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dimanche 22 juillet 2018

De Poitiers à la fin du Grand Capital ?

(reprise d'un article du 20 octobre 2012)

Un groupe de 73 militants se revendiquant du groupe Génération Identitaire a investi [...] un grand bâtiment gris doté d'un minaret situé en banlieue de Poitiers, à Buxerolles, et qui doit devenir d'ici fin 2013 sa grande mosquée.
Vers 05h45 du matin, ils se sont installés sur le toit et ont déployé une banderole affichant le nom de leur mouvement et une autre indiquant que "Charles Martel a battu les arabes à Poitiers en 732".

Cette dépêche de l'AFP nous rappelle un événement certes ancien, mais qui a probablement déterminé le sort de l'Europe, voire à plus long terme du monde. Comme nous le signale Salah Guemriche dans son ouvrage "Abd er-Rahman contre Charles Martel", paru chez Perrin en mai 2010, la bataille a été causée par une sorte de scandale digne tout au plus de Paris-Match : ce serait le mariage entre Numérance-Ménine, dite Lampégie, fille du duc d'Aquitaine, avec Munuza, gouverneur berbère de Narbonne. Colère à la fois de "Charles Martel" (Carl Martieaux le fruste homme de guerre), basé à Trèves, et plus encore d'Abd er-Rahman, lettré émir de Cordoue qui voyait ses lieutenants en prendre à leur aise avec un Islam encore peu intégré par les Berbères.
Il s'en fallut de fort peu que ce ne fût l'émir qui triomphât. Sur cette hésitation de l'Histoire s'est greffé ensuite un reflux musulman, d'abord de la Septimanie de l'époque (à peu près le Languedoc-Roussillon d'aujourd'hui), puis bien plus tard et progressivement de la péninsule ibérique. Ne nous leurrons pas : il eût pu arriver un autre événement qui aurait précipité les guerriers dans le même choc destructeur. Retenons cependant cette thèse.
Et si... et si c'est Abd er Rahman, juste un peu plus en forme ce jour-là, qui l'avait emporté ? Rappelons-nous : c'est en 732 qu'eut lieu la bataille, exactement le samedi 25 octobre. Charlemagne ne serait probablement pas devenu empereur en 800, ses petits-fils n'auraient pas partagé son empire en 843 à Verdun (partage qui subsiste en partie aujourd'hui encore), la France que nous connaissons n'aurait jamais existé et n'aurait de toute façon pas porté ce nom, les Normands de Guillaume le Conquérant n'auraient très probablement pas envahi l'Angleterre en 1066... et ainsi de suite jusqu'à nos jours. Il y aurait eu de "glorieuses" batailles plus au nord, mais la plus grande partie de ce qui est aujourd'hui notre pays aurait assez probablement été sous la Charia accommodée à la sauce andalouse, et non sous la férule tout aussi pointilleuse – voire plus – de la chrétienté romaine.

Peut-être même l'Italie aurait-elle aussi basculé dans la zone d'influence du Croissant, ce qui aurait causé une Renaissance à la mode de Cordoue ou de Grenade. Après tout, les Arabes ont apporté beaucoup de choses à notre civilisation actuelle.

Quand des nationalistes viennent ainsi s'attaquer à un édifice bientôt voué au culte, on pourrait presque penser aux pillages des anciens temps même s'il n'y a pas eu de dégradations. En quoi un lieu de prière peut-il gêner des personnes ? Rien ne les oblige à y entrer pour faire leurs dévotions, ou pas. Dans une autre vie, peut-être seraient-ils de bons musulmans attentifs aux préceptes principaux d'une religion simple et moins pervertie. Car après tout, si les cultes suivent les batailles, les habitants, eux, restent. Si l'Histoire avait pris un autre tour, ceux qui la font réellement, les plus humbles, auraient toujours été là. Seuls ceux qui l'écrivent n'auraient pas été les mêmes, ou sans doute auraient-ils écrit tout autre chose.
Pensons à un seul facteur : ce basculement a peut-être été néfaste, mais nous ne le saurons peut-être pas non plus. Avec la dictature d'une certaine finance capitaliste, qui de plus en plus paraît approcher d'une roche tarpéienne, nous sommes assez vraisemblablement à la veille d'un autre Poitiers, d'un autre Quitte ou Double des puissants. Établi sur moins que du sable, le Grand Capital, pervers narcissique, peut s'effondrer d'un coup, malgré la poigne qu'il maintient serrée sur la plupart des gouvernants du monde. Après tout, il n'est qu'une religion de plus, mais peut-être la religion de trop...

bab

mardi 21 mai 2013

Le voile des femmes occulte et voile les intentions de ceux qui le mettent en avant en vue du Pouvoir

Il y a toujours des vagues contre les femmes voilées. Le rejet est bien orchestré par des politiciens qui en font leur miel, faute d'avoir des idées. Il suffit ensuite de suggérer lourdement des associations avec la présumée origine de ces dames, voire avec une notion nauséabonde de"race" qui n'existe que dans l'imaginaire pervers de quelques théoriciens.

J'avais déjà lu que le voile n'a en fait rien à voir avec l'Islam, pas plus par exemple que l'excision. Après tout, quand j'étais petit gamin, pratiquement toutes les femmes se couvraient pour sortir, chapeau, foulard, et même les hommes aussi avec béret, chapeau...

Après tout, entre la création du christianisme par Saül de Tarse et l'Hégire, il y a pas mal de siècles. Ce n'est qu'un décalage historique qui finira par se résorber. Rien de bien méchant. En fait, ériger l'Islam en repoussoir, ce n'est qu'une manœuvre politique, projetée par des manipulateurs en vue de conquérir les bonne grâces des xénophobes, soit sans doute au moins trente pour cent de la population, et probablement bien plus.

Homophobie, racisme, sexisme ne sont que plusieurs faces d'une même haine de tout ce qui présente une différence réelle ou supposée avec le soi. N'y échappent que ceux qui ont réfléchi, qui sont à la fois empathiques et sympathiques. Car certains humains utilisent l'empathie pour utiliser, manœuvrer, circonvenir ce qu'il ne faut pas appeler leurs semblables. En psychiatrie, on appelle ces gens-là des sociopathes. Bizarrement cette tare est fort peu révélée au grand public, puisque les dirigeants sont souvent affectés de celle-ci, et ne tiennent guère à ce qu'on le sache.

Il est tellement plus productif pour eux, de faire porter sur des plus faibles l'opprobre qu'ils ont eux-mêmes canalisée ! Les femmes voilées, qui tiennent à cette particularité par volonté affirmée, par la pression de leur entourage ou par ignorance, sont des cibles bien commodes ! D'autant que, comme j'ai pu le constater parfois sur des forums, il est bien difficile de les faire changer d'avis alors que les arguments ne manquent pas.

Un gros travail devra se faire, avec dévouement, patience, opiniâtreté, pour à la fois expliquer aux femmes ce qu'il en est exactement de leur façon de se vêtir dans un contexte peut-être différent de ce qu'ont connu leurs aïeux ; et contrer avec une grande fermeté les idées et les personnes qui utilisent le rejet de ces habitudes en vue de succès politiques, et financiers souvent.

samedi 20 octobre 2012

De Poitiers à la fin du Grand Capital ?

Un groupe de 73 militants se revendiquant du groupe Génération Identitaire a investi [...] un grand bâtiment gris doté d'un minaret situé en banlieue de Poitiers, à Buxerolles, et qui doit devenir d'ici fin 2013 sa grande mosquée.
Vers 05h45 du matin, ils se sont installés sur le toit et ont déployé une banderole affichant le nom de leur mouvement et une autre indiquant que "Charles Martel a battu les arabes à Poitiers en 732".


Cette dépêche de l'AFP nous rappelle un événement certes ancien, mais qui a probablement déterminé le sort de l'Europe, voire à plus long terme du monde. Comme nous le signale Salah Guemriche dans son ouvrage "Abd er-Rahman contre Charles Martel", paru chez Perrin en mai 2010, la bataille a été causée par une sorte de scandale digne tout au plus de Paris-Match : ce serait le mariage entre Numérance-Ménine, dite Lampégie, fille du duc d'Aquitaine, avec Munuza, gouverneur berbère de Narbonne. Colère à la fois de Charles Martel, basé à Trèves, et plus encore d'Abd er-Rahman, émir de Cordoue qui voyait ses lieutenants en prendre à leur aise avec un Islam encore peu intégré par les Berbères.

Il s'en fallut de fort peu que ce ne fût l'émir qui triomphât. Sur cette hésitation de l'Histoire s'est greffé ensuite un reflux musulman, d'abord de la Septimanie de l'époque (à peu près le Languedoc-Roussillon d'aujourd'hui), puis bien plus tard et progressivement de la péninsule ibérique. Ne nous leurrons pas : il eût pu arriver un autre événement qui aurait précipité les guerriers dans le même choc destructeur. Retenons cependant cette thèse.

Et si... et si c'est Abd er Rahman, plus en forme ce jour-là, qui l'avait emporté ? Rappelons-nous : c'est en 732 qu'eut lieu la bataille, Charlemagne ne serait probablement pas devenu empereur en 800, ses petits-fils n'auraient pas partagé son empire en 843 à Verdun (partage qui subsiste en partie aujourd'hui encore), la France que nous connaissons n'aurait jamais existé et n'aurait de toute façon pas porté ce nom, les Normands de Guillaume le Conquérant n'auraient très probablement pas envahi l'Angleterre en 1066... et ainsi de suite jusqu'à nos jours. Il y aurait eu de "glorieuses" batailles plus au nord, mais la plus grande partie de ce qui est aujourd'hui notre pays aurait assez probablement été sous la Charia, et non sous la férule tout aussi pointilleuse - voire plus - de la chrétienté romaine.
Peut-être même l'Italie aurait-elle aussi basculé dans la zone d'influence du Croissant, ce qui aurait causé une Renaissance à la mode de Cordoue ou de Grenade. Après tout, les Arabes ont apporté beaucoup de choses à notre civilisation actuelle.

Quand des nationalistes viennent ainsi s'attaquer à un édifice bientôt voué au culte, on pourrait presque penser aux pillages des anciens temps même s'il n'y a pas eu de dégradations. En quoi un lieu de prière peut-il gêner des personnes ? Rien ne les oblige à y entrer pour faire leurs dévotions, ou pas. Dans une autre vie, peut-être seraient-ils de bons musulmans attentifs aux préceptes principaux d'une religion simple. Car après tout, si les cultes suivent les batailles, les habitants, eux, restent. Si l'Histoire avait pris un autre tour, ceux qui la font, les plus humbles, auraient toujours été là. Seuls ceux qui l'écrivent n'auraient pas été les mêmes, ou sans doute auraient-ils écrit tout autre chose.

Pensons à un seul facteur : ce basculement a peut-être été néfaste, mais nous ne le saurons peut-être pas non plus. Avec la dictature d'une certaine finance capitaliste, qui de plus en plus paraît approcher d'une roche tarpéienne, nous sommes assez vraisemblablement à la veille d'un autre Poitiers, d'un autre Quitte ou Double des puissants. Établi sur moins que du sable, le Grand Capital peut s'effondrer d'un coup, malgré la poigne qu'il maintient serrée sur la plupart des gouvernants du monde. Après tout, il n'est qu'une religion de plus, mais peut-être la religion de trop...