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mardi 11 mars 2014

Fukushima Daiichi : le décompte de la fin de l'Humanité a commencé

Il est 5 heures 46 minutes 23 secondes, le 11 mars 2011, temps universel (heure de Greenwich), soit 14 h 46 min 23 s au Japon, ou 6h 46 min 26 s en France. Une date dont il faudra se souvenir.

Sur un front de 400 kilomètres, au large de la côte pacifique du Japon, une faille se décale de 10 mètres en quelques secondes.  Elle occasionne à la fois un tremblement de terre de magnitude 9, d'une violence rare, sur la côte du Tohoku ; et un raz de marée d'une hauteur exceptionnelle. 

La centrale Fukushima Daiichi, plus au nord que sa compagne Fukushima Daini, reçoit de plein fouet le choc du séisme, qui bouscule les installations, coupe des câbles, plonge en état de choc les employés. Déjà l'installation est pratiquement ingouvernable. Un peu plus tard, la monstrueuse masse d'eau (14 mètres de haut, alors que les protections ne dépassent pas 4 mètres) vient noyer les moteurs déjà endommagés, créer des courts-circuits....

Les réacteurs 1 à 4 sont de loin les plus touchés. Le numéro 4 est en maintenance, donc un arrêt de refroidissement du confinement n'a pas de conséquences dramatiques. En revanche le combustible est alors dans la piscine de service, à 30 mètres de haut. Une fissuration de celle-ci serait catastrophique. Les choses sont encore en l'état aujourd'hui, même si des barres neuves ont commencé à être évacuées. C'est un processus très long.

Pour les réacteurs 1 à 3, en revanche, c'est la débâcle. Plus de refroidissement du cœur, donc celui-ci s'échauffe. L'eau de refroidissement est décomposée, de l'hydrogène s'accumule. Le 11, le 12, le 15, d'énormes détonations confirment que le gaz a explosé. Pire, le 15 c'est la machine numéro trois qui saute à son tour. Elle est chargée au MOX, ce mélange d'uranium ordinaire, et de plutonium à 7%. Instable et terriblement délétère, ce métal diabolique entre en masse critique et provoque une explosion nucléaire spontanée. La vidéo montre très nettement, juste après un éclair, la montée très haut d'un mélange de gaz et de matériaux pulvérisés.  Les plus lourds retombent sur le site. Pour les autres, on a appris tout récemment que les masses de poussières noires retrouvées assez loin du site, proviennent de cette explosion. Empoisonnement garanti, pour tout organisme ayant été en contact avec les résidus.

Pendant ce temps-là, les cœurs de plus en plus chauds s'enfoncent dans le sol, fondant les matériaux et le sol rencontrés, risquant à tout moment de déclencher de nouvelles explosions par contact avec les nappes phréatiques. Trois ans plus tard, personne ne sait exactement où sont ces cœurs, ni s'ils ne vont pas avoir un retour de criticité occasionnant de nouvelles explosions plus profondes.

Les hommes de la centrales ne peuvent qu'arroser comme ils peuvent, avec de l'eau douce, mais très vite de l'eau de mer aussi, pour parer au plus pressé et refroidir comme ils le peuvent le désastre. Le mélange de ces eaux de refroidissement, des eaux de pluie qui tombent sur les réacteurs torturés, de la nappe phréatique partout présente, est stocké en masse sur le site. Les réservoirs, les canalisations, les réacteurs fuient : une proportion importante de cette eau, malgré tous les efforts, s'en va jusqu'à la mer. Les poissons en sont très affectés, de plus en plus loin de la centrale.

Les courants, en trois ans, ont déjà réussi à transporter une partie de cette eau jusque sur les côtes pacifiques du continent américain. Déjà les saumons pêchés sur la Côte Ouest présentent un taux de radioactivité suspect. Cela s'ajoute encore aux effluents provenant des installations nucléaires US de l'Arizona ou de l'Utah. Il ne faut pas oublier, bien entendu, les poussières soulevées par les explosions, qui si elles sont assez légères ne se gênent pas pour faire en altitude le tour de la Terre.

Trois ans plus tard, quel est le bilan ? Déjà, malgré le manifeste blocage d'information par les autorités japonaises, il est évident que " l'addition " est lourde. Fukushima a déjà expédié trois fois plus de débris dangereux que Tchernobyl, et cela continue, jour après jour. En quelles quantités ? Les chiffres sont incertains, mais très élevés. Les enfants de la région commencent à présenter des cancers, déjà. Dans cinq ans, ce sera bien entendu beaucoup plus lourd. La pollution, loin d'être stoppée, se sera étendue en quantité et en superficie. Rien ni personne ne peut la stopper désormais.

Naoto Matsumura
Le Japon possède 54 réacteurs. Ils sont à l'arrêt, mais certains supplémentaires sont en construction, comme à Oma tout au nord de l'île principale de Honshü, à 25 kilomètres de la ville de Hakodate, principal port de l'île de Hokkaido. Pire, il est prévu de charger le réacteur.... au MOX ! Le maire de la ville de Hakodate, soutenu par ceux des cités environnantes, bataille pour faire interdire une pareille menace si près de sa ville de 300 000 habitants. Les profiteurs n'ont-ils toujours pas compris ?

Ce 11 mars 2014, pour le troisième anniversaire du début de la catastrophe, le dernier homme ayant refusé de quitter la zone dangereuse de Fukushima (il continue à y soigner les animaux qui restent dans le région) va être accueilli au Parlement de Strasbourg, afin de témoigner. Naoto Matsumura a bénéficié d'une solidarité internationale pour venir ainsi expliquer les dangers immenses du nucléaire. Souhaitons-lui d'être entendu ! Lui, sait qu'à moyen terme il est condamné. Mais à 54 ans il sait avoir l'essentiel de sa vie derrière lui. Au contraire, ce sont les plus jeunes, qui risquent de payer le prix fort les premiers.


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Précisions : sur la carte, la centrale est située sur les communes d'Okuma et Fubata.  Naoto Matsumura est originaire de Tomioka, juste au sud de ces villages.





Explosion du réacteur N°3


dimanche 19 janvier 2014

Fukushima : Branle-bas de combat (Xavier Nast)

Répercutons, répercutons une remarque de Xavier Nast, à propos du nucléaire. Bien entendu, tout ce qu'il dit est vrai, bien trop vrai. Ces propos ont presque trois ans, ils n'ont pas pris une ride.

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Branle bas de combat 
 Le 27 mars 2011 12H06 | par Jacques Attali, (+ mes commentaires) c’était il y a 2 ans !


Une fois de plus, un problème qu’on pensait local devient planétaire: vous avez aimé les subprimes californiens? Vous adorerez les déchets nucléaires japonais.


L’heure est très grave. Un scenario mettant en cause l’intégrité à moyen terme de l’humanité ne peut plus être exclu (Pollution planétaire des contaminants radiotoxiques alpha émetteurs). Si les cuves ou les piscines stockant les combustibles irradiés des réacteurs de Fukushima cèdent sous l’effet de la chaleur, d’une explosion ou d’une réplique sismique, on verra se dégager, sous forme liquide ou gazeuse, dans la mer, dans l’air ou en sous sol, des quantités immenses (182 tonnes pour l’unité 3) (300 tonnes pour l’unité 4) de matériaux radioactifs (le réacteur et la piscine du 3 ont relâché leurs combustibles dans l’atmosphère dès le 14 mars 2011) . Et même, s’il s’agit de l’enceinte de confinement du troisième réacteur, des quantités considérables de plutonium. Avec, alors, des conséquences certaines sur la contamination d’une partie du Japon, devenant largement inhabitable ; et avec d’autres implications, moins certaines (cela dépend de la taille des poussières), sur la contamination de la planète entière.


Tout cela parce que les autorités nucléaires japonaises ont, pour des raisons de pure rentabilité financière, construit cette centrale où il ne fallait pas et refusé d’y mettre toutes les sécurités qu’on leur a proposé. Et parce, que depuis le début de la catastrophe, ces mêmes autorités ont accumulé erreurs sur erreurs dans la gestion des secours, laissant pendant des jours les réacteurs sans refroidissement, causant des dommages irréparables à ceux des systèmes de protection encore intacts (C’était rapidement trop tard déjà). Et même, par un mélange d’orgueil et de gout du secret, refusant l’aide internationale et ne communiquant pas la réalité de ce qu’ils savaient sans doute, depuis le début, être une catastrophe méritant une mobilisation planétaire. (maintenant il ne reste plus qu’à taire la vérité)


En agissant ainsi, ces autorités ont d’abord mis en danger le magnifique peuple japonais, qu’ils ont sous informé ; et en particulier des travailleurs, sous payés, employés à des taches extrêmement dangereuses pour lesquelles ils n’étaient pas formés.


Désormais, pour ne pas avouer qu’ils ont menti, ces mêmes responsables refusent la coopération des spécialistes étrangers ; et c’est la planète toute entière qu’ils mettent en danger.


Il est ahurissant que la « communauté internationale », désormais, (et c’est heureux), si prompte à réagir, à s’indigner à la moindre violation des droits de l’homme, reste, dans ce cas, totalement impavide : On demande poliment aux responsables japonais ce qu’ils font ; on n’insiste pas lorsqu’ils refusent notre aide ; on évacue, ce qui est sage, lorsqu’ils le souhaitent, nos propres ressortissants ; on fait des communiqués plus ou moins lénifiants. Pour ne pas paniquer les populations. Pour sauver l’industrie nucléaire (Le N. Sarkozy est le champion en chef). Pour dormir encore quelques jours tranquilles. (Là il parle de nous, enfin pas de nous, mais des autres, la grande majorité)


Tout cela est absurde. L’industrie nucléaire ne pourra être, éventuellement, sauvée que si cette catastrophe est enrayée au plus vite (En Europe tous l’ont compris sauf nos psychopathes pronukes et beaucoup d'autres idiots qui se complaisent dans l'ignorance). Il faut donc d’urgence mettre en place un consortium mondial de toutes les compétences. Il faut que nos amis japonais acceptent au plus vite, sans se considérer comme offusqués ou humiliés par notre insistance, la venue sur place des meilleurs spécialistes mondiaux de la gestion de l’après accident. (Ils ne se sont pas bousculés depuis) Ce qui sera, d’ailleurs, le seul moyen de savoir vraiment ce qui se passe vraiment à l’intérieur de cette centrale. (2 ans après on nous explique qu’il y a de l’eau dans le dernier mètre de la piscine qui avait initialement une profondeur de 15 m, et que sa température est normale, effectivement si tout le combustible fut envoyé dans l’atmosphère)


Sans attendre les conclusions de ces spécialistes, il faut aussi d’ores et déjà envoyer sur place, par avion, tous les hélicoptères, lances à incendie, robots, bétonnières, qu’on pourra trouver pour organiser un confinement efficace de ces réacteurs et mettre fin à ce désastre. Il n’est plus temps de s’interroger sur le droit ou le devoir d ingérence. Mais d’agir. (Agir aujourd’hui c’est fermer les dernières centrales du monde, à moins que ce soit déjà …… trop tard ?)

vendredi 18 octobre 2013

Takashi Hirose : « J’appelle ce pays une nation criminelle » (le Blog de Fukushima)

De notre ami Pierre Fetet, un grand cri, traduction d'un journaliste japonais. Qui, à part fort peu de personnes, pense encore à Fukushima ? Pourtant rien n'y est réglé. Chaque jour ou presque, la NHK (en anglais), pourtant peu sensible à cet état de fait, relate de nouveaux évènements, de nouvelles pollutions. La Terre entière est concernée, puisque jour après jour depuis le premier jour de la catastrophe de l'eau contaminée se déverse dans l'océan Pacifique. Le typhon qui a balayé le Japon il y a quelques jour, particulièrement violent, a donc lessivé les abords de la centrale, et quelqu'un a découvert dans les environs de la centrale un canal aboutissant à la mer plein d'eau radioactive. A 150 mètres de la mer le taux mesuré est de 1400 becquerels par litre. Très au-dessus de la norme européenne plutôt laxiste de 300 Bq/l. Mais les eaux souterraines se jetant dans l'océan à raison de 300 litres par jour (découverte récente) après avoir baigné les fondations de la centrale sont bien plus actives, et ce depuis l'accident initial du 11 mars 2011.

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18 octobre 2013
Paroles de Takashi Hirose, journaliste et ancien ingénieur, dans le film documentaire AU-DELA DU NUAGE °Yonaoshi 3.11 霧の向こう de Keïko Courdy (2013).
Takashi Hirose : « J’appelle ce pays une nation criminelle »
« Les gens ont reçu un choc avec l’accident.
Puis petit à petit, tout le monde a commencé à avoir peur.
Mais c’était une bonne chose, une bonne peur.
Ils ont compris que l’on ne pouvait plus faire confiance.
Malheureusement, l’homme est entouré chaque jour de milliers d’informations.
Cela lui fait oublier les plus terribles évènements.
On vit cette situation aujourd’hui.

En ce moment-même, sous Fukushima, de la matière radioactive est en train de s’échapper.
Elle va dans les sous-sols, dans la mer, puis elle ressort sans l’atmosphère.
Ce genre de chose n’apparaît pas dans les nouvelles.
Alors tout le monde l’oublie.
Si cela apparaissait tous les jours aux informations, les Japonais ne pourraient pas l’ignorer.
Mais on passe toute sorte d’autres choses.
Je pense que la plus grande faute revient aux médias.
Ils ont construit cette situation.
Rien n’a changé depuis l’accident.
Les accidents se produisent parce que les médias ne prennent pas le problème au sérieux.
Et même après l’accident, s’ils en parlaient un peu au début, maintenant ils n’en parlent qu’au compte-goutte.

Le problème de la contamination, c’est que l’on ne peut que la mesurer, dans les choses, dans la terre, dans le sol.
Beaucoup de monde aujourd’hui possède un compteur Geiger, mais cela ne mesure que ce qui circule dans l’air, cela ne mesure que les rayons gamma.
En fait, lorsqu’on recherche la composition de la radioactivité sortie des réacteurs et sa dispersion, on ne trouve pas tout.
L’intérieur des réacteurs faisait presque 5000 degrés.
C’était une température plus que monumentale.
Et l’uranium et le plutonium sont sortis sous forme de gaz.
Je peux trouver cela d’après mes calculs, mais cela ne ressort pas dans les compteurs Geiger, tout comme les rayons alpha ou bêta.

Personne ne mesure non plus le strontium.
Le strontium est le plus effrayant.
Il se fixe dans les os et provoque des leucémies.
C’est particulièrement dangereux pour les enfants en pleine croissance qui sont exposés aujourd’hui.
Pour les enfants qui habitent dans des lieux contaminés comme Fukushima, il faut organiser immédiatement une évacuation.
Mais quand on n’a pas d’argent, on ne peut pas fuir.
Même si les gens de Fukushima voulaient fuir, ils ne le pourraient pas pour des raisons économiques.

Maintenant nous devons agir pour que la société Tepco qui a provoqué l’accident donne des indemnités, de l’argent, pour que les gens puissent partir s’ils le veulent.
Le pays doit d’abord faire évacuer les enfants en groupe de la préfecture de Fukushima, plutôt que de les laisser fuir chacun de leur côté.
Les enfants veulent pouvoir rester avec leurs amis d’école.
On doit faire cela en groupe.
C’est possible.
Avant que le Japon ne perde la guerre, on avait organisé des évacuations de groupe.
On faisait fuir les enfants des zones dangereuses en les amenant dans les montagnes.
C’est quelque chose qui devrait être fait maintenant.

Mais le pays ne fait absolument rien.
Pour cette raison, j’appelle ce pays une nation criminelle.
Si on ne fait rien, il va arriver des choses terribles aux enfants.
Je suis inquiet. »

Takashi Hirose








Commentaires de l'utilisateur ayant mis en ligne la vidéo (AU-DELA DU NUAGE °Yonaoshi 3.11)

AU-DELA DU NUAGE °Yonaoshi 3.11
You can press "turn on the captions", or "subtitles", or "sous-titres" in French to see the subtitles in French or English. it is one of the icon on the right side of the screen : the rectangle with two lines. Please don't forget to mention the original Webdocumentary "Beyond the cloud °Yonaoshi 3.11" which is where the video is coming from, when you post the videos on your blog. Thanks.

(sous-titres en français à activer)

jeudi 25 avril 2013

Tous concernés par le nucléaire, de la mine aux déchets

Je relaie Pierre Fétet, le talentueux tenancier du blog Fukushima. Il nous propose aujourd'hui une vidéo très simple à comprendre, mais qui fait mal si on prend la peine d'y réfléchir un peu.

Voici ce document.




Vous voyez ? Le nucléaire, nous somme tous concernés par lui, de la mine aux déchets, le plus souvent sans le savoir. Espérons que ces quelques images auront ouvert quelques yeux. Il s'agit du très long terme. 

Pour rappeler quelques faits : avec 58 réacteurs, nous sommes les plus nucléarisés au monde. Le Japon en a 54, dont 2 en fonctionnement seulement aujourd'hui. Les États-Unis en ont 104, dans un pays beaucoup plus vaste, et plus peuplé. Chez nous le nucléaire, c'est environ 80% de notre production électrique, alors qu'il s'avère plus cher que les autres moyens de production si l'on prend soin de tenir compte de tous les coûts.  Les risques, beaucoup plus grands, se paient. La pollution, indécelable, se paie dans les risques aggravés de santé. Le démantèlement des centrales obsolètes et tout simplement usées par le bombardement des particules radio-actives risque d'entraîner lui aussi des coûts très importants, que l'on ne sait pas encore vraiment chiffrer, puisqu'une centrale très peu importante (70 MWe) comme celle des monts d'Arrée, à Brennilis, n'a toujours pas été extirpée depuis la décision et le début des travaux de 1985. En 2005 la facture a été estimée à 485 millions d'euros, soit 20 fois plus que celle estimée au départ.

Civaux, le 26-04-2013
Pour comparer, la centrale la plus récente en service, celle de Civaux, comporte deux réacteurs de 1450 MWe chacun. Le nécessaire démantèlement de cette structure risque d'être encore bien plus compliqué, vu le saut en puissance, donc en quantité de combustibles à "retraiter" d'une façon ou d'une autre, et de matériaux irradiés à neutraliser plus ou moins. Il suffit de penser à ce qui se passe actuellement à Fukushima, avec des monceaux de déchets divers stockés de façon plus ou moins orthodoxe.

Pour compliquer le scénario, le nouveau réacteur de type EPR de Flamanville, toujours pas en service à la suite d'une cascade de retards, donc de coûts supplémentaires, aura une puissance électrique de 1650 MWe. Imaginons le coût réel du KWh fourni par cet ouvrage : c'est encore bien plus que ce que nous français payons actuellement. Sans le puissant lobby nucléaire constitué par une armée de polytechniciens tous formatés pour adorer le nucléaire, ce genre de projet aurait été abandonné depuis longtemps.

En contrepartie, les autres sources électriques commencent seulement à se développer, freinées par ceux qui croient toujours au nucléaire quitte à désinformer massivement le public. Il est important que nous soyons tous en mesure de savoir ce qu'il en est exactement de notre sujétion délibérée au nucléaire.

samedi 19 janvier 2013

Radioactivité d'un poisson : 2540 fois la "norme"



Voici une excellente nouvelle, n'est-il pas ! Selon Le Monde, dans la mer près de Fukushima Daiichi, la centrale  de tous les risques, la compagnie exploitante Tokyo Electric Power (TEPCO pour ceux qui suivent) a mesuré sur un poisson nommé au Japon "murasoi" une radioactivité plutôt hors normes.

La quantité de césium radioactif qui a été mesurée à cette occasion-là s'est élevée à 254 000 becquerels au kilo. Ce n'est "que" 2540 fois la norme qu'avait définie le gouvernement japonais, soit 100 Bq/Kg. 

Régulièrement depuis le séisme du 11 mars 2011, des poissons sont pêchés dans la zone, pour tester leur éventuelle contamination. Se nourrissant de plancton, les poissons accumulent la radioactivité de celui-ci. Mais jusqu'à présent , les taux de radioactivité qui avaient été décelés ne dépassaient guère le dixième de la dose relevée cette fois-ci.

Dorénavant, TEPCO sera obligée de poser des filets, pour que les poissons de cette région y restent cantonnés. En revanche, le plancton né sur place, lui, continuera à s'étendre toujours plus loin, contaminant une étendue d'océan toujours plus large.

Bien entendu, ce processus assez lent ne présente pas le même péril potentiel à court terme qu'un nouveau violent tremblement de terre, qui pourrait finir de désarticuler les piscines de barres usées, en particulier celle du réacteur numéro quatre qui est déjà fissurée. On pourrait alors aboutir en quelques dizaines d'années à la conclusion du film-catastrophe nommé tout simplement "La fin du monde", de 2006, avec Armand Assante. Seule différence, il s'agirait là des conséquences du nucléaire civil, alors que le film montrait les derniers mois des hommes d'un sous-marin, en plongée au moment d'une guerre à coups de champignons fatals.

La folie des "responsables" industriels et politiques étant ce qu'elle est, tout est possible dans un avenir dont personne ne peut savoir aujourd'hui s'il serait proche ou lointain.

Rappelons aussi, car c'est nécessaire, qu'en matière de radioactivité il n'y a pas de risque zéro. Les prétendues normes ne sont là qu'en fonction de risques de cancers "acceptables" statistiquement. Cela ne risque guère de rassurer.