Ce matin, une dépêche de la NHK English nous rappelle les conditions difficiles que vivent les Japonais, que nous n'oublions pas même si les médias tournent pudiquement la tête.
Le ministère de l'environnement a élaboré un plan de deux ans pour compléter la décontamination de certaines zones évacuées autour de la centrale de Fukushima Daiichi.Ce jeudi le ministre a dit que le plan est une partie de l'effort pour permettre aux évacués de retourner bientôt chez eux depuis la zone gouvernementale d'exclusion et une autre zone d'évacuation obligatoire couvrant onze municipalités.Une limite de temps jusqu'à mars 2014 est mise en place pour les régions dont la radiation atteint cinquante millisieverts par an.Le ministère donne la priorité, dans ce plan, aux écoles, aux parcs et autres équipements pour les enfants, tels que les hôpitaux et les casernes de pompiers.Le ministère espère finaliser le programme vers mars, après consultation avec les municipalités.Pour les régions dont la radiation dépasse 50 millisieverts par an, le ministère va élaborer des projets de modèles de décontamination pour décider comment résoudre la difficulté.
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Lisons entre les lignes. La centrale n'est de toute façon pas stabilisée, des contaminations s'en échappent toujours en permanence de différentes façons, aérienne, souterraine.. et donc les décontaminations ne pourront guère être efficaces. La radioactivité naturelle avoisine 3 mSv par an. Passer de 50 à 3 sera une gageure dans ces conditions, d'autant que l'enfouissement plus ou moins réussi des déchets va vite trouver ses limites dans un pays surpeuplé comme le Japon. Et en attendant, il faudra vivre, avec la nourriture la plus saine possible pour minimiser les doses de radiations déjà encaissées, surtout par les enfants.
Or, cette nourriture saine est devenue rare, tant le nombre de zones touchées est important. Sans vouloir charger le gouvernement japonais, soumis à des lobbies extrêmement puissants (comme en France), ces dispositions sont probablement compromises avant même d'être appliquées. On a glosé sur le laxisme de l'Ukraine et de la Biélorussie après Tchernobyl, mais là-bas les dispositions ont été drastiques, et seules vivent dans les régions contaminées (car elles le demeurent) des personnes qui ne veulent pas aller ailleurs, ou ne le peuvent pas. Ces régions n'ont pas été repeuplées ensuite, malgré des tentatives de décontamination. Elles étaient de toutes façons peu urbanisées auparavant, donc installer définitivement les évacués ailleurs a été moins difficile.
Malgré les lobbies de l'énergie nucléaire, il est assez probable que le Japon tourne définitivement le dos à celle-ci. Rappelons qu'actuellement il n'y a plus que 4 réacteurs en service sur 54. Les habitants le supportent grâce à des économies d'énergie pointilleuses, et au commencement d'installation de sources alternatives. En attendant, ce sont le gaz et le charbon, importés, qui assurent la jointure.
(traduction maison, merci d'être indulgent)
Dernière nouvelle ce matin :
RépondreSupprimerThe Chugoku Electric Power Company halted the No.2 reactor at the Shimane nuclear plant on Friday morning.
94% de la production nucléo-électrique est donc désormais à l'arrêt, ne restent plus que trois (3) réacteurs en service.
En tout cas, grâce à une mobilisation internationale (20 000 mails parvenus hier au METI, le ministère de l'énergie, à Tôkyô, dont le mien), la tente des protestataires de Fukushima, qui devait être enlevée "parce qu'elle gênait" est toujours là.
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