Laissons directement Jean-Luc Mélenchon, qui s'y connaît bien là-dessus, nous en parler.
Quel lien existe-t-il entre le vote du Mécanisme européen de stabilité financière et le nouveau traité ? François Hollande a affirmé que les deux questions étaient séparées. « Déconnectées » a-t-il dit. C’est faux ! Il se trompe. Dans le « Mécanisme européen de stabilité financière » qui sera mis au vote le 21 février, il est précisé dès les considérants que « le présent traité et le TSCG (traité « sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire ») sont complémentaires dans la promotion de la responsabilité budgétaire et de la solidarité au sein de l’Union économique et monétaire ». Est ainsi gravé dans le marbre que l’octroi d’une assistance financière de la part du Mécanisme européen de stabilité est conditionné par la ratification du TSCG à signer en mars prochain. Qui vote l’un doit voter l’autre.
Pourquoi est-ce si important de bousculer les socialistes et de les pousser à se compter entre eux sur cette question ? Parce que nous gagnons sur tous les tableaux. Contre la droite dont nous dénonçons le traité, ce qui est aussi le meilleur moyen de pousser les socialistes à désobéir à leur chef. Plus nous convainquons contre les traités mieux nous pouvons stigmatiser la droite. Accoler le nom d’un candidat de droite aux législatives à cette nouvelle turpitude devrait faire autant de dégâts que ceux que va devoir subir Nicolas Sarkozy lui-même. Plus il y a de socialistes de notre avis et qui le manifestent, meilleure est notre situation pour la suite des événements les jours d’après, quels qu’ils soient, puisque la partie européenne va continuer au-delà des élections.
Un bon angle d’attaque sera celui de l’exigence d’un référendum comme cela a déjà été dit ici même. Qu’il s’agisse du « Mécanisme européen » ou du nouveau traité de mars. Hollande a déjà dit qu’il n’en voulait pas. Mais voici deux faits nouveaux qui viennent élargir notre espace et notre audience. Le premier vient de la droite elle-même. C’est François Fillon qui vient de proposer qu’un tel référendum ait lieu. J’ai immédiatement dit, par communiqué de presse que j’approuvais ! J’ai aussi dit qu’il ne lui restait plus qu’à convaincre Sarkozy et Hollande. Et j’ai conclu en lui disant que j’étais prêt à l’aider. Humour. Plus sérieusement : les socialistes ont mis le doigt dans l’engrenage. En proposant une motion référendaire à l’Assemblée à propos de la TVA sociale ils ont eux-mêmes légitimé la procédure. D’ailleurs, en 2007, après s’être abstenu à Versailles, n’avaient-ils pas déjà déposé une motion référendaire sur le Traité de Lisbonne ? Quoiqu’il en soit, si nous obtenons qu’une partie des socialistes, ceux du « Non » confirment leur vote d’alors en votant contre le « Mécanisme européen de stabilité » et en demandant un référendum, nous aurons largement enfoncé le dispositif du consentement à la sauce Hollande-Moscovici. L’échec du traité libéral est à portée de main. Au boulot !
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