Aux stères du bois qui pourrait bien chauffer. Les dirigeants de l'Europe ont décidé, contre toute logique, de faire passer le bien-être des banques avant l'existence des pays de l'Union, avant les citoyens, avant le droit à un travail décent dans des conditions décentes, rémunéré décemment. Il faut dire aussi que le traité de Lisbonne est très évasif sur ces données-là, données essentielles pour tous, sauf pour les Caïds de Bruxelles.
L'argent aurait-il donc tant de valeur, face à la vie des habitants de notre Europe ? Il faut bien vous dire, dirigeants félons, brutaux, pleins de morgue, que les nonistes de 2005 sont en fait bien plus européens que vous. Ils sont attachés à ce coin de terre qui fait face à l'Amérique du nord, à ses nuances de climats, de langues, de tempéraments, d'idées, de rapports avec les dieux quels qu'ils soient. Ils répugnent à se voir dans les faits imposer une langue unique, celle d'une île peu encline à faire partie de cet ensemble, paradoxalement. Ils supportent fort mal de subir une uniformisation des rapports aux religions,un nivellement de législations qui tiennent compte des différences de climats (eh oui) et de coutumes.
Devant cet ensemble frémissant et plein de bonnes volontés, le lobby de la finance mondiale impose une circulation sans aucun contrôle des fonds, des denrées, des services, sans se préoccuper aucunement de la pertinence d'une telle décision. Seul compte le PROFIT maximum pour vous, et surtout pour vos commanditaires internationaux. Au Moyen Age, à propos de votre caste, Messieurs, on parlait de bandits de grands chemins, de grandes compagnies, et ceux qui se faisaient prendre par les prévôts finissaient branchés haut et court. Aujourd'hui, excepté quelques lampistes comme Kerviel ou même Madoff, qui lui-même n'était qu'un pion, vous êtes intouchables puisqu'au-dessus des politiciens que vous contrôlez.
C'est bien pourquoi il devient nécessaire de mettre hors la loi le PROFIT. Puisque les banquiers ne savent pas se contrôler, il va bien falloir que quelqu'un le fasse à leur place. Puisqu'aux États-Unis, puis dans le reste du monde, des politiciens ont fait l'erreur, voulue ou non, de permettre la fusion des banques d'affaires et des banques de dépôt, il sera nécessaire de redresser cet incident de parcours catastrophique. Puisque les lobbies ont réussi à faire voter par NOS parlementaires l'interdiction à chaque État d'être le maître de sa monnaie, il sera nécessaire de rectifier ce scénario catastrophe qui ruine les nations, les citoyens-travailleurs au PROFIT des banques, et d'interdire l'existence des banques d'affaires. Puisque les traders et les cambistes, en leur nom propre ou en celui de leurs patrons, jonglent avec les millions de dollars qu'ils n'ont pas afin de faire encore plus de PROFIT, fermons la Bourse et contrôlons avec une minutie sans précipitation les mouvements financiers.
La grande liberté accordée laissée aux fonds de circuler doit cesser, les aberrations du commerce mondial également. Produire local, penser mondial doit (re)devenir le mode de pensée dominant. Cela évitera aussi d'inonder la terre de produits toxiques sensés compenser les difficultés de la culture dans des zones où celle-ci est impensable : du maïs en milieu semi-désertique est une hérésie qui se paie très cher en termes d'environnement.
Tout se tient, tout s'influence et réciproquement. Pendant que ce saccage de notre milieu de vie s'organise en toute impunité, les médias poussés par des politiciens véreux et cyniques lancent de grandes campagnes de dénigrement afin d'exacerber les tendances à l'animosité entre les personnes. C'est le voile par ci, le plombier polonais par là. C'est l'enfermement des jeunes des quartiers les plus défavorisés, afin qu'ils déclenchent quelques violences : celles-ci seront volontairement exacerbées par des provocations, ou artificiellement produites par des taupes des "forces de l'Ordre". Pendant ce temps-là, des lois sont votées à toute allure, à deux heures du matin, qui empirent la situation.
Brigands milliardaires, politiciens véreux, journalistes plus que complaisants, instituts de sondages incendiaires, lobbyistes amoraux, sachez que votre manège est compris, analysé, et que déjà il vous faudra payer bientôt, le plus tôt possible. Les foules paraissent amollies par les télévisions complices, avachies par le désœuvrement du chômage, désespérées et fatalistes : une étincelle pourrait bien déclencher le retour du sursaut salutaire, de la solidarité fraternelle et féconde, et comme par un torrent libéré vous seriez balayés comme des mouches. Plus forte sera la contrainte, plus forte pourra être la réaction. Les volcans qui dorment inspirent les même inquiétudes.
Ce jour-là, car il viendra, soyez-en sûrs, votre échafaudage mondial de compromissions, de gaspillages d'énergie, d'esclavages à plusieurs étages, tout s'écroulera malgré toutes vos précautions, et malgré les fortunes que vous aurez dépensées à le bâtir et à le consolider. Ce jour-là, tremblez : il ne vous sera accordé aucune excuse. Mais on peut penser que parmi vous, un nombre important est atteint de sociopathie, et n'a aucune idée des ressentiments amoncelés. Vous voilà prévenus.
Debout, les damnés de la Terre...
BO
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