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jeudi 23 février 2012

1962-2012 : Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie

Ce jour-là, le 18 mars 1962, fut très important à la fois pour les Algériens et pour les Français, en Algérie et en France métropolitaine (et un brassage entre ces quatre concepts).
A la suite des accords d'Évian, ce jour-là le général de Gaulle a proclamé le cessez-le-feu. Ce qui ne veut pas dire que les combats cessèrent ce jour-là, ni les suivants. La guerre d'Algérie continue à marquer très profondément ceux qui l'ont vécue, dans leur tête rien n'a été résolu tant se sont déroulées des atrocités  de part et d'autre. Ce fut un mélange de guerre coloniale, de guerre de libération, et de guerre civile.

Pour commémorer cette écharde toujours douloureuse parmi nos voisins d'en-face et parmi ceux qui vivent en France maintenant, le site Al Oufok nous invite à participer à une journée du souvenir. En raison des distances, ce seront sans doute surtout des habitants de la Bretagne qui pourront être présents.

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1962-2012 : Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie


jeudi 23 février 2012, par La Rédaction d'Al Oufok
Samedi 03 mars 2012, journée anniversaire
Cinéma et lecture : Auditorium de Douarnenez (France)


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15h00
Ici on noie les algériens - 17 octobre 1961, de Yasmina Adi, 1h30, 2011
Production : Agat films et Cie-Ina.
A l’appel du Front de Libération Nationale (F.L.N.), des milliers d’Algériens venus de Paris et de toute la région parisienne, défilent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l’ordre. 50 ans après, à travers "Ici on noie les algériens", Yamina Adi met en lumière une vérité encore taboue.
Les témoins du film : Hadda Khalfi, Ghennoudja Chabane, Amar Nanouche, Rabah Khemissi, Aïcha Mansouri, Ali Mehenni, Josiane Guinard, Pierre Pignot, Belkacem Smaili, Djemoui Bentrah, Michel Serex, Claude Le Guen, Anne Leduc, Marcel Villin, M’Barka Khemissi.
Second prix du documentaire Festival International du Film de Dubaï, Nomination "Meilleur film documentaire" - César 2012

17h00
Cinéma algérien : un nouveau souffle, de Mounia Meddour, 52 min, 2011
Production : Cocktail Productions et Mounia Meddour.
En présence de Mounia Meddour, réalisatrice
Voici un film documentaire qui va à la rencontre de la nouvelle génération de réalisateurs algériens dans un pays en pleine mutation et reconstruction.
Ils sʼappellent Yanis Koussim, Mounes Khammar, Sofia Djama, Yasmine Chouikh, Khaled Benaissa... On les appelle La Génération champignon ou encore La Génération spontanée. Ils sont jeunes, autodidactes et travaillent sur un terrain vierge décimé par la guerre civile algérienne de 1988. Leur cinéma, à lʼopposé de celui de l’ancienne génération, dépeint les mutations actuelles dʼune société au bord de lʻimplosion et leurs films, engagés, participent à la construction dʼune mémoire collective contemporaine.
Qui sont ces jeunes réalisateurs ? Dʼoù viennent-ils ? Quels regards portent-ils sur leur société algérienne et sur le monde ? A quoi aspirent-ils ? C’est ce que raconte Mounia Meddour.

18h30
Lecture : Complainte des mendiants de la casbah et de la petite Yasmina, d’Ismael Aït-Djafer
Présentation et lecture par Gérard Prémel
Plus qu’oublié, Aït-Djafer est condisciple et contemporain de Kateb Yacine. Son immense et terrible poème Complainte des mendiants de la Casbah et de la petite Yasmina, paru clandestinement à Paris en 1951 avait pourtant été publié un peu plus tard en 1954 dans la revue de Jean-Paul Sartre Les Temps modernes. C’est cette même année qu’Ismael regagne l’Algérie au moment du déclenchement de l’insurrection - et pour y participer.
Il en est expulsé en 1958.
Il ne verra donc pas la publication de sa complainte en 1960, par l’éditeur P-J Oswald. Ni celle, en 1987 à Alger, aux éditions Bouchene, grâce à Kateb Yacine, lequel publie le poème et le préface. Car revenu au pays à l’indépendance, Aït- Djafer, partisan de Ben Bellah, en est à nouveau expulsé en 1963 après le coup d’état de Houari Boumédiène. Et il meut en exil, l’année même de cette publication.
Gérard Prémel, qui présentera et lira le poète, est écrivain et sociologue.

19h30
Combien je vous aime, d’Azzedine Meddour, Algérie, 1h45, 1985 Production : Radio Télévision Algérienne. En présence de Mounia Meddour
À partir d’images d’archives, notamment des journaux télévisés français, Azzedine Meddour, dresse un portrait au vitriol de la colonisation française en Algérie, avec beaucoup d’humour et d’ironie. Subversif et brillant montage d’archives, Combien je vous aime n’est pas un film sur l’histoire mais sur le discours. Un discours qui se construit forcément sur un réel obstiné à refuser sa perversion. Un discours désavoué par l’Histoire. C’est pour cela que la chronologie ne compte pas, ni mêmes vraiment les faits. Vingt cinq ans après, ce discours, ces images disent par eux-mêmes tout ce qu’ils s’assignaient précisément pour tache de ne pas dire.
1er prix du Festival américain du film à New York, section « Perspective  », 1985
« Ce film du regretté Azzeddine Meddour restera un morceau d’anthologie pour sa façon de dynamiter l’image coloniale, …/… » Joëlle Stoltz.

Le commentaire du film est de Abdelkader Alloula : metteur en scène (et acteur) algérien, né en 1939 à Ghazaouet. Considéré dans le Maghreb comme un des plus populaires dramaturges algériens ses pièces sont écrites en arabe populaire, langue et culture qu’il défendait. Victime d’un attentat à Oran, en 1994, alors qu’il se rendait au théâtre pour un débat, il est mort le 14 mars 1994. Parmis ses œuvres théâtrales : El Alleg (Les Sangsues), El Khobza (Le Gagne Pain), Homk Salim , Legoual (Les Dires), El Ajouad (Les Généreux), El Lithem (Le Voile), Attefah (Les Pommes)

Né en 1947 à Sidi Aich en Algérie, Azzeddine Meddour est décédé le 16 mai 2000. Après des études de Lettres françaises à l’université d’Alger, Azzedine entreprend des études de cinéma à l’école de cinéma de Moscou (VGIK) pendant sept ans. En 1978, il rejoint la RTA, la télévision algérienne, où il réalise de nombreux courts métrages et documentaires, notamment la série sur les luttes de libération dans le monde : Le Colonialisme sans empire (1978). Sa dernière œuvre est l’épisode Douleur muette, qu’il a réalisée pour le documentaire collectif L’Autre Algérie : regards intérieurs (1998). Il devient en 1993 membre fondateur de R.A.I.S. (Rassemblement des Artistes, Intellectuels et Scientifiques). Il a également été vice-président de l’A.R.P.A. (Association des Réalisateurs Producteurs Algériens).

Filmographie : Les Nouvelles Croisades (1980) ; Combien je vous aime (1985)  ; La légende de Tiklat (1991) ; Djurdjura (1992) ; Le chacal doré (1993)  ; La Montagne de Baya / Djebel Baya (1997)

Musiques : Cafe halles Algérie, Maghreb Mix (Participation libre et volontaire)

22h00
Première partie, Djemila et Hocine
Djemila Aichouche, alias Jami Rose, chante en français, kabyle, anglais et espagnol. Elle joue au sein du Cartel del Barrio dont les compositions font la part belle au chant arabe et la langue de Cervantès. Elle travaille au théâtre Zingaro sur l’écriture et la recherche de chants berbères pour l’Opéra équestre. C’est Hocine qui l’accompagne en scène, son ami d’enfance. Chansons d’amour, de luttes et de libertés, elle est de l’espèce humaine des indomptés et des vents sauvages.
Hocine Hadjali, est un musicien franco-algérien, compositeur et autodidacte, installé dans le Morbihan depuis 2003. Véritable coloriste et « chercheur de son », il est multi instrumentiste et musicien de théâtre. Il a le blues berbère chevillé au corps, et l’humour ravageur… il a fait les premières parties de Susheela Raman, Idir, La Caravane Passe… avec des chansons festives, généreuses et métissées, nourries de mélopées kabyles, enrichies de ses voyages de la Calabre à l’Egypte, en passant par l’Andalousie.

23h00
Seconde partie, Wonderbraz
On peut apprécier un canard laqué parisien, une pizza écossaise, pourquoi pas un couscous allemand voire une crêpe espagnole. Mais si l’on veut pousser l’exploration plus loin, il faut déguster la cuisine musicale concoctée par Yuna Le Braz, traditionnellement épicée, naturellement excessive, politiquement incorrecte. Yuna envoie les scuds que personne n’a jamais vus passer. Yuna mixe. Elle est dans la musique. Comme d’autres la font. En y étant, elle la fait ! Cette soirée, Yuna la dédiera à l’Algérie et aux peuples berbères.

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5 commentaires:

  1. Très belle information, merci, qui arrive un peu tard pour aller voir tout ça à Douarnenez, même quand on est breton comme moi !
    Mais, sur le même thème du 50° anniversaire (qui va sûrement se développer en mars) il y a aussi - de l'autre bout de la France, de la LDH (Ligue des Droits de l'Homme) de Toulon - une autre info que je t'ai envoyé, babel, en courriel récemment. Pourrais-tu envoyer ce lien à l'ami Jef de Nice (je n'ai pas son adresse mail) et, tant qu'à faire ici même en commentaire ?

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  2. Merci, babel, d'avoir si vite transmis le lien de cette info de LDH Toulon, non seulement ci-dessus, mais aussi à Jef ! : j'étais justement en train de lire sur son blog tes réponses, que j'apprécie fort (sur Mélenchon)... Et accessoirement sur la polémique à propos de la vitesse de lumière !
    Alors je ne dirais pas que tu vas plus vite que la lumière (halte aux inutiles polémiques!) mais tu t'approches de cette vitesse, ô génie proche d'Einstein !

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  3. à Paris aussi, l'information a échappé à beaucoup de médias....

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  4. Djezaïr, El Istyklal ... c'est si loin.
    Il faisait un soleil printanier ce 18 mars, et vers 10 heures du matin, après un silence minéral, une explosion de "you-you", un grondement, un roulement de tambour produit par des milliers de pieds tapant le sol en descendant de la casbah ... c'était fini ou presque.

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