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vendredi 27 février 2015

Damas : dénonciation de l'État larbin par NOS représentants

Le sommet de l'exécutif français fustige des parlementaires, au point que l'hôte de Matignon dénonce qu'ils "aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher", "je crois que c'est une faute morale". Pensez donc, quatre d'entre eux se sont rendus à Damas pour y prendre le pouls !

Depuis longtemps, plusieurs années, la diplomatie française n'existe plus. Elle n'est qu'une resucée de celle de Washington et/ou Tel Aviv. C'est-à dire qu'elle ne représente plus que quelques banquiers, quelques industriels internationaux, mais en rien les intérêts de notre pays. En rien. On dirait même qu'elle prend un malin plaisir à les bafouer.

Dans ces conditions-là, on comprend un peu mieux pourquoi cette intelligente initiative privée de représentants du peuple conséquents avec leur mission met en porte-à-faux une stratégie du néant. Cette initiative est une façon d'accuser le sommet de l'État de trahir tous ses devoirs au nom d'intérêts extérieurs et glauques. Le crime de haute trahison a été expurgé du code pénal ? C'est une façon intelligente de le faire rentrer par la fenêtre. De gré ou de force, le débat revient sur la scène publique.

Messieurs les parlementaires *, je vous salue.

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* Il s'agit de deux sénateurs - l'UMP Jean-Pierre Vial, le centriste François Zocchetto - et deux députés - l'UMP Jacques Myard, le PS Gérard Bapt.

dimanche 16 juin 2013

Aujourd'hui c'est dimanche

Aujourd'hui c'est dimanche. Certaines personnes plus très nombreuses dans notre pays vont "s'endimancher" pour satisfaire à des traditions et préceptes, selon leurs convictions et ce qu'elles pensent être des obligations. Cela me fait repenser à cette polémique qui s'est élevée à propos d'un groupe de parlementaires français qui sont allés à Rome en délégation, ont été reçus par le chef du Vatican et à qui celui-ci a tenu un discours manifestement "à clef".

Ainsi, prenons ce qu'en retient RTS, organe suisse peu taxable de partialité.

Le pape François a invité samedi un groupe de parlementaires français à "amender et même abroger" les lois contraires à leur conscience. Une exhortation générale qui, selon eux, pourrait s'appliquer à différents thèmes éthiques, du mariage homosexuel à l'euthanasie.

S'ensuit donc une polémique sur certains blogs. Avec parfois des dérives avec des condamnations ad hominem assez regrettables. Voyons un peu ce qu'il faut en dire (sans parler des propos vifs, mais du fond). Voir pour cela le blog de Corto éventuellement. Non, je ne propose pas le lien.

Selon Koltchak91120, "[l'État] ne refuse pas aux religions de prendre partie aux débats publics sur je ne sais quels sujets"

Je pense à une autre interprétation. Les personnes ayant des convictions religieuses peuvent intervenir dans un débat, pour donner leur avis. Pas les religions en tant que telles qui dans notre République ne sont que des associations loi 1901, avec juste une nuance apportée par la loi de 1905 pour les associations dites cultuelles (pour des raisons surtout fiscales).

Actuellement ces personnes ayant des convictions religieuses ont dans certaines branches (je pense en particulier à l'Ordre des Médecins, mais il y en a d'autres) un poids démesuré par rapport à l'ensemble de la population, d'où cette aberration qu'est la loi Léonetti sur la fin de vie que j'ai mesurée de très près à sa juste mesure. Mais aussi je pense à la loi Gayssot, qui a la très mauvaise idée (j'insiste) d'empêcher de polémiquer sur certains sujets publiquement, donc de ne pas donner la possibilité de clouer le bec à certains détracteurs en étalant devant eux les vraies preuves les discréditant définitivement.

Les États, et le nôtre en particulier, se doivent de promouvoir en particulier en direction des enfants les valeurs républicaines, de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité puisque c'est l'ordre où l'on peut les lire dans nos textes fondamentaux. J'ajoute qu'à mon avis l'égalité est primordiale, parce qu'elle évite les dérives de la liberté que l'on constate de plus en plus, en particulier à propos de la liberté commerciale et financière, énorme boulet.

J'ai appris à connaître Rosaelle sur le Net, précisément parce que nos préoccupations et nos opinions étaient fort proches. Pas du tout nos positions géographiques, en revanche, si j'ai bien compris. Et je réponds à Pangloss : le pape (puisqu'il faut l'appeler par son nom) peut fort bien en tant que chef d'État faire une déclaration devant des représentants du Peuple français. Pas en tant que chef d'une religion. Là, c'est non. La Nation française reconnaît des personnes et reconnaît leur liberté entière de pensée, pas des religions. Pas plus qu'elle ne reconnaît comme interlocuteur privilégié une entité nommée Football-Club de Tarnac. C'est exactement la même chose. En revanche le Président de la République peut trinquer avec le capitaine de l'équipe, d'homme à homme. C'est sans doute une grosse différence d'appréciation avec ce qui se passe dans les pays de droit anglo-saxon.

Déjà, une délégation de parlementaires français ne peut avoir une entrevue avec un chef d'État que s'il s'agit de politique. Ou, tout simplement, elle ne vient pas. C'est aussi simple que cela, et pas du tout compliqué.

Rappelons que si pareille délégation se déplace, c'est aux frais du Peuple français. Donc de façon nécessairement neutre, religieusement parlant. Ou alors, il s'agit d'un voyage privé (à leurs frais) où ils ne peuvent pas se prévaloir de leur titre de représentants du peuple pour solliciter une audience. Et s'ils l'obtiennent, les propos échangés éventuellement le seront à titre privé. On ne mélange pas les genres.

Il s'agit en l'occurrence de respecter les personnes et leurs opinions et croyances.

Quant aux religions, l'État se fait un devoir de ne pas les connaître, ce qui lui évite d'interférer dans leurs affaires. A elles - ce qui n'est justement pas le cas, mais de façon plus insidieuse - d'en faire autant de leur côté, en évitant de ramener leurs opinions sociétales quand tout le monde est concerné. Leurs interférences musclées, par personnes interposées, ont gravement perturbé le débat sur un mariage pour tous qui tout simplement ne les concernait pas. Faux problème, puisqu'il aurait été plus simple de supprimer le mariage, et de le remplacer désormais par un PaCS mieux adapté à la réalité sociale d'aujourd'hui, mais un PaCS bien entendu amélioré.

Pour résumer, il y a bien eu interférence manifeste entre deux domaines incompatibles : celui des représentants du Peuple, qui doivent tenir compte de notre législation ; et celui d'un chef d'État étranger, qui est en même temps considéré comme le chef d'une certaine religion, et qui a tenu des paroles trop ambiguës pour que ce soit une coïncidence. C'était une incitation à faire entrer des considérations religieuses, donc personnelles, dans le domaine public dont ils sont les représentants. Comment des députés, des sénateurs peuvent-ils amalgamer ce qui les concerne personnellement (et pour cela ils ont toute liberté) et ce qui concerne des personnes d'autres religions, ou pire, qui n'ont pas de religion du tout, et dont le nombre augmente sans cesse ?

L’outre-passation de mandat se sanctionne d'une façon très simple : la démission. Je rappelle que les représentant du Peuple représentent TOUT le peuple, et non seulement quelques électeurs. C'est une grande responsabilité.