Une offensive générale et mondiale est lancée par les porteurs d'un Ordre Mondial : il s'agit d'appauvrir tous les parleurs du monde, en ne laissant le choix que d'un pseudo-langage sciemment appauvri, ne parlant que de finance, de jouissance, de platitudes, et surtout pas d'idées émancipatrices.
C'est pourquoi il est si important de relever le défi. C'est d'autant plus important, que notre langue a su porter les pensées d'humains révolutionnaires, pétris d'égalité, de fraternité, de liberté. Les attaques contre elle sont violentes, innombrables, par le biais des marques, des vendeurs, des journalopes aux ordres, de tout ce monde d'esclaves zélés et intéressés.
Le combat continue, les associations de défense vont monter au créneau, et la meilleure défense, c'est l'attaque. Cette nuit, une insomnie a déclenché un peu d'inspiration.
Ployez tous le genou, car le Verbe s'avance,
Et François, le premier, le sentit, impérieux,
Saisir en un élan des patois la mouvance,
Et Touraine en émoi nous l'offrit comme un dieu.
De Liré esseulé en Marches de Bretaigne
Au Vendômois discret sans châteaux orgueilleux,
De Seuilly s'inclinant vers Chinon souveraine,
Où bergère adouba un roi très malheureux,
Un tourbillon jaillit, et porta vers Paris
Le plus beau d'un langage en superbes rameaux ;
De patients jardiniers en sculptèrent les cris
Pour le porter, heureux, sur les fonts baptismaux.
Le timbre en était clair, l'éloquence inouïe,
Les vers se présentaient comme pages en parade,
Le français devenait de l'Europe éblouie
Le parler naturel, sans aucune algarade !
Le soleil était roi, mais brillait au-dessus
Le Verbe en majesté plus précis que l'éclair,
La langue souveraine des tréteaux peu cossus
Aux églises royales par la voix de la chaire.
S'en emparèrent penseurs, philosophes et tribuns
Ravis de manier sa précision immense ;
Au peuple elle donna voix, audace – et Jacobins
Pour déclamer au ciel sa misère si dense.
Las ! L'aigle s'abattit, un grand bruit retentit :
La langue avait perdu ses grands thuriféraires.
Grande encore, elle porta bonnet rouge, et bondit.
Vint l'Internationale, ô Communeux mes frères.
C'est pourquoi aux banquiers désormais elle fait peur ;
C'est pourquoi tout est fait pour briser son élan,
Tout est mis en action pour briser ses ardeurs,
Car ils craignent de voir revenir son allant.
Ami qui viens ici, aide-moi à reprendre
Le flambeau du parler qui nous est maternel :
Tant que deux nous serons, il pourra se répandre
Et garder à jamais son éclat éternel.
Un bon tiers de vos alexandrins est boiteux ! Si c'est comme ça que vous comptez défendre la langue, ça part mal…
RépondreSupprimerMon cher Didier, j'en suis moi-même convaincu : il s'agissait là d'un cri, un premier jet à l'occasion d'une insomnie, et c'est à perfectionner. Merci de m'avoir lu.
RépondreSupprimerVoilà, j'ai modifié quelques approximations, je pense que c'est mieux.
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