Pour affirmer le programme du front de
gauche
Tout le monde sans doute s'est procuré
la plaquette du programme du Front de Gauche "L'Humain d'abord".
Il n'en coûte que 2€, et elle est disponible partout dans les
kiosques à journaux et librairies. C'est pourquoi il sera facile de
se reporter à une page, ou une autre.
Or comme chacun peut s'en douter, un
programme vaut déjà par la façon dont il sera financé. Les
économies réalisées sur un secteur ne compenseront pas les
nécessaires réformes de structures à mettre en place dans un
autre. Et déjà j'entends "C'est la crise, on ne peut pas faire
plus !", excepté que cette crise, beaucoup s'en doutent,
ou l'ont même bien réalisé, est soigneusement artificielle. C'est
le moyen trouvé par certains (dont une emblématique banque de New
York en particulier) pour se faire de l'argent, beaucoup d'argent :
ces gens-là sont au sens strict du terme insatiables.
Donc, un programme doit afficher sa
détermination, en donnant déjà ses solutions de base :
comment payer ? Je cherche donc. Page 5, le sommaire. Ah, titre
deux : Reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés
financiers. Page 29. Une phrase m'attire : "Nous agirons
pour changer les missions de la banque centrale européenne....."
. STOP ! Mais ce n'est pas la France qui pourra le faire, seule
et unilatéralement. Et l'Allemagne, où se situe précisément, à
Francfort, cette BCE, ne l'entendra pas de cette oreille. C'est une
des pierres d'achoppement du Traité de Lisbonne. La BCE lui est
antérieure, mais son influence en a été encore renforcée. Donc,
"Nous agirons", soit, mais en pure perte je le crains.
Mais alors, puisque ce traité est en
travers de notre chemin, dénonçons-le, quittons l'Union Européenne
comme précisément le traité nous y autorise. Est-ce prévu par le
programme ?
Titre 7, "S'affranchir du traité
de Lisbonne et construire une nouvelle Europe". C'est là. J'en
arrive à la page 69 (69, déjà ? Pour une mesure qui conditionne les
autres ? Perplexité) . Lisons.
Le traité de Lisbonne, imposé par voie législative après le rejet à près de 55% des Françaises et des Français du traité constitutionnel européen, est illégitime.
D'accord. Donc c'est bien une
dénonciation, n'est-ce pas ?
En prenant appui sur les luttes et les aspirations au changement en Europe, nous nous engagerons dans la mise en chantier d'un nouveau traité qui serait adopté en France par référendum après un grand débat populaire.
Oui, et en attendant, on ne fait rien ?
Car la situation est urgente, et une telle initiative prendra bien
une année, voire plus si elle respecte les règles démocratiques.
Il faut des actions provisoires, mais rapides. Celles-ci exigent de
dénoncer clairement ce traité illégitime, comme cela a été
souligné plus haut.
Cela permettra de redonner à la Banque de
France le droit de financer tout de suite, sans intérêts, des
actions de survie pour une partie non négligeable de la population,
pour des services publics exsangues, pour des entreprises saignées
par leurs actionnaires (qui le paieront de leurs mises de fonds,
c'est logique). Ce coup de fouet sera vite récompensé par une
reprise des activités, donc par des rentrées d'argent pour l'État.
Mais, contrairement à ce que semble
laisser entendre le Front de Gauche, on ne peut pas attendre le bon
vouloir des autres Européens. Chaque jour compte, chaque jour
apporte toujours plus de précarité, de pauvreté au tissu national
tout entier. Attendre, c'est avoir de plus en plus de difficultés à
rebondir.
Donc, soutenons le Front de Gauche dans
sa difficile progression (car il progresse, malgré des sondages qui
refusent de l'avouer), mais invitons-le à aller un peu plus loin
sinon ses efforts seront vains. Et les nôtres aussi.
Les sondages nous mettent toujours à moins de 10 % ! Manipulateurs et menteurs !
RépondreSupprimerTu as bien raison de nous aider à décortiquer le fameux "petit livre rouge" du FG, à la fois ses orientations si positives et ses faiblesses, notamment sur l'aspect d'urgence politique à POUVOIR AGIR...
RépondreSupprimerJe crois qu'il va dépendre pour beaucoup de nous, du nombre de voix pour Mélenchon, pour la suite...
Et n'oublions jamais la leçon du Front Populaire de 36 : il était très fragile dans le jeu politicard classique, mais il a été bousculé, renforcé, par le "3° tour social", les vagues de grèves, imposant tant de conquêtes sociales (congés, heures de travail...) que nous grignote la droite, depuis...
Bien dit Babelouest! Comme dans les autres commentaires que j'ai eu le plaisir de lire de vous, vos propos sont mesurés. Votre volonté de combattre le capital, ne vous pousse pas à vous jeter les yeux fermés dans les rangs du premier parti se gauche venu. Votre appui est ponctuel. Vous vous gardez d'autres avenues.
RépondreSupprimerJe suis québécois. Je ne connais pas vos partis politiques. Je sais seulement qu'entre Sarkosy et Hollande, la différence est cosmétique.
Au Québec, je suis abstentionniste. Je déteste par-dessus tout les faux agents du changement comme le Parti québécois (pseudo indépendantiste, pseudo centre).
Je pense aussi que partout en Occident la démocratie n'existe plus. Voter en ces pseudo démocraties, c'est légitimer la dictature du capital. Je crois que nos Assemblées nationales sont remplies de larbins courbés devant le capital.
Donc, vous dites qu'en France il y a de l'espoir. Tant mieux ! Mais je sais qu'au Québec le capital contrôle, via ses médias, la pensée des électeurs, et que jamais, dans ces conditions, un parti du changement ne prendra le pouvoir. Le mieux que nous puissions faire est de contester la légitimité de ces gouvernements par des taux d'abstention qui soient le plus élevés possible.
Bravo pour votre blogg ! Très belle présentation. Propos progressistes et intelligents.
À bientôt !
Michel
On ne peut plus lucide ! Sauf, qu'à l'aune de ton "éclairage", il me semble que le Front de Gauche ménage et la chèvre et le chou et j'ai peur qu'il ne puisse, après, empêcher la chèvre de dévorer le chou.
RépondreSupprimerJe le voudrais plus net, plus tranchant, plus décisif en somme !
Cordialement
Safiya