C'est dans cet ordre que doivent se concevoir les grands principes qui régissent la vie en commun.
Nous sommes tous différents. C'est ce qui rend concevable la vie, car sinon intervient la consanguinité, la trop grande ressemblance entre les gènes. Chez des êtres plus frustes, ce facteur est moins important, au point que certains se multiplient toujours ou parfois par parthénogenèse, ou ponte d'œufs non fécondés. Ou encore par scissiparité, une cellule se sépare en deux cellules identiques. C'est d'ailleurs le cas de beaucoup des cellules de notre corps, hormis les cellules nerveuses. Les cellules se différencient définitivement après les tout premiers stades de croissance.
Ces quelques rappels de biologie élémentaire sont là pour nous rappeler, donc, que nul n'est identique à son voisin, même dans la même lignée. En revanche, les différences dans le matériel génétique sont infimes d'une personne à l'autre. Le milieu où l'on vit, l'entourage physique et humain a beaucoup plus d'importance. C'est ce que contestent, d'ailleurs et en pure perte, certains politiciens, pour des raisons électorales essentiellement. C'est dire la valeur de ces affirmations.
L'égalité est donc de mise entre gens de toutes provenances, car les frontières ne sont pas inscrites dans les gènes : ce serait amusant. Il suffit de prendre un exemple. La Pologne n'est pas le pays le moins nationaliste de la planète. Or, si une contrée a vu ses frontières se déplacer au gré des guerres, des arrangements entre Grands, c'est bien celle-ci. (voir document)
Les humains y auraient-ils vu pour autant leur capital génétique évoluer ? Non, bien entendu. Donc, oui, si nous sommes tous différents, nous sommes égaux. Si tel développe tel talent, dans un contexte particulier, tel autre verra une autre facette davantage mise en valeur dans une situation différente. Même les couleurs des peaux, aux mille nuances, ne sont que des adaptations parfaitement logiques à des climats différents, qui n'influent en rien sur la personnalité.
Étant égaux, les humains sont donc amenés à s'entraider en fonction de leurs talents acquis au cours de l'enfance. Ces talents étant multiples, il ne saurait être possible de les rationaliser. Ils sont, c'est ainsi. Comme, ainsi que nous l'avons démontré plus haut, les frontières ne jouent en rien, tout le monde peut être amené à aider tout le monde, selon les contextes, les besoins, et comme nous le disions les talents de chacun. Car l'important n'est-il pas de faire progresser l'humanité tout entière, sans a priori ni exclusives ? Quand les enfants sont jeunes, encore "en apprentissage", il est logique que les parents concentrent leurs efforts sur ceux-ci, afin de les faire accéder au statut de citoyens comme les autres. Citoyens du monde bien entendu. Il n'y a aucun peuple élu, aucune supernation qui tienne. Cela découle des lignes précédentes.
Ceci établi, et les enfants étant devenus citoyens grâce aux efforts de tous, ils peuvent envisager de faire montre de liberté. C'est ce qu'on attend d'eux, car ainsi ils pourront, selon leurs goût, développer encore tel talent, ou en laisser un autre un peu de côté parce que leur pensée s'y accorde moins. Naturellement, la liberté de penser est fondamentale. La liberté de dire cette pensée, de l'expliquer, de tenter de la répandre est légitime, aussi longtemps qu'elle ne vient pas contrecarrer celle des autres personnes, jouissant de cette même liberté. La liberté de faire, qui est une application de la précédente, ne saurait imposer à d'autres des tâches qu'ils n'aient librement consenties en fonction de leur nécessité.
C'est pourquoi le prosélytisme, l'esclavage sont des notions à bannir. Elles heurtent de plein fouet la plénitude des autres personnes (ne disons pas individus, car une personne est sociale, un individu est isolé). On notera que ces quelques notions, pour basiques qu'elles puissent paraître, vont vraiment à contre-courant de ce qui se passe réellement. Cela vient de ce que certains, se croyant supérieurs, imposent à d'autres des pensées, des façons de vivre, d'accomplir les tâches à leur seul bénéfice. Oh, ils vont "payer", c'est-à-dire faire semblant de donner des monnaies qu'ils ont inventées, mais qui ne représentent que des fragments de leur mégalomanie, et rien d'autre. Et leurs esclaves à leur tour s'échangeront des "services" devenus vénaux contre cette monnaie "de singe".
Redevenons libres. Retrouvons, dans l'égalité, cette fraternité perdue. C'est pourquoi, dans le titre, les principes républicains, les principes qui régissent la vie commune, ont été mis dans cet ordre. Redevenons unis, face à des pervers qui veulent nous diviser, pour"régner" puisque ces anomalies de la nature ne savent faire que cela.
On lira avec intérêt:
RépondreSupprimer-Raoul Brémont: De la communauté. Edition de l'oubli.
-La Liberté de M.Bakounine.
-La société du spectacle de Guy Debord.
-Le livre des plaisir de R. Vaneigem en plus du traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations (Gallimard)
On lira aussi Mendiants et orgueilleux d'Albert Cossery...et tant d'autres choses aussi...
Bien le bonjour de "nous autres", les nosotros incontrolados...
http://nosotros.incontrolados.over-blog.com
Superbe article, rigoureux, bien mené, sauf le tout dernier paragraphe, en "chute"... beaucoup trop lapidaire : "Redevenons...retrouvons...".
RépondreSupprimerCertes c'est exact, mais cela reste un exhortation et il y manque l'essentiel : comment ?
Steph, merci.
RépondreSupprimerRem*, oui, bien sûr c'est lapidaire, et un peu succint. Cela provient du fait qu'un tel renversement des valeur ne peut se faire qu'à l'occasion d'une remise en cause globale, par une majorité des citoyens, des institutions actuelles. Sinon, bien sûr rien ne sera possible.
Déjà, réussir à élire une majorité de Gauche (la vraie, bien sûr, pas un PS présenté comme tel) serait une approche nouvelle et appréciable. Pour réussir, il faudra au départ se contenter d'ambitions modestes, sinon on ne sera pas suivis. ce qui n'empêchera pas de saisir toutes les opportunités pour aller plus loin.