Le 28 février 2012
Monsieur le Député,
Hier soir vous avez donné, pour la Syrie, votre position concernant celle que devraient avoir tous les candidats à la présidence de la république. Il s'agit là de propos bien hardis, semble-t-il.
Êtes-vous, par vous-mêmes, allé sur le terrain pour constater en Syrie quelle est la véritable situation ? Ne vous souvenez-vous pas de situations similaires, dans les années passées ?
En Irak, le président devenu rétif Saddam Hussein, après avoir été bien utile contre l'Iran (déjà), a eu le malheur de déplaire au lobby militaro-industriel international. D'où des campagnes de désinformation grotesques, le présentant pour un tyran dix fois plus sanguinaire qu'il ne l'était, présentant son armée comme "la quatrième du monde", son industrie chimique assidue à fabriquer des produits de mort. Cela coûta une invasion presque comme une promenade, face à une armée quasi-inexistante, mais beaucoup de morts parmi les envahisseurs, en raison de la résistance civile qui l'a d'ailleurs payé fort cher elle aussi. Chacun sait aujourd'hui ce qu'il en était, et ce pays est ruiné pour des centaines d'années peut-être. On parlait d'Attila, autrefois...
En Libye, un homme parfois un peu bouffon dans ses comportements avait le malheur de nourrir des projets pour libérer l'Afrique entière de l'esclavage auquel le Nord l'astreint depuis déjà des centaines d'années, plus ou moins. Grâce à ses revenus pétroliers, il comptait bien sortir les pays frères de l'emprise du dollar et du franc CFA. Faute suprême. Là encore, des pseudo-renseignements l'ont chargé de tous les crimes, se sont appuyés sur l'éternel antagonisme entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine pour susciter ou appuyer des mouvements de protestation. Bien entendu, des troupes d'invasion, là encore, ont "fait le boulot". Bilan actuel, le prétendu CNT se déchire, le pays est une vaste ruine là où il y avait quelque chose, il n'y a plus d'eau, mais la menace que faisait peser le président Kadhafi sur les banquiers du Nord est dissipée. Heureux ? Quant au président déchu, la façon dont il a été traité est d'une perversité telle que cela salit le nom d'humain.
Voilà que cela recommence en Syrie, là encore un pays qui gêne "le Nord". Des troupes de mercenaires, dont certains ont déjà sévi en Libye (tiens !), écument le pays, armés par l'extérieur. Une propagande extérieure abjecte charge les conscrits de l'armée Syrienne des crimes de ces bandes armées, et fustige toute voix discordante. C'est au point que vous-mêmes êtes victime de cette propagande, au point d'interdire une autre opinion à un autre candidat. L'affaire est grave.
Il y a pourtant suffisamment de témoignages pour infirmer tout ce que racontent des journalistes "officiels" sensés avoir enquêté sur le terrain, ou d'autres personnages bien accueillis sur les plateaux de télévision. La censure veille. Oui, la censure. Ces témoignages dont je parle ne sont jamais portés au grand public, dans un débat contradictoire équitable.
Monsieur le Député, j'espère que vous allez réagir à cet endoctrinement, et nuancer, voire rapporter vos propos. Il serait désastreux que par vos positions, vous contribuiez à la ruine d'un pays de plus, au bénéfice de stratèges financiers et militaires.
Je ne vois pas le but de cette missive à Hollande et je n'en approuve pas tout le contenu.
RépondreSupprimerLe but : Crois-tu pouvoir faire changer la position de ce pâle opposant à Sarko-l'Atlantiste ?
Devons-nous nous scandaliser de ces positions PS, toujours suiviste si ce n'est belliqueux (comme Guy Mollet du temps de la Guerre d'Algérie ou de l'expédition de Suez)?...
Bref "cocorico" depuis l'assassinat de Jaurès en 1914 !
Bref je pense qu'il est bien d'autres dossiers à lui reprocher en priorité (concernant le peuple français et les peuples d'Europe)!
Quant aux arguments concernant la Syrie et les peuples arabes révoltés, je suis consterné que tu reprennes toujours la contre-propagande du régime Assad, toute aussi fausse que la propagande impérialiste dominante...
La vérité est que le peuple syrien (et de la région) a raison de se révolter contre le(s) tyran(s) au pouvoir, c'est-à-dire une clique militaire et ses pantins civils (en Syrie comme en Algérie...)!
Ensuite, certes, les aléas de ces révoltes sont dramatiquement difficiles à maîtriser, avec erreurs, désespérances (Palestine) ou timides avancées (Tunisie, Égypte) toujours à la merci d'être récupérées par les manoeuvres impérialistes ("club des amis de la Syrie" à Tunis) ou la répression militaire (Le Caire)...
Je sais on va me dire et redire que je ne suis "ni ni"... et j'assume ! Car je suis POUR la justice sociale élémentaire et le droit à la révolte CONTRE tout pouvoir répressif, qu'il soit sanglant comme en Syrie ou menaçant comme en Grèce... et ici!
Mon cher Rem*, j'ai déjà eu l'occasion, au grand dam de certains amis, de donner mon opinion sur François Hollande, concernant ses options en politique intérieure et européenne. Je ne manquerai pas, avant la fin de cette campagne, de reprendre d'autres points où je ne suis pas d'accord avec lui.
RépondreSupprimerCette fois-ci, c'est sur le volet international que je l'épingle. Il a le droit d'avoir cette position, toi également bien sûr. Ce que je lui dénie, c'est d'obliger les autres candidats à adopter SA doxa, qui est aussi celle du parti au pouvoir. Je te ferai noter que je n'ai pas approuvé la position de Mélenchon sur la Libye, où il a à tort, me semble-t-il, soutenu l'ingérence dans les formes où elle s'est déroulée.
Je ne comprends pas que, cette fois-ci, tu prennes pour argent comptant la propagande qui se veut information, concernant ce pays. C'est pourtant si clairement décalqué des deux autres invasions en Irak et en Libye... Je te concède que rien n'est jamais tout blanc, ou tout noir. Malheureusement, la pensée unique fait porter le tout noir au seul gouvernement actuel. Et cela, je ne saurais l'accepter.
Babel, tu écris que "je prends pour argent comptant la propagande qui se veut de l'information", mais NON !
RépondreSupprimerJe dénonce cette propagande, je l'ai dit explicitement : "la contre-propagande du régime Assad (est) toute aussi fausse que la propagande impérialiste dominante" (et le dernier mot est important !).
Mais j'énonce simplement une position de principe : "On a raison de se révolter", quoi !...
Nous connaissons tous deux - et bien sûr nos lecteurs ! - les méandres de l'histoire révolutionnaire française, si compliquée dans un pays compliqué. En plus, il se trouve que petit français (encore ignorant de l'être) joyeux dans la jeunesse arabe de Port-Saïd, j'ai vécu la révolution populaire de 1952 en Egypte - Nasser l'a récupérée - puis, depuis, la révolution de libération algérienne - le FLN du pouvoir militaire l'a récupérée - et donc, depuis j'ai beaucoup étudié (et milité) pour la cause palestinienne, la libération du Vietnam, celles d'Amérique Latine : Autant de Révolutions populaires authentiques qui ont toujours été en butte (et ont souvent échoué, hélas) face aux actions et aux propagandes, principalement du système impérialiste, mais aussi des propagandes de nouveaux pouvoirs usurpateurs de la volonté populaire,qui exige JUSTIC SOCIALE!
Tu as raison, ce qui compte, c'est de rester DEBOUT, même dans la mitraille des deux camps (ou plus).
RépondreSupprimerCe que n'ont pas fait des parlementaires français pas plus tard que cette semaine. J'en ai honte pour eux.
Quant à l'information, c'est une arme de guerre. Et ceux qui se sont le plus investis dans son détournement connaissent bien les principes de Bernays, si bien mis en application à partir des années 35 jusqu'à aujourd'hui par "le Nord".