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samedi 10 mars 2018

Qu'y a-t-il au 55 rue du Faubourg ?

Des blogueurs  le dénoncent. Pas beaucoup. Pas assez.

Quand vous interrogez quelqu'un sur son vote du premier tour de la présidentielle, le 23 avril 2017, presque jamais il n'avouera avoir voté pour le candidat dit "en marche". Même au premier tour, les votes blancs annoncés sont légion.

Ce n'est pas ce que disent les résultats.  Il n'y aurait eu que 660 000 blancs, et 290 000 nuls (chiffres arrondis), soit 950 000 votes dits "non exprimés". Soit 2% des inscrits. Cela ne rend pas compte de ce que l'on constate par un simple "sondage" des personnes rencontrées au hasard. C'est bien moins.

En revanche, un homme soudain "parachuté", sans programme positif, sans soutien populaire, se retrouve avec plus de 8 600 000 voix, soit 18,20% alors que presque personne ne se permettrait d'admettre qu'il a donné sa voix à cet homme-là. Des villes où il y avait eu  – selon les témoins des dépouillements – beaucoup de bulletins blancs, en auraient soudain... zéro selon le ministère. Les mystère de la place Beauvau sont impénétrables. Les résultats approuvés par le conseil constitutionnel, aussi.

Dans les jours qui ont suivi les élections, quelques voix se sont élevées pour demander un recomptage, des vérifications... elles ont été étouffées par le vacarme des média officiels. Des pétitions ont été lancées en urgence, en pure perte. Il fallait que le résultat de ce premier tour soit calqué sur les dernier "sondages", dont on sait pourtant ce qu'ils valent. Effectivement, ce fut une copie conforme, bravo les sondeurs ! vous avez réussi pour une fois le sans-faute.

De qui se moque-t-on ? Chacun sait que pour cette fois-ci, c'est à une entreprise américaine qu'a été confié le travail de collation et de mise en forme des résultats. Qui ira voir ? C'est un trou noir garanti.

Qu'y a-t-il donc au 55 ? Sans doute pas le résultat des urnes. Juste un "petit arrangement entre amis", banquiers obligent. D'ailleurs, les premières "mesures" ne trompent pas : pour les entrées d'argent de la très grande majorité des Français, la toise a été réduite de nombreux pouces, ce qui « n'est pas le pied », si l'on peut se permettre cette expression familière. Le budget des Français « ne fait pas le poids », sauf celui des 0,01% qui s'envole. En physique, on appelle cela "l'osmose inverse". En comptabilité, on préfère ne rien dire.

Que constate-t-on ? Sur les trottoirs de nos villes, les personnes passant leur vie sur un ou deux mètres carrés se multiplient. Avec les grands froids de ces derniers jours, certains d'entre eux n'ont pas résisté. La presse en a-t-elle fait état ? Fort peu. Quant aux "forces de l'ordre", elles ont fait le ménage pour qu'on évite de voir des personnes clouées à un peu de béton ou de macadam. Circulez, il n'y a rien à voir.

Qu'on ne s'y trompe pas. Cette tendance, loin de se calmer, va s'exacerber. Les entreprises sont "délocalisées" vers des cieux plus cléments... pour le Capital. Les services gouvernementaux n'y voient pas malice.  Nous ne saurons pas s'ils n'ont pas même aidé à cet état de fait.  S'agissant de la vente des plus beaux fleurons de notre industrie à l'ennemi d'outre-Atlantique, les doutes sont encore plus denses.

C'est pourquoi il ne fut peut-être pas une mauvaise idée d'écrire ces quelques vers, mis en ligne le 22 mai 2017.

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Après le despotisme roué, le despotisme sombre

C'était pendant l'erreur d'un quinquennat fini.
Via l'océan profond vint un homme inspiré.
De sombre aspect il eut des accents susurrés.
Derrière lui, bien caché, s'en venait un roué
Qui lui dictait ses mots de malice chargés.
Lui, de belle prestance, il montrait que son âge
N'avait point tout-à-fait buriné son visage.
Comme des fils de nuit descendaient vers son corps,
Sans doute pour mouvoir de ses traits le décor.
Une voix entonna le Veni creator,
Des fracas de squelettes tambourinèrent alors.
De cette bacchanale insensée s'éleva
Un rythme lourd d'effroi sonnant comme le glas.
Les fils le conduisirent devant les lourds battants
D'un Élysée gisant, silencieux et mourant.
D'un pied leste il frappa sur le sol de pavés,
Les battants s'entrouvrirent pour le laisser passer.
Le sombre le plus noir sur le monde s'étendit,
Et plus jamais le jour ne vint chasser la nuit.

(d'après Racine, Athalie, acte II, scène 5)


bab

mercredi 27 février 2013

LE DÉCLIN DE L’IMPÉRIALISME CONTEMPORAIN (2e partie) par Robert Bibeau

On se souvient de la première partie de la conséquente étude, par Robert Bibeau, sur le déclin de l'impérialisme contemporain. Joie, la suite arrive, tout aussi ardente.



ROBERT BIBEAU

Le stade ultime – impérialiste – du système d’économie politique capitaliste se particularise par le mélange de huit (8) caractéristiques dont nous avons présenté les six premières la semaine dernière

Voici les deux derniers traits spécifiques de l’impérialisme contemporain :

7)      Avant-dernière trait prégnant de l’impérialisme contemporain à l’agonie ; on observe partout une concentration de la richesse sociale collective entre les mains d’une ploutocratie de plus en plus restreinte en nombre de familles et en nombre d’individus et de plus en plus puissante par cette richesse détenue en propriété privée. Dans certains pays comme la France, 200 familles environ détiennent le quart de toutes les richesses de la nation. Même constat en Italie, au Chili et dans de nombreux autres pays impérialistes dépendants comme Israël. En Chine puissance impérialiste majeure – bientôt première puissance économique mondiale – le nombre de milliardaires s’accroit de façon rapide et inexorable, particulièrement parmi les hauts dirigeants du Parti «Communiste». Aux États-Unis une petite fraction de un pourcent de la population détient le tiers des  richesses nationales (9).

Un réseau sélect et compact de grands oligarques, souvent cooptés à la direction et aux conseils d’administrations des grandes corporations, tient entre ses mains le capital financier, et tout le pouvoir économique, politique et militaire afférant. Cette concentration du capital et du pouvoir se produit au détriment de toutes les autres classes et sections de classe de la nation, y compris aux dépens des fractions non monopolistes de la bourgeoisie qui se rebiffent et tentent, impuissantes, d’entraver ce processus monopoliste inévitable (10). 

Ces fractions de classes bourgeoises dans leur résistance à la monopolisation se constituent en partis politiques sociaux-démocrates et même Communiste-révisionnistes.
La démocratie électorale bourgeoise n’est qu’une mascarade visant à confier à la population la sélection de la représentation à l’administration politique de l’appareil d’État. Ainsi, aux élections américaines de 2012, la population votante des États-Unis avait le choix entre la faction Républicaine des « fiscalistes » et la faction Démocrate des « monétaristes » ; une faction souhaitait transférer le fardeau de la crise sur le dos du peuple en haussant les taxes de la classe dite moyenne – ne touchant surtout pas à leurs frères de classe milliardaires – et en réduisant les services étatiques ; l’autre faction, d’accord avec cette orientation, souhaitait néanmoins y adjoindre quelques mesures vigoureusement inflationnistes d’émission de monnaie (dollars de pacotille) de façon à réduire le coût de la force de travail (la fraction du travail nécessaire) des ouvriers américains.

L’impérialisme c’est la guerre
8)      La militarisation de l’économie nationale et internationale est le huitième trait  caractéristique de l’économie politique impérialiste. Les pays impérialistes développent ou collaborent au développement de l’industrie militaire (Israël et le Canada sont parmi les plus importants sous-traitants de l’industrie de guerre américaine) ; ou encore, les universités et les laboratoires des pays impérialistes participent à la recherche-développement d’armes sophistiquées, armes de destruction massive, armes pour terroriser les populations civiles locales et celles des pays néo-colonisés (au Liban, en Palestine, au Congo, au Mali, etc.). Ces pays que la « communauté internationale » des pays impérialistes dominants accusent via leur paravent – le Conseil «d’insécurité» de l’ONU – de terrorisme, d’intégrisme, d’islamisme, de nationalisme excentrique (l’Iran refusant de laisser ses richesses en hydrocarbure être pillées par les majors américaines et britanniques du pétrole ou encore la Syrie coupable d’être alignée sur Moscou plutôt que sur Washington) et aussi – anciennement – ces communautés coupables du crime de communisme (ça c’était pendant l’ère du Maccarthysme et de la guerre froide).

Nombre des pays impérialistes moins puissants consacrent une portion importante de leur budget gouvernemental aux dépenses militaires et à l’armement.  Les pays impérialistes, même ceux qui ne sont pas très puissants, sont impliqués dans le commerce licite ou illicite d’armes de toute nature (les monopoles de la Suisse-pacifiste sont de grands fabriquant d’armement (!) Le Canada fabrique des mines anti personnelles, etc.). Les pays impérialistes maintiennent sur pied de guerre des corps expéditionnaires tout équipés d’armes sophistiquées de destruction massive, ce qui pèse lourdement sur les finances publiques et enrichit l’industrie de guerre nationale (parfois sous-traitante) et internationale dans laquelle les milliardaires locaux (grecs par exemple) font d’important investissements très payant, exempts d’impôts, alors que les ouvriers grecs sont harcelés par la « Gestapo fiscale » pour crime de « travail au noir » contre une poignée d’euros; de même en République tchèque, en Italie et en Belgique.

Les pays dépendants, dominés par une alliance impérialiste ou par une autre sont contraint de consacrer une portion importante de leur budget d’État, parfois famélique, à l’achat d’armes dispendieuses et au maintien d’une force de sécurité chargée de réprimer toute velléité de souveraineté véritable de la part d’une portion ou d’une autre de la bourgeoisie nationale aliénée. Évidemment, ces armées d’opérettes coûteuses, réactionnaires et parfois mafieuses – s’adonnant au trafic d’armes, de drogues et au pillage des ethnies minoritaires – ont aussi pour mission d’écraser dans le sang tout soulèvement ouvrier ou populaire qui viserait à renverser la chape de plomb dominatrice qui écrase les peuples opprimées. 


Le triomphe de l’impérialisme moderne a eu pour conséquence directe l’éclatement constant de conflits larvés. Les États-Unis notamment ont mené plus de cent invasions militaires depuis 1890. Les grandes puissances impérialistes ont mené ces guerres d’agression soit à l’échelle locale (Nicaragua, Haïti, Colombie, Côte d’Ivoire, Soudan, Libye, Syrie, Mali, etc.). soit à l’échelle régionale (Guerre de Corée, Guerre du Vietnam et invasion de l’Indochine, Cachemire-Pakistan-Inde, Afghanistan-Pakistan, Irak-Koweït-Iran, Israël-Palestine-Liban-Égypte, ex-Yougoslavie, etc.) ; et, par deux fois dans l’histoire contemporaine, des guerres mondiales ont saccagé la planète pour une nouvelle répartition des marchés, le contrôle des gisements de matières premières et des puits d’énergie, et pour le repartage des sources de surtravail, de plus-value et de profits entre les puissances impérialistes en conflit (11).

La Grande Guerre (1914-1918) a entraîné l’élimination d’une immense force productive  (20 millions de morts et autant de blessés), une baisse de plus du tiers des capacités de production des puissances européennes et un repartage des zones coloniales d’exploitation dont l’Allemagne a été exclue. L’Allemagne Nazi tentera vingt ans plus tard de se tailler un nouvel empire colonial en Europe de l’Est et en Union Soviétique socialiste – avec le succès que l’on sait –. Un jour à Stalingrad les peuples soviétiques ont brisé pour toujours la machine de guerre impérialiste NAZI  des Krupp, Messerschmitt et de l’IG Farben.
Le krach boursier de 1929 et la Grande Dépression qui suivit entraîna une chute de production encore plus sévère, soit 40 % des forces productives dilapidées aux États-Unis seulement. La Seconde Guerre mondiale avec 50 millions de morts, des dizaines de millions d’estropiés et d’énormes destructions civiles et militaires provoqua l’élimination d’immenses forces productives, une chute drastique de la production de marchandises et le repartage des zones d’influences à travers le monde (12).

Le mouvement de libération nationale et de décolonisation qui suivit la Seconde Guerre mondiale (1949, libération de la Chine ; 1959, libération de Cuba ; 1962, libération de l’Algérie ; 1975, victoire du peuple Vietnamien ; 1979, Révolution iranienne ; 1989, effondrement du social-impérialisme soviétique, marquant le deuil définitif de l’utopique coexistence pacifique (entre deux systèmes sociaux antagonistes, doctrine que l’Union Soviétique avait proclamé vers 1956), modifia l’équilibre des forces géostratégiques  mondiales et entraîna la redistribution des sphères de contrôle, d’exploitation et de militarisation. Les agressions impérialistes visant la néo-colonisation de ces pays provoquèrent un brassage des alliances et des zones de contrôle des ressources naturelles et énergétiques, des marchés, des secteurs d’exportation de capitaux et de surexploitation du travail salarié, de la plus-value et de confiscation des profits – toujours se rappeler – s’il n’y a pas exploitation du travail salarié – il n’y a pas de plus-value et par conséquent il n’y a pas de profits.

La source de toute la richesse sous l’impérialisme contemporain
 Sous le système d’économie politique impérialiste le produit du travail salarié se divise en deux parts inégales et pas davantage :
A)  le « travail nécessaire » – la valeur de la partie de la journée de travail de l’ouvrier qui assure la reproduction étendue de la force de travail social. Le salaire de l’ouvrier doit donc couvrir à la fois le coût de sa propre reproduction et le coût de son renouvellement en tant que classe sociale (coûts associés à l’entretien de sa famille ainsi que les coûts associés à la survie de l’armée de réserve des travailleurs). La valeur du « travail nécessaire » se divise donc en deux parts inégales : i) le salaire net encaissé par le travailleur pour sa survie immédiate et celle de sa famille, et ii) les taxes et retenues, assurances, cotisations, fonds de pension et impôts en tout genre dont une partie servira à défrayer le coût des immobilisations et des services publics (soins de santé, écoles, universités, garderies, transport, culture, loisirs, etc.).

B) L’autre portion de la valeur produite par le travail salarié est le « surtravail » – c’est la portion non payée de la journée de travail de l’ouvrier que l’on appelle « plus-value » (ce que le travail vivant de l’ouvrier ajoute en valeur à la marchandise-matière première morte) avec laquelle le capitaliste paiera lui-même ses impôts et charges sociales et qui comprend finalement toutes les formes de profits capitalistes (redevances, rente foncière, bénéfices sur actions, profit commercial, etc.).

L’impérialisme c’est la crise économique systémique
Avec la résurgence de la crise économique lors du krach boursier de 2008 on constate une surcapacité de production des biens et des services ; d’où l’inévitable destruction des forces productives (fermetures complètes ou partielles d’usines, délocalisation d’entreprises industrielles et de services, chômage catastrophique, emploi à temps partiel et travail précaire ou au noir, destruction ou dilapidation en pays développé d’une portion des aliments pendant que les populations des pays sous-développés sont affamées, etc.). On observe également une baisse drastique des taux d’intérêts payés sur les placements ce qui entraîne souvent des rendements peu intéressants sur les investissements et les placements boursiers – pendant que certains monopoles s’en tire bien on observe une baisse générale des taux de profits moyens et un grand nombre d’entreprises capitalistes déposent leur bilan ou se font absorber par leurs concurrents.

Comment les pontes impérialistes ont-ils tenté de faire face à ces défis économiques récurrents ? Selon les pays, ils ont implanté l’une ou l’autre ou les quatre  mesures suivantes :

I) Afin d’enrayer la baisse moyenne de profitabilité et pour redresser leur barque économique en train de sombrer, le premier axe des efforts des oligarchies financières internationales – à travers les politiques économiques et sociales des gouvernements à leur solde – a été de rejeter sur le dos des travailleurs le coût total des services publics qui pourvoient à la reproduction de la force de travail social (travailleurs et aussi armée de réserve des chômeurs). Il a suffi pour les gouvernements de réduire la part du « travail nécessaire » – c’est-à-dire, en définitive, de réduire la valeur relative des salaires des ouvriers en   laissant monter les prix inflationnistes ;   en    haussant les soi-disant « tickets modérateurs » et les coûts des services publics assumés par les consommateurs et en augmentant les charges fiscales et les retenues à la source grevant les salaires des travailleurs et de tous les employés.

Contre les projets pharaoniques, opposition citoyenne (NDDL)
II) Le deuxième axe des attaques menées par les gouvernements au service des riches  en vue de réduire la part du « travail nécessaire » par rapport au « surtravail » – générateur de plus-value – consiste à réduire drastiquement les services en saquant du personnel public et parapublic, en éliminant parfois complètement certains services collectifs nécessaires à la reproduction étendue de la force de travail.
La privatisation des services publics (traitement de l’eau potable, des déchets et des eaux usées) et l’adjudication exclusive aux entreprises privées des projets pharaoniques de construction d’infrastructures publiques sous mode de PPP (partenariat-public-privé) sont également des mesures de cette nature – c’est-à-dire des mesures de transfert des fonds publics au travail salarié privé. Toutes ces mesures ont pour effet de diminuer globalement la portion du « travail nécessaire » et d’augmenter d’autant la portion du «surtravail» et donc la portion de la plus-value (et des profits) produite par l’ouvrier pendant sa journée de besogne, sans pour autant augmenter ni la durée de la journée de travail, ni la quantité de marchandises produites, ce qui serait nuisible, puisque de toute façon les marchés sont encombrés de marchandises invendues…inutiles d’en rajouter.

III) Le troisième axe des efforts menés par les nababs financiers malins pour se sortir du pétrin et mettre fin à la baisse tendancielle des taux moyens de profits – s’extirper de la difficulté d’accumuler le capital nécessaire à la reproduction élargie de leur système déconfit  – consiste à prêter des montants astronomiques aux États créanciers de manière à plomber le service de la dette servant à rembourser le capital et les intérêts aux banquiers-créanciers. Environ 75 % des revenus des États impérialistes occidentaux proviennent des salariés alors que les charges fiscales des entreprises comptent généralement pour moins de 15 pour cent et vont en diminuant. Ce stratagème a été rendu possible, sinon grandement facilité, par l’abrogation en 1971 des Accords de Bretton Woods (signés en 1944 par 44 nations alliées – excluant l’URSS) qui structuraient le système monétaire impérialiste mondiale autour du dollar américain assujetti à la convertibilité du dollar US en valeur-refuge-or.

En abrogeant cette contrainte de convertibilité-or, il devenait loisible aux États-Unis d’émettre autant de dollars qu’ils le souhaitaient sans avoir à en garantir la conversion en valeur-or, ce qui leur était devenu impossible. Les réserves or des américains étaient largement insuffisantes. Les oligarques financiers se préparaient ainsi à hypothéquer l’économie du monde « libre » (sic) en repoussant plus avant le jour de l’effondrement. Depuis quelques années l’euro s’est engagé sur le même sentier dévoyé pour obtenir les mêmes résultats délurés (13). Vous ne devez pas vous étonnez si aujourd’hui la France, l’Allemagne l’Équateur, le Venezuela, la Roumanie, l’Iran et la Libye tentent tous de récupérer leur or .

IV) Le quatrième axe des efforts menés par les riches pour se sortir de la dépression économique et pour contrer la diminution de la plus-value extraite du travail salarié dans les centres impérialistes plus anciens (par rapport aux pays impérialistes dits « émergents ou ascendants » où les salaires sont pour le moment inférieurs à leurs concurrents) consiste à pousser au maximum la recherche-développement, la mécanisation, l’informatisation et la robotisation de la production

 Observant ce phénomène, qui n’est pourtant pas récent, les intellectuels bourgeois ont inventé les frauduleux concepts d’« économie du savoir et des connaissances » et d’« économie des nouvelles technologies », deux fumisteries. L’économie politique, l’infrastructure de production et la superstructure idéologique, politique et militaire ainsi que les classes sociales spécifiques à « l’économie politique du savoir et des technologies » n’existent tout simplement pas. La connaissance – la science et la technologie – ont toujours été partie de l’infrastructure du système de production et de circulation capitaliste, particulièrement en phase impérialiste.

L’innovation n’est pas une nouveauté et a toujours accompagné le développement impérialiste. Le soi-disant miracle industriel allemand dans les années trente s’est  construit sur cette capacité d’innover. Le soi-disant miracle japonais et le miracle étatsunien dans les années soixante et pendant les Trente Glorieuses ont été basés sur cette capacité d’innover et de surproduire (accaparant la plus-value extra) en augmentant la part de capital constant (mécanisation-robotisation-informatisation) dans la composition organique du capital, ce qui occasionne justement la baisse tendancielle des taux moyens de profits.

Par l’innovation scientifique et technologique les capitalistes monopolistes tentent de repousser les limites physiques de l’exploitation du temps de travail et de l’effort salarié en faisant produire davantage de « valeur marchande » en moins de temps, ce qui réduit d’autant la portion de « travail nécessaire » par rapport à la portion de « surtravail » au cours d’une journée de travail normale, accroissant ainsi la part de plus-value relative et extra qui s’ajoute à la plus-value absolue et augmente de ce fait la portion des profits pour une accumulation supplémentaire de capital préalable à sa reproduction étendue… espèrent-ils…Nous verrons qu’il en va autrement dans le monde réel.

SEMAINE PROCHAINE:PRODUCTIVITÉ - COMPÉTITIVITÉ DU TRAVAIL SALARIÉ

dimanche 20 janvier 2013

Faire du Mali une vitrine commerciale du Rafale (Lucky)

Faire du Mali une vitrine commerciale du Rafale, une déclaration inouïe de François Hollande (Canard Enchaîné, ce 16 janvier 2013).

Faire du Mali une vitrine commerciale du Rafale, une déclaration inouïe de François Hollande (Canard Enchaîné, ce 16 janvier 2013).

Il y a déjà 40 ans, quand la gauche alternative française se fédérait dans la solidarité contre le camp militaire du Larzac, elle ciblait avec lucidité le cœur du cœur du capitalisme moderne anti-humaniste : le militarisme et son omnipotent secteur industriel et commercial, le secteur le plus profitable dans tous les pays « riches », avant même le pétrole et les assurances sociales privées.

Quand cette gauche alternative s'en prenait par ailleurs avec succès aux sites désignés au grand sacrifice éternel pour le nucléaire civil (Plogoff, Le Pellerin, Le Carnet...), elle n'oubliait jamais, rappelez-vous, la dimension guerrière et militaire de l'économie de l'atome en France.

Mais maintenant, en 2013, nous nous en prenons (avec raison d'ailleurs) à un aéroport nantais bêtement saccageur de patrimoine et gaspilleur de ressources vitales, révélateur impitoyable de la bassesse de la décentralisation clientéliste, mais ce n'est quand même vraiment plus le même enjeu, multiplicateur de conscience libertaire, égalitaire et pacifiste.

Il est vrai que pour domestiquer le peuple français, il a fallu placer les principaux médias français sous le contrôle des marchands d'armes, cas unique dans le monde, et le faire oublier. Admirons l'adresse de François Mitterrand pour faire perdre à sa gauche son éthique humaniste antimilitariste, au profit de leurres marketing finalement inoffensifs ou inopérants comme « Touche pas à mon pote », la « Fête de la musique », ou le baptême d'une prétendue monnaie européenne, aussitôt confisquée par les spéculateurs.

Si l'on en croit le Canard Enchaîné de cette semaine (page 2), François Hollande a visité ce 14 janvier 2013 la base militaire d'Abu Dhabi, « vitrine » de l'armement français. 

Sans complexe, il aurait interpellé sur place l'un des pilotes de chasse dont les Rafale sont positionnés à Abu Dhabi : « Il se peut qu'on ait besoin de vos Rafale au Mali ». Certes, on peut comprendre qu'il faille agir pour empêcher les islamistes d'envahir Bamako, mais pourquoi François Hollande a précisé : « Il faudra leur montrer toutes les qualités du Rafale » (aux acheteurs potentiels, d'abord les Émirats) et surtout : « C'est aussi un élément très important de votre mission : montrer que les matériels français sont les plus performants... Merci pour votre double mission : à la fois opérationnelle et... commerciale !.... ».

Au moins c'est dit. Mais on s'étonnera que personne n'ait relevé cet écho du Canard Enchaîné paru avant-hier, ne serait-ce que pour le démentir.

Car cette information non démentie est profondément révélatrice, non seulement de l'addiction des socialistes français aux productions et ventes d'armes qui endeuillent des peuples entiers (qu'ils n'ont jamais tenté de reconvertir en industries humainement utiles et économiquement solvables), mais cela éclaire également la grande énigme de la géopolitique mondiale depuis un demi-siècle :
C'est enfin qu'on comprend la vraie nature analytique du capitalisme américain, dopé par les commandes publiques d'armements, ceci même sans raison pétrolière (comme lors de la guerre au Vietnam des années 1970), et l'unique explication de l'interminable souffrance du peuple palestinien sans jamais que l'Amérique n'ose imposer une paix juste à son protégé israélien : Il n'y a aucune passion nationaliste, religieuse ou ethniciste dans ce drame, mais seulement les calculs glacés des managers des industries occidentales d'armement, notamment américaines et israéliennes, qui ont un besoin vital, elles, de foyers de tension militaire et de haines inexpiables artificiellement entretenues, afin de provoquer l'insécurité et de continuer à vendre encore et encore leurs armements, fut-ce au détriment de leurs propres peuples, qu'elles méprisent.

Et maintenant qu'on sait que François Hollande raisonne pareil...