mardi 12 août 2014

Qu'est-ce que le sionisme ? (Thierry Meyssan)

Un véritable érudit - il s'appelle Thierry Meyssan, à tort certains ne l'aiment pas, parce qu'il les dérange - nous rappelle l'histoire du sionisme, et ce qui en découle.

Son exposé, intitulé "Qui est l'ennemi ?", étant assez long, je me permets d'en citer un chapitre, à propos des origines de cette doctrine anglo-saxonne, et j'invite à consulter le texte entier. Cela corrobore entièrement ce que d'autres ont énoncé, de façon très claire.

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Qu’est ce que le sionisme ?

Au milieu du XVIIe, les calvinistes britanniques se regroupèrent autour d’Oliver Cromwell et remirent en cause la foi et la hiérarchie du régime. Après avoir renversé la monarchie anglicane, le « Lord protecteur » prétendit permettre au peuple anglais de réaliser la pureté morale nécessaire pour traverser une tribulation de 7 ans, accueillir le retour du Christ et vivre paisiblement avec lui durant 1 000 ans (le « Millenium »). Pour ce faire, selon son interprétation de La Bible, les juifs devaient être dispersés aux confins de la terre, puis regroupés en Palestine et y reconstruire le temple de Salomon. Sur cette base, il instaura un régime puritain, leva en 1656 l’interdiction qui était faite aux juifs de s’installer en Angleterre et annonça que son pays s’engageait à créer en Palestine l’État d’Israël [4]

La secte de Cromwell ayant été à son tour renversée à la fin de la « Première Guerre civile anglaise », ses partisans tués ou exilés, et la monarchie anglicane ayant été rétablie, le sionisme (c’est-à-dire le projet de création d’un État pour les juifs) fut abandonné. Il ressurgit au XVIIIe siècle avec la « Seconde Guerre civile anglaise » (selon la dénomination des manuels d’Histoire du secondaire au Royaume-Uni) que le reste du monde connaît comme la « guerre d’indépendance des États-Unis » (1775-83). Contrairement à une idée reçue, celle-ci ne fut pas entreprise au nom de l’idéal des Lumières qui anima quelques années plus tard la Révolution française, mais financée par le roi de France et conduite pour des motifs religieux au cri de « Notre Roi, c’est Jésus ! ».

George Washington, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin, pour ne citer qu’eux, se sont présentés comme les successeurs des partisans exilés d’Oliver Cromwell. Les États-Unis ont donc logiquement repris son projet sioniste.

En 1868, en Angleterre, la reine Victoria désigna comme Premier ministre, le juif Benjamin Disraéli. Celui-ci proposa de concéder une part de démocratie aux descendants des partisans de Cromwell de manière à pouvoir s’appuyer sur tout le peuple pour étendre le pouvoir de la Couronne dans le monde. Surtout, il proposa de s’allier à la diaspora juive pour conduire une politique impérialiste dont elle serait l’avant-garde. En 1878, il fit inscrire « la restauration d’Israël » à l’ordre du jour du Congrès de Berlin sur le nouveau partage du monde.

C’est sur cette base sioniste que le Royaume-Uni rétablit ses bonnes relations avec ses anciennes colonies devenues États-Unis à l’issue de la « Troisième Guerre civile anglaise » —connue aux États-Unis comme la « guerre civile américaine » et en Europe continentale comme la « guerre de Sécession » (1861-65)— qui vit la victoire des successeurs des partisans de Cromwell, les WASP (White Anglo-Saxon Puritans) [5]. Là encore, c’est tout à fait à tort que l’on présente ce conflit comme une lutte contre l’esclavage alors que 5 États du Nord le pratiquaient encore.

Jusqu’à la presque fin du XIXe siècle, le sionisme est donc exclusivement un projet puritain anglo-saxon auquel seule une élite juive adhère. Il est fermement condamné par les rabbins qui interprètent la Torah comme une allégorie et non pas comme un plan politique.

Parmi les conséquences actuelles de ces faits historiques, on doit admettre que si le sionisme vise à la création d’un État pour les juifs, il est aussi le fondement des États-Unis. Dès lors, la question de savoir si les décisions politiques de l’ensemble sont prises à Washington ou à Tel-Aviv n’a plus qu’un intérêt relatif. C’est la même idéologie qui est au pouvoir dans les deux pays. En outre, le sionisme ayant permis la réconciliation entre Londres et Washington, le remettre en cause, c’est s’attaquer à cette alliance, la plus puissante au monde.

Thierry Meyssan

Ce texte est diffusé sous licence CC BY-NC-ND

5 commentaires:

  1. tu t'enfonces, Bab, c'est dommage... Mais je me dois de t'alerter. Ceci est une théorie complotiste vaseuse, et tu vaux mieux que cela. Reprends toi.

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  2. Hello, Thierry Meyssan, je m'en méfie comme de la peste.
    D'un autre côté, c'est juste une source d'information qu'on doit analyser.
    Or, Thierry Meyssan semble oublier que la première terre achetée en Palestine l'a été par un Français, le banquier Rotschild en 1882.
    En 1867, une gigantesque crise économique faillit emporter le système des nouvelles banques d'affaire, coule celle des Frères Pereire dont Rotschild fut l'allié.
    En 1855, on trouve le premier puits de pétrole au Moyen-Orient.
    Je doute donc du fondement "idéologique", mais plus d'une stratégie opportuniste de la chose, simplement basée sur la recherche de profit et de créer un poste avancé occidental dans cette région que l'on sait riche.

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    1. C'est effectivement pour moi une bonne source, que l'on peut ensuite croiser avec d'autres. Pas celles des grands médias, naturellement. Leur crédibilité, aujourd'hui, est très voisine de zéro.

      Pour ce que j'ai pu voir, si le côté stratégique, et bien entendu le côté commercial sont très importants (il s'agit d'anglo-saxons, tout de même), le côté "terre promise" porté par certains existait également, même si Meyssan en exagère semble-t-il l'importance. Rien n'est simple. Le puritanisme a des côtés tellement déments, que cela aussi a été un facteur à ne pas négliger.

      En tout cas, il ne faut pas se leurrer : les humains de religion juive qui osèrent immigrer dans cette contrée furent des victimes comme les autres. A toutes les époques. Les banquiers, eux, préféraient rester à Londres.

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  3. "C'est effectivement pour moi une bonne source, que l'on peut ensuite croiser avec d'autres. Pas celles des grands médias, naturellement. Leur crédibilité, aujourd'hui, est très voisine de zéro."
    Pour GdC Meyssan = complot = horreur
    Pour beaucoup d'autres Meyssan = informations de qualité ... sur le 11 09 2001 , sur la famille Pal -Sarkosy dont Oliver et Wisner , sur Israel ( il est de religion juive ) , sur la Russie ....

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  4. C'est une source historique effectivement intéressante que Cromwell, etc. Mais elle est d'une importance très très secondaire, par rapport, effectivement, aux liens d'affaires entre banquiers genre Rothschild et stratégie impérialiste GB du 19°siècle (cf. la remarque de Rosaelle)... Et les liens, donc, avec la création historique précise du sionisme (Hertezl...). Qui a fait l'histoire de l'immigration "douce" (d'abord) de pionniers sionistes en Palestine, avant de brusquement s’accélérer dès les menaces nazies puis la prise de pouvoir de Hitler. C'est de là, dès début des années 1930, que naît la Résistance Palestinienne...

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