Deux informations de sources différentes apportent un jour nouveau à ce qui se passe en Libye. Pour rappel, ce pays, comme l'Irak plus tôt, a été envahi par des forces coalisées du Nord. Comme lui, il comporte une part (encore plus grande) de désert, mais surtout du pétrole de très bonne qualité.
Or un billet d'Al Oufok révèle que la Libye sombre dans le chaos. Plus de gouvernement réel, le CNT et les nouveaux ministère ont les mêmes attributions sur les mêmes postes, c'est l'incohérence totale. Ajoutons que ledit CNT n'est plus du tout respecté, au point d'être attaqué. Un exemple fort ?
Lundi, ce sont des partisans pro-Kadhafi lourdement armés qui, à la surprise générale, ont repris dans le sang le contrôle de la ville de Bani Walid, ex-bastion kadhafiste au sud-ouest de Tripoli. Au centre de la tourmente, le président du CNT, Moustapha Abdel Jalil, a exclu pour l’heure une démission du Conseil national de transition. Brandissant la menace d’une "guerre civile", l’homme fort de la Libye nouvelle a accusé des "mains cachées" d’être responsables des dernières violences. Pourtant, aux dires des habitants de Benghazi, il est d’ores et déjà le prochain sur la liste.
Serons-nous surpris, dans ces conditions, de ce que nous apprend Le Grand Soir ?
12 000 Marines commencent l’occupation américaine de la Libye
Voilà qui interpelle. Au départ avait eu lieu un vrai soulèvement populaire en Cyrénaïque, classique quand on sait que des tendances séparatistes ont eu fréquemment lieu. Il avait été récupéré par des infiltrés venus on ne sait trop d'où, mais au teint souvent plus clair. C'est ce que notre ami Mohammed Nabbous, seul journaliste indépendant du coin, avait pu nous confier (à nous de Dazibaoueb, directement) avant qu'une balle traîtresse de sniper, le visant nommément, l'ait abattu dès le 19 mars 2011. C'est sa femme, enceinte, qui nous en a prévenus aussitôt. Et les combats s'étaient intensifiés.
Au début le Pentagone avait surtout laissé les forces françaises, britanniques, italiennes envahir en force un pays écrasé sous les bombes "d'interdiction aérienne". Et puis maintenant que s'installe le chaos prévisible, et déjà dénoncé depuis longtemps sur des blogs, les troupes US débarquent donc pour protéger leur chouchou, le pétrole. Peu leur importe la situation du pays, peu leur importe que les opérations militaires l'aient rendu aussi exsangue que l'Irak.
Maintenant qu'ils sont là, les regards se tournent vers la Syrie, consciencieusement attaquée par des forces dites "rebelles", en fait clairement des mercenaires souvent arabes, dont certains viendraient même de Libye précisément. Seul problème, la population n'est pas séparatiste, et la manœuvre est trop flagrante. Malgré tout, se présente un sujet d'inquiétude : Moscou ne peut plus rien pour Bachar al Assad, dit le Kremlin car avec son veto il a épuisé ses ressources diplomatiques pour protéger ce pays des appétits du Nord.
Si la Syrie tombe à son tour dans le traquenard, déjà l'on connaît une autre victime, c'est la Grèce. Pas de pétrole, mais une position stratégique sur le chemin de l'orient, et une porte de l'Europe. Elle aussi est exsangue, proche du chaos. Et l'on sait qui est à sa tête maintenant, c'est comme si New York avait ouvert une succursale sur les bords de la Méditerranée.
Canary Wharf, quartier des affaires, Londres |
Ton article est important, bravo. Inégal aussi. J'ai trouvé faible par exemple la rumeur fournie par ton malheureux ami Nahouss, selon laquelle des "gens venus d'on ne sait où et au teint plus clair" seraient infiltrés au service du CNT (des mercenaires anglo-saxons?). Cela me rappelle fâcheusement "la chasse aux gens au teint plus foncé" (d'Afrique sub-saharienne) qui auraient été des mercenaires de Kadhafi...
RépondreSupprimerLe soubresaut d'une reprise très partielle et provisoire de kadhafistes d'un de leurs fiefs d'hier me paraît aussi anecdotique que, par exemple opposé, "la victoire" (très éphémère) de déserteurs syriens contre l'armée du dictateur syrien...
L'important reste dans ta référence au monumental ouvrage de Naomi Klein. Elle insiste beaucoup je crois (j'ai pas tout lu!) sur la capacité "du Nord" de "placer ses pions un peu partout", en bon stratège du jeu de go... : dans les pouvoirs (corruptions...) de ses ennemis et de leurs adversaires (soutiens secrets) etc.
Mais l'essentiel pour moi, plutôt que d'assister, impuissant, à ces combats planétaires "de choc et de chaos" est le peuple. LA SOIF DE JUSTICE SOCIALE qui l'anime, quelques soient les contradictions qu'il puisse avoir (tribus, religions, etc.) : lorsque l'oppression, ne serait-ce que locale, usine, quartier, ville, région, nation... est trop brutale, il a raison, ce peuple, de se révolter. Et nous de le soutenir...
C'est pourquoi, par exemple, je ne "soutiendrai" jamais, par exemple, l'impérialisme (secondaire) de la Russie - au prétexte des ses contradictions (relatives!) avec les USA - lorsque la marine russe "soutient" le régime d'Assad - au prétexte qu'il est plus proche de l'Iran que de l'Arabie Saoudite, deux régimes par ailleurs oppressifs sur leurs peuples...
Il me semble que tu as enrichi ton bandeau d'annonce sous le titre "Bab", c'est bien! Je crois que j'y aurai mis, moi, référence à cette soif de Justice Sociale, que je crois être la référence ultime de tous les mouvements populaires authentiques...