifique” et de l’évaluation (flicage), avec l’inflation bureaucratique nécessaire à ces contrôles permanents. “надо выполнить план”, “Nada vypolnits’ plan”, expression bien connue de l’époque soviétique : Il faut accomplir le plan. Il faudrait même dire les normes du libéralisme façon soviétique. Nous avons importé la bureaucratie, apanage de la méthode soviétique, alors que la Russie s’en libère !

Tout cela ayant en partie pour cause une absolue méfiance envers l’honnêteté des employés, qui, bien sûr, ne peuvent faire un travail convenable que sous la contrainte, les sociopathes qui nous dirigent, n’imaginant pas une seconde qu’un employé puisse effectuer correctement sa tache sans un système de répression centralisé (cette bande de cinglés voyant le monde à son image).

Résumer en une phrase cette situation ubuesque serait : « comment employer une moitié de la population à surveiller l’autre moitié pour vérifier qu’elle travaille bien selon les normes du libéralisme ». Bienvenue chez les fous, ou les fameux Shadoks ! Bienvenue dans le futur ! Wells, 1984, Huxley, le monde parfait... vous connaissez ? On y va droit dedans avec en primes des améliorations auxquelles je n’ose pas penser !


« Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants ; c’est l’indifférence des bons »... Martin Luther King

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vendredi 22 janvier 2016

La propagande US se déchaîne

Pour les fêtes, on m'a offert la série Occupied, série norvégienne certes. Cela commence bien, ce n'est même pas correctement traduit en français, alors que rien ne l'empêchait.

J'ai noté à quel point cette idée de départ est perverse. L'OTAN, ce sont les États Désunis de l'Amérique du Nord. En fait foi le fait que le commandant en chef de cette entité dont les quartiers sont près de Mons en Belgique (pas si loin de Waterloo....) a toujours été un général ou un amiral issu du Pentagone, jamais des autres "membres". Or cette série présuppose que le moteur de cette organisation s'en serait retiré. C'est fort peu vraisemblable.

Il s'agit, dans le sujet, d'une question d'énergie, de nucléaire "propre" (le thorium est apparemment moins dangereux que l'uranium), de gaz et de pétrole qui abondent au large de la Norvège. Une nouvelle majorité au Parlement norvégien a décidé et construit une centrale au thorium, et se prépare à en installer d'autres, quitte à faire l'impasse sur le pétrole et sa pollution. Or dès qu'on parle d'énergie, Uncle Sam le rapace est au premier rang pour exiger, pour contrôler, pour dicter SES lois, qu'elles soient conformes au droit international, ou non. La série fait l'impasse là-dessus, et indique que non, cette fois, les stratèges de Washington ne sont pas intéressés, détournent la tête, jouent les sainte Nitouche.... C'est toujours fort peu vraisemblable.

A partir de là, si le spectateur accepte ces prémisses pour le moins curieuses, tout s'enchaîne. Privés du pétrole et du gaz norvégiens, aux robinets fermés pour cause de production électronucléaire conséquente, les pays de l'union européenne se déchaînent contre le fautif, qui rappelons-le, ne fait pas partie du groupe. Sans l'appui US, ils se tournent pour rappeler à l'ordre le délinquant, vers le gouvernement russe. Celui-ci, par touches successives, réussit à prendre pied progressivement en Norvège sans qu'un seul soldat en uniforme ne pénètre dans celle-ci.

Là encore, si un coup de semonce russe peut à la rigueur se concevoir, cela peut en rester là. Or il est clair qu'il s'agit bien d'une invasion allant bien plus loin que le contrôle des puits en mer de la Norvège. On sait que la Russie regorge de ce genre d'article, et n'a pas besoin d'envahir qui que ce soit pour cela. On sait également que la Russie défend avec véhémence son propre territoire, mais n'a aucune visée expansionniste.

Tout est fait pour détourner l'attention des spectateurs de la mainmise mondiale de Washington sur toute la politique de tous les autres pays. Tout est fait pour donner un bouc émissaire, la Russie, celle qui dérange Uncle Sam parce que justement elle lui interdit de se mêler de sa propre politique. Nous sommes bien dans un prolongement européen de la propagande hollywoodienne incessante. C'est d'autant plus dangereux, que cette série est très bien réalisée. Qu'elle soit co-produite par Arte, peut indiquer de quel côté proviennent certains des investissements nécessaires. On notera d'ailleurs que quand l'union européenne s'exprime, c'est un ministre français qui se déplace à Oslo pour asséner les diktats de Bruxelles. Cerise sur le gâteau, quand le premier ministre norvégien est attaqué dans son bureau, où est-il évacué ? à l'ambassade de Washington, le sauveur, tiens donc.

Il convient de rester très vigilant, la propagande est toujours là pour inciter à penser le contraire des vraies données, à ne pas voir d'où viennent les vrais dangers.

lundi 28 décembre 2015

Le terrorisme légal s'étend sur le monde

Il y a déjà pas mal de temps que j'ai fait le parallèle . Il ne peut pas y avoir de doute. Entre l'État Français de 1940-1944 et le proconsulat actuel, c'est le même cadre "légal" qui s'applique. Même Sarkozy n'était pas allé aussi loin. La conjonction d'un ancien "Young Leader", d'un article d'importation franquiste et de plusieurs Sayanim est explosive. Comme le chef de l'État est aussi le chef des armées, on se retrouve avec une armée d'occupation sur les bras, renforcée par les structures de la Guardia Civile du même type que les hordes (GMR) de Pucheu de sinistre mémoire .
 
Bien malin, qui pourra démontrer le contraire. C'est le monde entier qui retombe très bas, avec les nouvelles figures en Argentine et au Venezuela (changement de majorité législative), et depuis un certain temps un nouveau président en Iran, le fameux Rohani qualifié par les "Occidentaux" de modéré : la chape de plomb soulevée un peu par l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad est retombée. Même constat très pessimiste en Turquie, où le renouveau de l'ère Kémal est bâillonné par un extrémiste là aussi. De quel côté qu'on se tourne, le pire est en train de gagner . Heureusement, la Russie a fait le bon choix.
 
Pendant ce temps-là, les consommateurs consomment, il n'y a plus une seule grève, les médias ne parlent que d'élections de Miss quelque chose.....  Au secours !