AFP, le 22-03-2012 à 16h31
La candidate écologiste à la présidentielle Eva Joly a dénoncé jeudi le rôle du ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans l'assaut contre le tueur Mohamed Merah à Toulouse, y voyant "une violation du code de procédure pénale".
"Qu'a fait le ministre sur place en commentant en permanence, heure par heure, ce qui se passait ? Il a créé de la confusion. Quel est son rôle ? Ce n'est pas lui qui dirige les opérations ! C'est une violation du code de procédure pénale !", a lancé l'ancienne juge d'instruction dans une interview à Radio Orient. Selon elle, "ces opérations auraient dû être dirigées par un juge, à l'extrême limite par le Parquet".
La suite de la dépêche est ici.
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Une pareille opération, dirigée et commentée par un ministre de l'Intérieur en exercice, est au moins un très mauvais mélange des genres. Au pire, cela sent la présomption de manipulation de la part d'un très haut fonctionnaire, en période électorale qui plus est.
Les anomalies se suivent à un rythme soutenu, se bousculent parfois. Les informations données par le gouvernement ne cessent d'être démenties, comme ses prétendues incarcérations en Afghanistan, parfois "pour droit commun", selon d'autres sources "pour terrorisme". Se recommandant d'Al Qaeda, il est formellement vu par un témoin avec un tatouage sur le cou, une dégradation de l'épiderme considérée par les intégristes comme une mutilation volontaire totalement inacceptable. Connu par la DCRI depuis longtemps, il n'est pas mis hors d'état de nuire dès le premier meurtre en même temps que d'autres suspects potentiels. C'est d'une parfaite incohérence. Il réussit à jeter le trouble en s'attaquant ensuite à des enfants, alors que ce n'est que par défaut de cibles militaires qu'il change de victimes. Le brouhaha énorme causé par la religion des jeunes "sacrifiés" apporte à la confusion. L'affaire devient quasi internationale.
Le tueur ne parlera pas. Il n'y aura pas de procès, pas d'enquête au grand jour. Le candidat-président peut utiliser le précédent pour gonfler les muscles, alors que tout l'arsenal policier et judiciaire existe déjà, souvent en double ou en triple. Il lui fallait un "beau" fait bien crapuleux pour se mettre en valeur, il l'a. Seul défaut, c'est un peu tôt, dans une campagne officielle qui commence à peine. Le fil de l'indignation sera émoussé le jour du vote. Y aura-t-il d'autres faits de ce genre pour relancer "l'intérêt" ? Espérons que non.
Espérons aussi que le ministre rentrera à Paris, laissant la Justice à ses investigations dans la sérénité qui doit présider à tous ses actes. Par sa présence et ses initiatives, il n'est pas certain qu'il ait aidé à une approche saine du lourd dossier. C'est dommage.
Espérons enfin que le Crif ne commentera plus l'affaire, sachant qu'il s'agit semble-t-il d'une coïncidence où les affaires religieuses n'entraient pas en compte. En tout état de cause, cette campagne électorale si importante, et demandant beaucoup de sérénité, commence bien mal.
Je me demande qui va croire aux grosses ficelles de cette affaire... En plus, il semble que Guéant ait dû faire sa conférence de presse sur l'exécution (parce que c'était une tuerie du RAID pis voilà) en deux fois...
RépondreSupprimerIls nous prennent vraiment pour des billes, Papa Schulz/Guéant et Nabotléon !
http://www.plumedepresse.net/tueur-au-scooter-sarkozy-na-pas-appele-les-familles-des-militaires/
RépondreSupprimerIl semble : je dis bien il semble que cette affaire se soit mal déroulée parce qu'au plus haut niveau "on" a voulu maîtriser le sujet, donner des conseils ou des ordres à des pros qui auraient agi différemment. C'est l'impression qui se dégage de ce qui ressemble à un fiasco, où tout de même cinq hommes du Raid ont été blessés. Il n'y avait pas eu proportionnellement autant de dégâts quand l'avion Alger-Paris avait été investi par un commando du GIA en janvier 1994. Excepté bien sûr les passagers exécutés par les terroristes. C'était pourtant beaucoup plus difficile.
RépondreSupprimerMaintenant la campagne électorale pourra continuer. Ce sera un peu différent. L'Histoire nous dira peut-être un jour si l'avenir en a été perturbé.