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mercredi 18 mai 2016

La maréchaussée bien chaussée sur la chaussée, courait aux chausses de chauds stipendiés ?

Une dépêche de l'AFP m'interpelle soudain.

Selon François Fillon, ancien premier ministre, les policiers seraient particulièrement tendus en raison des casseurs qui les agressent en marge des manifestations. Sans doute ne suit-il pas régulièrement ce qui se voit et se dit sur Internet à propos de ces violences.

De nombreuses vidéos démontrent clairement que parmi ces casseurs et trublions,  une partie importante est en fait composée de camarades de ces mêmes policiers. Sont-ce des casseurs par vocation agissant avec l'accord des autorités ? Sont-ce des policiers à part entière ? Bien malin qui pourrait le dire, à moins d'enlever ces trublions, et de leur faire les poches pour vérifier leur appartenance. Les simples citoyens n'ont pas le droit d'effectuer ces vérifications musclées. En tout cas, on constate que certains parmi ces casseurs, pris à partie par les citoyens manifestants, tout-à-coup foncent et s'échappent par une faille soudain ouverte dans le mur de robocops. Ou d'autres, qui ne savent pas être vus sans doute, après avoir commis des bris divers, remettent un brassard de forces de l'ordre alors qu'un autocollant d'un syndicat extrémiste est encore accroché à leur pantalon. Cela fait désordre.

Ces hommes-là sont en jean, blouson noir ou autre sans aucun insigne, parfois affublés de casques de motos dépareillés, ou de bandeaux leur cachant une partie du visage. Leur entraînement est visible.

C'est au point que j'ai été personnellement témoin d'une scène amusante. C'était à Nantes, précisément place du Cirque. Un groupe de ce genre, ils étaient une vingtaine avec des tenues diverses, mais tous des casques de différentes couleurs, marchait sur le cours des Cinquante Otages. Les jeunes, de leur côté, étaient en manif depuis le matin aux alentours de 10 heures, et se trouvaient alors à quelques centaines de mètres. Il était 19 heures. Soudain, sans doute sur un ordre discret, cette vingtaine d'homme s'est mise à courir au pas cadencé (j'insiste bien là-dessus) et s'est engouffrée à toute allure dans un de ces petits cars de CRS blancs à bandes bleues.  Le véhicule a démarré en direction de la rue de Feltre, très vite. Le tout n'a duré que quelques secondes.

Je ne sais pas ce que peut penser Monsieur Fillon de ces choses-là. Certes, il est évident que, dans la foulée, des petites frappes s'amusent à casser.  Mais ils ne présentent pas cet aspect professionnel, déterminé, "aux ordres" auquel on assiste le plus souvent.

Il a toujours été admis que la maréchaussée ou ses équivalents profite de troubles ou de colères pour en rajouter grâce à des têtes brûlées qu'elle lance "au combat" afin de discréditer les manifestants. C'est en quelque sorte "la règle du jeu", et tout le monde en est conscient. Que cela devienne aussi systématique, avec des hommes dont on craint qu'ils ne soient "des deux côtés de la barrière" à la fois, et en même temps des forces de l'ordre manœuvrant afin de piéger, de diviser, de maltraiter de plus en plus violemment de simples manifestants sans défense, ne peut manquer d'inquiéter pour la suite.

Histoire de finir sur une note humoristique, cela ferait presque penser à cette chanson, qui parle de ce qui se passe "par derrière, ou par devant".



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vendredi 26 septembre 2014

Retour après l'aide à une auto-édition

Bonjour les amis. Voilà un moment que je n'ai plus donné signe de vie. J'ai aidé bénévolement une amie à auto-éditer trois ouvrages qu'elle avait sous le coude.

Depuis cette nuit, ils sont enfin disponibles chez Lulu.com, ce site qui imprime au fur et à mesure des commandes les livres qui ont été déposés chez lui. Avantage par rapport avec des éditeurs classiques : l'auteur reste le seul maître de son ouvrage jusqu'au bout. 

Trop d'éditeurs en prennent largement à leur aise avec le manuscrit original, et comme les droits leur sont transférés,  l'auteur ne peut que s'opposer en bloc aux modifications envisagées.

Donc, ces trois œuvres sont, ou vont être très rapidement disponibles.

- "Et l'espérance jaillit du gang", un roman se passant dans les glauques rues et taudis du Bronx des années 80. Les faits, romancés bien entendu, sont partis de situations et péripéties réelles. Les acteurs principaux du drame existent réellement.
 




- "Au cœur de la pègre américaine", une étude sur la faune des quartiers défavorisés, sur la police, sur les intervenants sociaux divers. Étude très fouillée, car l'auteur a eu la chance peut-être unique de pouvoir étudier les archives de la police new-yorkaise, même les plus confidentielles, les plus "privées". Elle explique pourquoi. Elle a également accompagné les patrouilles de police, vécu avec les missionnaires qui sont souvent les seuls soutiens de ces habitants, et aussi avec certains intervenants sociaux "laïcs" ; elle a bien entendu pu discuter directement avec les marginaux, souvent jeunes, qui survivent de façon souvent violente.





La création de ces deux ouvrages lui a pris dix ans.

Quant au troisième opus, il s'agit d'une autobiographie. Elle en avait déjà écrit une grand partie à la fin des années 70. En l'état, déjà, Laffont était prêt à la publier. Deux comités de lecture successifs avaient donné leur feu vert, mais le patron de l'époque avait opposé son veto, parce qu'elle était trop jeune encore pour cet exercice (elle avait une trentaine d'années). C'est donc ce manuscrit, revu, corrigé et complété, qui est proposé maintenant.




Il faudra noter que je ne partage pas toutes les options, opinions et croyances de l'auteur. Cependant, suffisamment de façons de voir les choses nous rapprochaient, pour tenter l'aventure ensemble. Et c'est une aventure ! Ceux qui se sont lancés déjà dans l'auto-édition comprendront. D'autant qu'il y avait là trois ouvrages à préparer à la fois.

L'auteur souhaite avant tout faire partager à tous ses aventures, ses expériences, ses passions, ses coups de cœur. Des coupeurs de têtes du nord de l'Amazonie aux clochards parisiens, des "beaux quartiers" de Paris où elle passé son enfance aux gangs de rue ou à moto (émules des Hell's Angels de San Francisco), de la région de Las Hurdes, située en Espagne, mais que les Espagnols eux-mêmes souvent ignorent - voir le film de Buñuel qui leur a été consacré - à l'ambiance de FR3 Alsace où elle a été longtemps journaliste, c'est tout un monde improbable qui se déploie au gré des trois ouvrages.

Ajoutons que, journaliste, elle a écrit d'autres ouvrages, dont l'un fut couronné par l'Académie Française. Ce qui lui donna l'idée, en 1976, d'avoir la hardiesse de briguer le fauteuil de Robert Aron à cette même Académie. Bien que ce fût l'Année de la Femme, elle fut bien entendu recalée (bien trop jeune, femme, politiquement engagée, c'était beaucoup). C'est Maurice Rheims qui obtint plus tard le droit de porter l'habit vert à cette même place.





Je suis heureux d'avoir pu contribuer, en amateur souvent perplexe pour résoudre les petits ennuis qui ont émaillé cet "accouchement", à ce que je considère comme une triple réussite. Et merci, Chantal, de m'avoir permis de partager cette aventure.

mercredi 31 juillet 2013

États-Unis : la répression remplace la solidarité (La militarisation de l'Amérique, sur le GS)

Bien souvent, j'ai dénoncé ici le terrorisme de Washington, terrorisme d'État assumé mais non déclaré :  en voici un panorama plus précis encore, et plus récent grâce au Grand Soir. Il est terrible de constater que le Pouvoir préfère acheter des armes, tout en démantelant tout le tissu existant d'aides sociales, et il compte bien agir avec la même violence sur son sol qu'à l'extérieur. On notera que très insidieusement, le même processus est en train de s'instaurer dans l'heureuse Europe du traité de Lisbonne. C'est logique, n'est-elle pas une simple extension molle de la dictature d'outre-Atlantique, savamment camouflée grâce aux experts en communication d'Uncle Sam ?

N'est-il pas particulièrement habile d'avoir placé aux postes de commande officiels en Europe des personnalités qui paraissent molles ou effacées comme le célèbre Herman Van Rompuy, l'éclatante baronne Catherine Ashton, le Super-normal François Hollande, l'incontournable Philippe Ier de Belgique ? "La réalité est ailleurs" comme aurait dit la série X-Files.

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La militarisation de l’Amérique

Le déploiement d’hélicoptères Blackhawk à Chicago cette semaine n’est que le dernier d’une série d’exercices d’« entraînement au combat en zone urbaine » qui sont devenus un élément familier de la vie américaine.
Comme ailleurs, cet exercice a été lancé devant une population civile ébahie et sans avoir été annoncé. Conduits en secret, apparemment avec l’accord des services de police locaux et des élus, démocrates comme républicains, l’objectif évident de ces exercices est de donner aux troupes américaines de l’expérience dans ce que le Pentagone appelle « des opérations militaires en terrain urbain. »

Ce type d’opération est sans conteste d’une importance cruciale pour l’armée américaine. Au cours de la décennie écoulée, sa mission principale, comme l’ont prouvé l’Afghanistan et l’Irak, a été l’invasion et l’occupation de pays relativement faibles militairement et la soumission de leur population qui résistait à l’occupation, souvent dans des combats maison par maison dans les centres urbains.

L’armée dispose d’un Centre d’entraînement urbain de 4 kilomètres carrés au centre-sud de l’Indiana qui se targue de plus de 1500 « structures d’entraînement » conçues pour simuler des maisons, des écoles, des hôpitaux et des usines. Le site web du centre affirme qu’il « peut être adapté pour reproduire des situations étrangères tout comme nationales. »

Qu’est-ce que cela peut apporter de faire voler des Blackhawks à faible altitude au-dessus des immeubles de logements de Chicago ou de faire rouler des convois militaires blindés dans les rues de St Louis qu’il ne serait pas possible d’obtenir avec les simulations du centre d’entraînement ? Rien que l’année dernière, il y a eu au moins sept exercices de ce type, à Los Angeles, Chicago, Miami, Tampa, St Louis, Minneapolis et Creeds en Virginie.

La réponse la plus évidente est que ces exercices habituent les troupes à opérer dans les villes américaines, tout en désensibilisant la population américaine au déploiement de la puissance militaire américaine à l’intérieur du pays.

Les préparatifs pour ce genre de déploiement sont déjà très avancés. Au cours de la décennie passée, sous le prétexte de la « guerre mondiale contre le terrorisme, » Washington a promulgué une série de lois répressives et créé une vaste nouvelle bureaucratie de contrôle d’Etat sous l’autorité du département de la sécurité intérieure. Sous le gouvernement Obama, la Maison Blanche s’est arrogé le pouvoir de mettre les ennemis de l’Etat en détention militaire pour une durée indéfinie, ou même de les assassiner sur le sol américain par des frappes de drones, tout en développant fortement l’espionnage électronique de la population américaine.

Une partie de ce processus est l’augmentation incessante du pouvoir de l’armée américaine et son intervention croissante dans les affaires intérieures. En 2002, la création de l’US Northern Command a attribué pour la première fois un commandement militaire pour les opérations à l’intérieur des États-Unis eux-mêmes.

Encore en mai dernier, le Pentagone a annoncé l’application de nouvelles règles d’engagement pour les forces militaires américaines opérant sur le sol américain pour apporter un « soutien » aux autorités civiles chargées de faire respecter la loi, y compris pour faire face aux « troubles civils. »

Ce document déclare des pouvoirs militaires très larges et sans précédent dans une section intitulée « Autorité d’urgence. » Elle affirme l’autorité d’un « commandant militaire » dans « des circonstances d’urgence extraordinaire où une autorisation préalable par le président est impossible et où les autorités locales régulières sont incapables de contrôler la situation, de s’engager temporairement dans des activités qui sont nécessaires pour contenir des troubles civils inattendus de grande ampleur. » En d’autres termes, les huiles du Pentagone s’arrogent l’autorité unilatérale d’imposer la loi martiale.

Ces pouvoirs ne sont pas pris dans le but de défendre la population des États-Unis contre le terrorisme ou pour contrer une urgence hypothétique. Le commandement militaire américain est tout à fait conscient d’où se trouve le danger.

Dans un récent article, un instructeur de haut niveau au Commandement de Fort Leavenworth et au General Staff College [qui forme les hauts gradés de l’armée américaine, ndt] et ex-directeur de l’École militaire des études militaires avancées a présenté un scénario révélateur pour une situation dans laquelle l’armée pourrait intervenir.

« La grande récession du début du vingt-et-unième siècle dure plus longtemps qu’on ne l’avait anticipé. Après un changement de pouvoir à la Maison Blanche et au Congrès en 2012, le parti au pouvoir coupe tous les financements qui étaient attribués à la relance de l’économie et à l’aide sociale. L’économie des États-Unis se trouve en stagnation, comme le Japon dans les années 1990, pour la majeure partie de la décennie. En 2016, l’économie montre des signes de reprise, mais les classes moyennes et les classes moyennes inférieures n’en ressentent presque pas les effets en matière d’emploi ou d’augmentation des salaires. Le chômage continue à osciller périlleusement près d’un pourcentage à deux chiffres … »
En d’autres termes, le Pentagone voit que de telles conditions – qui diffèrent très peu de celles en cours aux États-Unis aujourd’hui – pourraient produire des soulèvements sociaux qui ne pourraient être contenus que par le recours à la force militaire.

Ce qui est mis au rebut, en coulisses et pratiquement sans aucune couverture médiatique, et encore moins de débat public, ce sont les principes constitutionnels qui remontent à des siècles et qui interdisent l’utilisation de l’armée pour maintenir l’ordre public contre des civils. Dans la déclaration d’indépendance elle-même, la justification de la révolution contre le roi George comprenait l’accusation qu’il avait « décidé de rendre l’armée indépendante du pouvoir civil et supérieure à ce dernier. »

Allant de pair avec l’accroissement des pouvoirs de l’armée à l’intérieur du pays, la police censée être civile a été militarisée. Un article publié par le Wall Street Journal le week-end dernier et intitulé « l’avènement du policier guerrier » décrivait très clairement ce processus :
« Poussées par une rhétorique martiale et la disponibilité d’équipements de type militaire, des baïonnettes et des fusils M-16 jusqu’aux transports de troupes blindés, les forces de police américaines adoptent souvent un état d’esprit qui était, par le passé, réservé au champ de bataille. La guerre contre la drogue et, plus récemment, les actions anti-terroristes qui ont suivi le 11 septembre ont créé une nouvelle figure sur la scène américaine : le policier guerrier – armé jusqu’aux dents, prêt à traiter durement les malfaiteurs, et une menace croissante contre les libertés américaines ordinaires. »

Cet article décrit la vaste prolifération des unités SWAT (Special Weapons and Tactics) dans pratiquement chaque ville d’Amérique, grâce aux 35 milliards de dollars alloués par le ministère de l’Intérieur, « avec l’essentiel de l’argent allant à l’achat de matériel militaire comme les transports de troupes blindés. »

Cette force armée a été étalée à la vue de tous en avril durant ce qui revenait à être l’imposition d’un état de siège sur la ville de Boston, apparemment pour ne capturer qu’un adolescent suspect. Toute la population d’une grande ville américaine a été enfermée chez elle pendant que des policiers équipés pour le combat, pratiquement impossible à distinguer des militaires, ont occupé les rues et mené des fouilles maison par maison sans mandat.

Ce qui sous-tend cette militarisation sans précédent de la société américaine ce sont deux processus parallèles. L’immense élargissement du gouffre social qui sépare les milliardaires et multimillionnaires qui contrôlent la vie politique et économique de la classe ouvrière américaine qui constitue la grande majorité de la population, est fondamentalement incompatible avec la démocratie et exige d’autres formes de pouvoir. En même temps, le passage au militarisme comme principal instrument de politique étrangère américaine a largement augmenté le pouvoir de l’armée au sein de l’appareil d’Etat américain.

L’oligarchie dirigeante américaine et le Pentagone reconnaissent tous deux qu’une polarisation sociale profonde et une crise économique qui s’aggrave ne peuvent qu’aboutir à des soulèvements sociaux. Ils s’y préparent en conséquence.

La classe ouvrière doit tirer les conclusions appropriées et faire ses propres préparatifs politiques pour les confrontations inévitables à venir.

(Article original paru le 25 juillet 2013)
* http://www.wsws.org/fr/articles/2013/jul2013/pers-j27.shtml
 
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