Le 18 mars ! Cette date sonne très
fort dans notre tête, que nous soyons d'un côté ou de l'autre de
la Méditerranée. C'est le cinquantenaire des accords d'Évian, qui devaient être la fin du cauchemar
pour tous. Il n'en fut rien.
D'une part l'OAS s'est déchaînée,
portée par des généraux revanchards, des officiers "perdus"
comme on dit, des hommes qui avaient outrepassé leurs ordres et
porté, pour certains, la torture à des degrés de raffinement
qu'ils ont exportés entre autres en Amérique du Sud. Et puis
certains "civils", pieds-noirs ou non, avaient des intérêts
financiers importants, et voulaient continuer à les défendre à
tout prix, même à celui du sang. Celui-ci coula, en effet : le
général de Gaulle lui-même réchappa de justesse à un attentat le 22 août au Petit-Clamart, mais
aussi de graves affrontements ont opposé l'armée française encore
sur place aux rebelles de l'OAS retranchés dans le quartier de Bab
el-Oued à Alger. C'est ainsi qu'eut lieu le massacre de la Rue d'Isly, entre soldats officiels et civils qui
voulaient forcer le blocus de Bab el-Oued.
Un ami, qui fit plusieurs séjours plus
ou moins volontaires en Algérie, en a tiré un livre dont le titre
donne le ton : "Le Piège". Les jeunes français
envoyés de force de l'autre côté de la Méditerranée n'en sont
pas sortis intacts, trop souvent.
D'autre part beaucoup de personnes
d'origine algérienne ont été emprisonnées en France, pour avoir
été soupçonnées de soutenir le FLN, ou "regroupées"
dans des "villages" en Algérie afin de les empêcher de
porter secours aux combattants du FLN. Elles ne furent libérées
qu'après le cessez-le-feu.
Cette guerre de libération, qui par
moments dégénéra en guerre civile, fit semble-t-il, selon des
chiffres qui ne pourront jamais être confirmés (corps disparus),
pas loin de cinq cent mille victimes.
Malheureusement, depuis des dissensions
politiques ou religieuses ont continué à causer des heurts
périodiques en Algérie (arrivée du FIS en 1988 dans les élections
locales, qui non acceptée par le pouvoir centrale amènera dix ans
de guerre civile). Le processus démocratique n'est pas encore
totalement mis en place, espérons qu'il le sera bientôt.
Que ce soit en France ou en Algérie,
ce sont les jeunes qui sont la clef de l'avenir. C'est pourquoi le
droit de vote doit-il être honoré, afin de donner son opinion même
et surtout quand ce n'est pas facile. Les liens entre ces deux
voisines de part et d'autre de la Mer ne sont pas près de
disparaître, par-delà des incompréhensions ou même des inimitiés
au niveau des autorités. Si nécessaire, ce sont ces autorités
qu'il faudra contribuer à changer.
Avec mon bulletin de vote, liberté,
j'écrirai ton nom.
Bien d'accord avec cet article et en particulier son titre !
RépondreSupprimerJe suis frappé, ayant été "ancien appelé" dans cette sale guerre et étant depuis retourné dans ce beau pays, de voir le chaleureux accueil de la jeunesse algérienne à l'égard des trop rares visiteurs français : ils font bien la différence, eux, entre les simples citoyens français et nos gouvernants et autres empoisonneurs racistes... Nous ne faisons pas assez cette différence entre citoyens algériens et leurs gouvernants... encore plus féroces que les nôtres, en prime !
Les 50 ans de la fin de la guerre d'Algérie : refermer la plaie mémorielle : http://www.blogactualite.org/2012/03/il-y-50-ans-l.html
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