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dimanche 9 février 2014

Le sport instrument de domination

Peut-être à l'occasion des Jeux de Sotchi, une campagne publicitaire accroche le regard. Ce sont des affiches sur fond blanc , qui montrent seulement la partie supérieure du corps d'un jeune garçon. Pas n'importe quel garçon.Une dizaine d'années peut-être, voire moins, il présente un visage fermé, buté, obtus, au crâne glable. La mâchoire est large, serrée, dominatrice. La peau est claire. Le regard est horizontal, et vise quelque part à l'infini. Déjà le message est semble-t-il assez clair.  Ce garçon veut se retrouver au-dessus des autres humains, quels que soient les moyens. Cette solitude montre bien que ses semblables ne comptent pas. Seul importe SON résultat PERSONNEL.

Là, apparemment il s'agit de sport. Probablement pas de sport d'équipe. Il veut être LE plus grand, LE plus fort, celui qu'acclament des foules manœuvrées, orientées, dynamisées, manipulées. Un slogan barre l'affiche.


Avec mon assoc, je vais devenir champion du monde


Compte tenu de cette solitude sur l'affiche, le message semble bien être que l'association sportive à laquelle est sensé* appartenir ce garçon ne lui sera qu'un éphémère tremplin pour bondir toujours plus haut, sans entraîner ses camarades avec lui.

L'affiche, je ne l'ai pas vue de près. Donc j'ignore qui l'a commandée, qui l'a réalisée, quel garçon a posé, je ne veux pas le savoir, et ce n'est pas mon propos.

Cette affiche s'insère, à mon avis, dans un dessein bien plus vaste, politique. Il s'agit de promouvoir une sorte de surhomme à la Nietzsche, qui se détache du vulgus pecum, comme on dit. Il s'agit de réaliser un clivage, toujours plus de compétition, donc de conflit, de bagarre entre les humains. Il s'agit de rendre la vie intolérable, innommable pour les gens qui sont simplement des gens, des vrais, sensibles, conviviaux,  attentifs aux besoins des autres et qui en attendent de façon naturelle en retour. Des gens qui, sans le savoir la plupart du temps, pratiquent l'Ubuntu, cette sagesse africaine qui est sereine, mais n'exclut pas la violence quand celle-ci devient nécessaire. Gandhi lui-même ne l'excluait pas.

On sait quelle jungle, non, bien pis que la jungle, est devenue une partie des États-Unis d'Amérique, celle que peuplent les non-nantis. C'est souvent une foire d'empoigne terrible, attisée par une police dont les instructions sont extrêmement violentes. C'est cet esprit que des dirigeants français veulent importer ici à coups d'initiatives tous azimuts. Ainsi, cette propension à promouvoir de gré ou de force cette aberration culturelle et linguistique qu'est le Globish à l'Université et ailleurs vise bien à former une piétaille que survolera l'Übermensch, une sorte d'homme nouveau, "artificiel", pas forcément plus cultivé, mais créé pour commander et dominer.

Quelles sont les motivations des adeptes de cette terrible dégradation des vies, des mœurs, des savoirs, des solidarités naturelles ? Est-ce le "vivre-ensemble" qui leur fait peur parce qu'ils ou elles en sont exclu(e)s par leur mental ? Sont-ce des dégénérés qui ont perdu le sens de la Vie ? Quel que soit le diagnostic, il est assez évident que leur résister est devenu LE combat essentiel sur cette Terre, bien avant tous les "dossiers sociétaux" qui occupent le devant de la scène pendant que les tarés travaillent en coulisse à un effrayant autre chose dont ils seront seuls bénéficiaires, un autre chose déshumanisé et mortel pour le plus grand nombre.

Et qu'on ne nous dise pas que la solution est dans les urnes : si elles étaient vraiment utiles, il y a longtemps que nous, citoyens, n'y aurions plus accès. Cela commence d'ailleurs avec les votes électroniques, ou pire, via la Toile. Ceux que personne, sauf les concepteurs, ne peut contrôler. Le vote ne peut être qu'avec les pieds, qui se détourneront de ce qui est offert par la pub : retournons sur les marchés, évitons les "super" et les "hyper". Marchons à pied, voire en vélo. Fermons définitivement "la télé", instrument de propagande par excellence. Pour ceux qui le peuvent, jardinons, échangeons, loin des multinationales des semences qui veulent "copyrighter" le vivant. C'est avec ces gestes simples que nous déstabiliserons les übermenschen en puissance (ou qui se prennent pour tels, ah ah ah ah !).



Les chariots de feu - Générique par lolo631

Amis, si vous aimez le sport, participez-y : mais n'oubliez jamais que toute compétition est mauvaise conseillère. Le seul combat à mener, c'est vis-à-vis de soi-même, pour tenter d'être encore meilleur. C'est le sens exact, et tellement détourné par des personnages sans scrupules, du jihad.

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*  sensé, et non censé : il s'agit d'avoir du sens, pas d'avoir une permission.

vendredi 21 juin 2013

La fraternité des humains et la tyrannie du PROFIT

Notre Monde va mal.  Des possesseurs de fortunes plus que colossales, de domaines grands comme certains États, des richesses du sol et du sous-sol en usent et en abusent pendant que d'autres tombent d'épuisement, de maladies non soignées ou de faim. La Terre elle-même se regimbe. Cette phase de sa vie a peut-être même atteint un certain point de non-retour. Que faire pour redonner une vie plus acceptable au plus grand nombre ?

La piste que je trouve intéressante et valorisante, c'est la mise à l'index du PROFIT, donc probablement de la propriété privée et de la monnaie.

Comme le souligne Smolski sur le Blog du Monolecte, où le titre du billet est une boutade un peu provocatrice,  chaque personne sur terre est unique, et constitue une richesse. Il n'y a pas de plus ou de moins, il n'y a que des différents. Çà, c'est sûrement dur à digérer pour certains qui ne jurent que par la hiérarchie "naturelle". Cela implique que la compétition est un leurre dangereux. Je rappelle qu'Einstein était un cancre, et parmi les personnes célèbres à juste titre, il n'est pas le seul.

Posons-nous la questions : la richesse matérielle de nos contemporains n'est-elle pas relativement l'inverse de leur vraie valeur en tant qu'humains ? A méditer....


C'est à dessein que j'ai employé le terme "relativement". Certains, pour des raisons relevant de l'historique de leur propre vie, ont pu faire de mauvais choix les entraînant vers la facilité du Pouvoir alors qu'ils ou elles auraient pu être tout autre chose et développer un altruisme salutaire, par exemple. En revanche, le goût du Pouvoir peut souvent aussi être le signe de graves manques dans la personnalité de beaucoup de personnes.

En conclusion, juger une personne est un exercice plus que difficile. Sans doute la Société serait-elle mieux armée pour se comprendre elle-même, si n'étaient pas traduits devant des jurés que les personnes accusées de crimes, donc de faits catégorisés comme tels. Si chacun à un moment de sa vie se prêtait à cet exercice, certainement il serait plus facile de se comprendre (et non de s'expliquer, car souvent les mots manquent). Ne pourrait-on sortir cette phrase paradoxale "Nous sommes tous coupables, ET nous sommes tous innocents" ? La vie de chacun mérite qu'on s'y attarde, car il n'y a pas de petits destins et de grands destins, mais de grands hasards qui se télescopent en chacun de nous. En fait ne sont portés à l'attention de tous que ceux chez qui ces hasards ont, comme des ondulations dans l'eau, créé des interférences avec des vagues plus hautes.

Je pense qu'on est "facho" par hasard, ou humble apporteur de soi sans compter, la vie de chacun n'est qu'une suite de hasards quotidiens qui constituent de facto sept milliards de cas particuliers. Seule la Loi peut éviter que des abus dans les faits n'arrivent trop souvent, ET même la Loi peut se tromper. Le plus gros obstacle étant le rapport que chacun a avec tous, soit sept milliards au carré de combinaisons, tous les jours.

C'est ce que j'ai souvent exprimé, en simplifiant largement, "Tous égaux, tous différents".