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samedi 7 septembre 2013

Les quatre jours qui ont fait trembler la planète (Le Grand Soir)

Avez-vous lu cela dans vos journaux ? Il est probable que non. Sans vouloir s'avancer, n'y aurait-il pas un parallèle - mais dans le sens inverse cette fois - avec l'affaire des missiles de Cuba en 1962 ? C'est bien entendu l'avenir qui nous l'apprendra, mais il y a semble-t-il des similitudes. Il se peut - avec bien entendu toutes les réserves que l'on peut y apporter - que nous soyons passés tout près d'un déclenchement de guerre au moins largement régionale, avec toutes les interrogations que l'on peut se faire sur un élargissement encore plus important.

En tout cas, voici cette analyse qui ne peut qu'interroger chacun sur son avenir.


Les quatre jours qui ont fait trembler la planète

Éclairage  : la semaine dernière – et jusqu’au discours du président américain samedi soir –, le monde était au bord d’une nouvelle guerre, une fois de plus, dans le monde arabe, mais impliquant des forces régionales et internationales. Depuis la visite de l’ancien secrétaire d’État adjoint américain Jeffrey Feltman, en Iran, au début de la semaine dernière, la tension n’a cessé de monter et selon certains médias américains, le monde a vécu les quatre jours les plus difficiles depuis l’effondrement de l’URSS et du pacte de Varsovie. Que s’est-il donc réellement passé pour amener le président américain à se rétracter après avoir lui-même fixé des lignes rouges concernant l’utilisation des armes chimiques ?

Des sources diplomatiques du Brics révèlent qu’avant l’annulation par les États-Unis de la rencontre entre Kerry et Lavrov prévue la semaine dernière, les négociations entre les deux pays au sujet de la Syrie avaient atteint un point avancé, les Américains ayant accepté l’idée d’un compromis politique, à la seule condition que Bachar el-Assad abandonne le pouvoir, quitte à ce qu’il désigne lui-même son successeur. Les Russes avaient soumis cette idée aux Iraniens qui l’avaient fermement rejetée. Il fallait donc faire en sorte de les contraindre à changer d’avis.

Toujours selon la source diplomatique du Brics, l’émir Bandar ben Sultan, qui a supplanté les responsables qataris dans la lutte contre le régime syrien, avait mis au point un plan pour porter un coup fatal au régime via la capitale Damas. Une unité entraînée en Jordanie avait été préparée dans ce but. Les rumeurs véhiculées par la presse sur l’imminence de la bataille d’Alep n’étaient que de la poudre aux yeux, visant à détourner l’attention du régime syrien du véritable champ de l’offensive prévue. De même, l’attaque de l’opposition contre 13 villages de Lattaquié visait à obliger le régime à alléger son dispositif de sécurité autour de la capitale pour protéger son fief, Lattaquié. L’offensive contre la capitale devait avoir lieu sur deux fronts, celui du Nord et celui du Sud, et elle devait coïncider avec une large campagne médiatique, politique, psychologique et sur le terrain contre le Hezbollah pour le pousser à retirer ses troupes de Syrie et à se replier sur la scène interne libanaise.

Mais le régime syrien, selon la source, avait découvert ce plan et il avait lancé une contre-offensive, appelée « le bouclier de la capitale », destinée à élargir le périmètre de sécurité autour de Damas, autour du centre (Homs), jusqu’au littoral de Lattaquié, qui a été déclenchée le 20 août, dans une opération qualifiée de « préventive ». Le régime syrien et ses alliés ont ainsi pris leurs adversaires de court et enregistré une véritable percée. C’est alors, ajoute la source du Brics, qu’a été brandie l’affaire de l’utilisation des armes chimiques à Ghouta dans le rif de Damas, dans le cadre d’une gigantesque opération médiatique, à l’aide d’images très fortes, d’enfants morts, destinées à mobiliser l’opinion publique internationale.

Cette campagne s’est accompagnée de l’envoi d’émissaires américains en Russie et en Iran. Le ton, précise la source diplomatique du Brics, utilisé par les émissaires des États-Unis était très ferme et le discours se résumait ainsi : « Soit vous faites des concessions en abandonnant le régime d’Assad, soit nous vous les arracherons par la force. » La source diplomatique précitée affirme que les Américains auraient été surpris par le calme des Russes, alors que les Iraniens n’auraient au départ pratiquement pas réagi. Seul le président Assad a déclaré qu’il ne ferait pas de concessions.

Les Américains auraient alors décidé de hausser encore plus le ton en envoyant leurs navires destroyers en Méditerranée et en décrétant la mobilisation dans leurs bases dans la région, pour montrer le sérieux de leurs propos. Ils croyaient ainsi avoir bien fait comprendre à leurs interlocuteurs que cette fois, ils ne plaisantaient pas. Le ministre russe des AE a alors eu cette phrase qui a induit l’Occident en erreur, lorsqu’il a dit que la Russie ne se laissera pas entraîner dans une guerre contre l’Occident. Les États-Unis auraient pris cela pour un feu vert tacite, un peu comme lorsque l’envoyée américaine à Bagdad April Glasby avait fait croire en 1991 à Saddam Hussein que les États-Unis ne réagiraient pas à une occupation du Koweït... En même temps, les sources militaires américaines ont dévoilé les cibles des frappes en Syrie, dans une tentative de convaincre les alliés du régime du sérieux de l’affaire.

Mais dans le camp adverse, les préparatifs allaient bon train. Une chambre d’opérations communes a été créée, entre la Russie, l’Iran, Damas et le Hezbollah. Les Russes ont mobilisé leurs navires devant les côtes méditerranéennes, les Iraniens ont décrété une mobilisation de leurs forces navales, aériennes et terrestres, alors que l’armée syrienne a mis en état d’alerte toutes les troupes gardées jusque-là en réserve. Les Russes et les Iraniens ont ensuite fait savoir aux Américains qu’à leurs yeux, il n’y a pas d’opération militaire limitée et ciblée et que toute attaque entraînera une riposte totale, jusqu’au détroit d’Ormuz et à celui de Bab el-Mendab. Les Iraniens ont aussi laissé entendre que la riposte ne sera pas limitée à la Syrie mais pourrait atteindre d’autres cibles dans la région. Vendredi et samedi, les Russes et les Iraniens n’ont cessé de hausser le ton pour montrer qu’ils sont prêts à tout et finalement, c’est le président américain Barak Obama qui s’est rétracté, soumettant sa décision à l’approbation des députés américains, après la défection des Britanniques.

Aujourd’hui, les paris sont ouverts. Dans le camp hostile au régime syrien, on est convaincu que les frappes américaines ne sont que partie remise, puisque selon le président américain lui-même, la décision a été prise. Mais dans le camp adverse, on pense au contraire que le message a été bien reçu et que les États-Unis ont renoncé à leur projet. En réalité, il n’y a pas de raison pour que les Iraniens et les Russes changent d’avis, puisqu’ils ont déjà rejeté toutes les propositions qui leur ont été faites par les Américains, directement par le biais d’émissaires ou indirectement par le biais de médiateurs. Il va donc falloir ouvrir des négociations sérieuses, soit dans le cadre du sommet de Saint-Pétersbourg, jeudi et vendredi, soit dans le cadre des contacts parallèles à l’Assemblée générale des Nations unies, à laquelle le président iranien compte d’ailleurs assister. Sinon, le bras de fer va se poursuivre, avec encore plus de morts et de tragédies, au moins dans l’avenir visible...

Scarlett Haddad, le 04/09/2013.
* L’Orient le Jour
URL de cet article 22260

dimanche 18 août 2013

La République Arabe Unie à nouveau unie... dans le désordre

Souvenons-nous : il y a 55 ans avait été créée une union entre l'Égypte, la Syrie, le Yemen sous le nom de République Arabe Unie. C'était peu de temps après que les Anglais eurent été chassés du Canal, malgré de multiples bombardements des civils. C'est ainsi qu'un ami dont le père travaillait au Canal se retrouva sous les bombes, et qu'il perdit un copain (c'était un gosse, à l'époque).


Dans l'esprit, cette union était louable. Elle faisait serrer les coudes entre des pays qui avaient subi des "protectorats" amicaux (hum) pendant des années. En fait, elle ne put perdurer : le nord-Yémen et son roi restaient unis à l'Arabie, sous la coupe étatsunienne évidemment (pétrole), donc le Sud était isolé. Trop vite l'Égypte voulut se prendre la part du lion, ce qui indisposa Damas où pourtant le parti Baas ne jouait qu'en sourdine. L'Irak n'eut pas le temps de se joindre à cette union, ce qui aurait pourtant rééquilibré les influences. Et puis, en raison du pétrole, toujours lui, "les Occidentaux" n'allaient pas laisser s'instaurer une force unie capable de leur dicter exigences et... tarifs. Donc au bout de quatre ans de tumultes divers l'union fut dissoute.

Aujourd'hui on s'aperçoit que les anciens protagonistes sont chacun à sa façon, mais avec des analogies, dans un même pétrin. L'Irak, envahi par les anglo-étatsuniens il y a dix ans, est aujourd'hui détruit, exsangue, annihilé sans espoir de remonter la pente avant très longtemps.  Le Yémen est secoué presque constamment, depuis qu'il est réunifié, par de violents heurts entre les factions "légitimes", donc soutenues par les États-Unis, et  leurs opposantes "à la Tunisienne". La situation est bloquée, les violences continuent.

En Syrie, le parti Baas et l'armée qui en est le fer de lance, voire le moteur, campe sur ses positions face à des islamistes accourus de partout à l'instigation des États-Unis, de la France, de la Grande Bretagne, avec l'aide des financements des tyrans du pétrole : entre les deux le peuple n'a pas son mot à dire, et subit les assauts des deux factions. Ses propres forces de résistances sont bien maigres. Qu'en sortira-t-il ?

En Égypte, là encore les grandes violences se développent entre une armée grassement rémunérée par les États-Unis, et des islamistes financés pas les États-Unis : les gens du peuple, quel que soit leur statut social antérieur, sont désormais la cible volontairement ou pas des deux grandes factions.

Le bilan est catastrophique : grâce à l'appui intéressé de la "Communauté Internationale" (voir les noms plus hauts), le Moyen-Orient est à feu et à sang. On ne saurait oublier le sultanat de Bahrein (sunnite) dont la grande majorité chiite de la population subit un joug violent et ne réussit pas à s'imposer comme ces jours-ci encore : le grand voisin de Riyad ne répugne pas à envoyer ses propres troupes pour juguler tout soulèvement.

L'impression générale est celle d'une immense marmite dont le couvercle est agité de soubresauts continuels sous la pression intérieure. Et l'on peut s'interroger : comment relâcher cette pression ? En détruisant les fauteurs externes qui apportent fonds et  mercenaires dopés au Wahhabisme forcené ? Ou......

Washingto delenda est