Mon ami Rem* me confie un texte, qu'il a concocté avec amour. Je suis très heureux, et honoré, de le partager avec vous.
Les marins
de SeaFrance sont, en France, les derniers en date dans la très
longue liste des combattants qui, dans leur entreprise menacée,
« vont jusqu'au bout », crânement... Comme hier « les
Conti », « les faucheurs volontaires » par
exemple... Comme avant-hier « les Lip », mais aussi tant
d'autres : métallos, mineurs, tisserands, etc.
Sait-on que
la France, ces 12 dernières années, aurait subi une destruction de
la moitié de son outil de production, industriel et agricole, soit à
peu près autant que du fait de la guerre 39-45 ?! (j'ai lu
cette comparaison alarmante sous la plume, je crois, d'un
« économiste atterré », comme Lordon : merci au
lecteur avisé de me rappeler cette source perdue!).
Il y a en
tout cas ces nombreux ouvriers et paysans en danger, mais aussi bien
d'autres travailleurs, que j'appelle ici « utiles
oeuvriers », par opposition aux « inutiles parasites »
que sont bien sûr les rapaces spéculateurs mais aussi les
politiciens à leur botte. Avec leurs généraux et pioupious qui
cassent les joujoux de jeunesse (ou de papa), la production
française, sur notre dos : une guerre de classe, larvée, au
lieu des destructions massives (démographiques et matérielles) de
la guerre mondiale. Parmi ces bien d'autres oeuvriers bosseurs (au
BTP, réseaux rail électricité gaz antennes, etc.) il y a aussi par
millions des artisans, bien sûr, mais aussi des artistes et beaucoup
de spécialistes dans divers domaines si utiles à l'épanouissement
social : secteurs de la santé, de l'éducation, du transport
(comme SeaFrance), etc. Mais aussi bien, par exemple, d'actifs
éditeurs ou libraires … et de courageux internautes, utiles à
l'éveil de la lucidité citoyenne !
Il y a
aussi quelques intellectuels oeuvriers, mais oui, de ceux qui
font « œuvres utiles ». N'en déplaise à bien plus de
pseudos intellectuels qui hantent les antichambres (ou chambres) du
pouvoir, politique et économique et blablatent dans lémédia si
dévots aux pouvoirs... Parmi ces trop rares vrais intellectuels
utiles, je reviens à Frédéric Lordon, ce si prolifique, audacieux
et talentueux auteur de « D'un détournement l'autre.
Comédie sérieuse sur la crise financière. En quatre actes et en
alexandrins » (oui, oui : en alexandrins!!), Le Seuil
2011. Il fait par ailleurs partie, sans surprise, du film « Les
nouveaux chiens de garde », d'après le livre éponyme de
Serge Halimi...
Dans la
livraison de janvier 2012 du Monde Diplomatique, F. Lordon donne un
long article, dont le sur-titre « Comment rompre avec le
Libre-Échange » est plus explicite que le titre « La
démondialistion et ses ennemis ». C'est à lire, à
méditer !
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