vendredi 9 mars 2012

Algérie - France : la réconciliation passe par la jeunesse et son vote


Le 18 mars ! Cette date sonne très fort dans notre tête, que nous soyons d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée. C'est le cinquantenaire des accords d'Évian, qui devaient être la fin du cauchemar pour tous. Il n'en fut rien.

D'une part l'OAS s'est déchaînée, portée par des généraux revanchards, des officiers "perdus" comme on dit, des hommes qui avaient outrepassé leurs ordres et porté, pour certains, la torture à des degrés de raffinement qu'ils ont exportés entre autres en Amérique du Sud. Et puis certains "civils", pieds-noirs ou non, avaient des intérêts financiers importants, et voulaient continuer à les défendre à tout prix, même à celui du sang. Celui-ci coula, en effet : le général de Gaulle lui-même réchappa de justesse à un attentat le 22 août au Petit-Clamart, mais aussi de graves affrontements ont opposé l'armée française encore sur place aux rebelles de l'OAS retranchés dans le quartier de Bab el-Oued à Alger. C'est ainsi qu'eut lieu le massacre de la Rue d'Isly, entre soldats officiels et civils qui voulaient forcer le blocus de Bab el-Oued.

Un ami, qui fit plusieurs séjours plus ou moins volontaires en Algérie, en a tiré un livre dont le titre donne le ton : "Le Piège". Les jeunes français envoyés de force de l'autre côté de la Méditerranée n'en sont pas sortis intacts, trop souvent.

D'autre part beaucoup de personnes d'origine algérienne ont été emprisonnées en France, pour avoir été soupçonnées de soutenir le FLN, ou "regroupées" dans des "villages" en Algérie afin de les empêcher de porter secours aux combattants du FLN. Elles ne furent libérées qu'après le cessez-le-feu.

Cette guerre de libération, qui par moments dégénéra en guerre civile, fit semble-t-il, selon des chiffres qui ne pourront jamais être confirmés (corps disparus), pas loin de cinq cent mille victimes.

Malheureusement, depuis des dissensions politiques ou religieuses ont continué à causer des heurts périodiques en Algérie (arrivée du FIS en 1988 dans les élections locales, qui non acceptée par le pouvoir centrale amènera dix ans de guerre civile). Le processus démocratique n'est pas encore totalement mis en place, espérons qu'il le sera bientôt.

Que ce soit en France ou en Algérie, ce sont les jeunes qui sont la clef de l'avenir. C'est pourquoi le droit de vote doit-il être honoré, afin de donner son opinion même et surtout quand ce n'est pas facile. Les liens entre ces deux voisines de part et d'autre de la Mer ne sont pas près de disparaître, par-delà des incompréhensions ou même des inimitiés au niveau des autorités. Si nécessaire, ce sont ces autorités qu'il faudra contribuer à changer.

Avec mon bulletin de vote, liberté, j'écrirai ton nom.

2 commentaires:

  1. Bien d'accord avec cet article et en particulier son titre !
    Je suis frappé, ayant été "ancien appelé" dans cette sale guerre et étant depuis retourné dans ce beau pays, de voir le chaleureux accueil de la jeunesse algérienne à l'égard des trop rares visiteurs français : ils font bien la différence, eux, entre les simples citoyens français et nos gouvernants et autres empoisonneurs racistes... Nous ne faisons pas assez cette différence entre citoyens algériens et leurs gouvernants... encore plus féroces que les nôtres, en prime !

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  2. Les 50 ans de la fin de la guerre d'Algérie : refermer la plaie mémorielle : http://www.blogactualite.org/2012/03/il-y-50-ans-l.html

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