C'est un travail énorme. Walid Attalah s'est attelé à démonter tout l'historique de la Question de Syrie.
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(le Monde Diplomatique nous apporte là une carte essentielle) |
Assawra en publie l'intégralité, en voici quelques extraits. Nous ne saurions trop recommander à tous de reprendre toutes ces pages, essentielles pour comprendre la complexité de cette affaire, instrumentalisée, sur-instrumentalisée par les puissances du monde aux dépens de la population syrienn.
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L’enjeu
jeudi 29 août 2013, par
Beaucoup s’interrogent sur la situation en Syrie, sur les parties en présence et les enjeux en cours.
Il est un fait que la concurrence médiatique entre les parties avec
la surenchère et certainement des mensonges n’aide pas vraiment à
comprendre.
Il y a certainement des enjeux économiques et des enjeux pour la
résistance contre les plans impérialistes-sionistes dans la région du
Moyen-Orient.
Mais il y a un autre enjeu dont on ne parle pas beaucoup ; c’est
celui de l’avenir des peuples de la région, de la liberté des individus
et de la démocratie.
Alors il faut prendre la peine d’y voir clair : déterminer les
parties en présence et leurs intérêts, leurs positions afin de
comprendre la situation actuelle et ce qui peut se passer à l’avenir et
prendre position.
Chronologiquement il faut noter que les mouvements de protestations
qui ont débuté en Tunisie en décembre 2010 et qui se sont propagés en
Egypte, en Syrie, au Yémen, au Bahreïn… ont sans aucun doute ouvert une
nouvelle phase historique pour les peuples de la région, pleine d’espoir
de liberté, de démocratie, de droits et de justice.
Si en Tunisie, en Egypte et au Yémen ces mouvements (toujours en
cours), ont abouti à l’éviction des présidents en place et à ébranler
les régimes qui n’ont pas complètement disparu, il n’en fût pas de même
au Bahreïn où la révolte a été matée par des troupes saoudiennes et
jordaniennes. Quant à la Syrie, ni le président ni le régime ne sont
tombés malgré les mouvements de protestations pacifiques et d’autres
armés.
Les évènements ont commencé en Syrie quand en mars 2011, après les
événements en Tunisie et en Egypte, il y a eu au sud du pays dans la
ville de Derr’a un petit événement qui allait lancer une dynamique qui
dure jusqu’à aujourd’hui.
Prenant exemple sur les événements en Tunisie et en Egypte, une
quinzaine d’enfants de 10 à 16 ans ont tagué sur des murs de la ville
des slogans pour la liberté. La sécurité politique (l’un des services du
régime – une quinzaine) les a arrêtés et torturés. Leurs parents sont
allés demander leur libération avec des responsables de clans tribaux
dans cette région.
Le responsable de la sécurité politique les a humiliés et n’a pas
libéré les enfants. Des manifestations populaires régulières ont alors
commencé pour demander leur libération avec leur lot de morts et de
blessés. Ces dernières commençant à prendre de l’ampleur, le régime a
muté ce responsable dans la ville d’Edleb au nord-ouest de la Syrie.......
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On peut dire aujourd’hui avec certitude :
. Que les projets politiques communiste, nationaliste,
islamiste ont échoué dans la région parce qu’ils n’étaient pas
démocratiques dans leur essence et leur organisation, même s’ils ont
obtenus des victoires importantes contre le colonialisme et pour la
liberté des peuples ainsi que certains droits. Un des cas d’échecs des
nationalistes par exemple est d’avoir méprisé – cas de l’Algérie – les
populations berbères non arabes, ou les Kurdes au Machrek…..
. Que les femmes sont méprisées et exploitées ainsi que les enfants dans tous ces pays.
. Que la corruption est le système de fonctionnement présent
dans ces pays ainsi que l’absence, le manque ou la faiblesse de
services publics comme la santé, l’éducation, …..
Et que la répression est la règle d’or de ces régimes.
Seulement, les hommes, les femmes et les enfants ne veulent pas vivre
éternellement l’échine courbée, sans droits et sans liberté.
Pour conclure, le seul véritable enjeu et la seule véritable
solution, c’est la démocratie et la justice sociale dans des États de
droit. En Syrie comme ailleurs, la solution tient en trois mots ;
TRANSFERT DEMOCRATIQUE DU POUVOIR. Tant que la question du transfert du
pouvoir n’aura pas été réglée, les populations se soulèveront, les
régimes réprimeront, certains Etats ou organisations interviendront,
etc…..
Walid Atallah
Le 29 août 2013