C'était hier soir, à 21h30 GMT, que le monde a appris que l'un des plus grands hommes qui ont fait la seconde partie du XXe siècle nous a quittés.
Nelson Mandela, 95 ans, passa 27 ans dans les geôles de l'Apartheid. Le fondateur de l'ANC réussit à susciter l'admiration de Frederik de Klerk, le président blanc de l'époque qui avait succédé à un Botha bien plus obtus et revanchard, en même temps que celle du monde entier par sa lutte irréprochable et digne.
Comme son ami l'évêque Desmond Tutu, il pratiquait une sorte de philosophie de la vie très africaine, très ancrée dans les tradition de ses ancêtres, l'Ubuntu. Desmond Tutu explique ainsi cette notion, tellement éloignée des canons du capitalisme triomphant, individualiste, élitiste, mortel :
« Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu'il ou elle a d'appartenir à quelque chose de plus grand — et qu'il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés. »
De tels mots dont je partage les significations depuis longtemps, c'est au monde entier qu'il faudrait qu'ils s'appliquent. Peut-être alors pourrions-nous tous, sans rougir, porter le nom d'humains.
Ne crains pas, Madiba : tes continuateurs vont œuvrer pour que ton idéal non seulement ne soit jamais perdu, mais qu'il soit enfin celui de tous. Avec Albert Schweitzer, Martin Luther King, Mohandas Gandhi , Aung San Suu Kyi tu auras apporté à ce monde un message au-delà toutes les frontières, tous les clivages, toutes les haines que suscitent les accapareurs partisans du diviser pour régner. Les imbéciles !
Ne pleurez point, amis. Au contraire chantez, répandez l'Ubuntu et l'amour de nos frères humains, surtout ceux que tenaillent l'âpreté du gain et le goût de la puissance au détriment de tous. Chacun sait combien ce combat pacifique sera long encore, il suffit de voir ce qui se passe en Somalie, au Mali, en Palestine occupée ou prisonnière, mais aussi plus près de nous ces Rroms que des têtes de pays se renvoient comme s'il s'agissait de pestiférés. La honte en rejaillit sur tous.
Bon Voyage Nelson , homme qui croit que ce qu ' on nomme utopies ne le sont pas du tout -
RépondreSupprimerL ' apartheid qu ' il faut vaincre maintenant est celui du partage , apartheid planétaire !
LovE pour toujours !
Oui mon ami, LoVe, et que la Terre enfin tourne rond !
SupprimerMais la tâche est rude.
Mis en lien au pied de mon article du jour.
SupprimerMerci Rodo. Les réactions ne manquent pas sur la Toile.
SupprimerComme toutes les voix doivent se faire entendre, il y a aussi des aspects bien moins positifs. Ainsi de cette lettre publiée par les Moutons Enragés, d'un noir d'Afrique du Sud.
RépondreSupprimer« Madiba, au revoir » : très curieux, comme titre, venant d'un athée s'adressant à un mort ! Vous comptez le revoir où et quand, exactement ?
RépondreSupprimerJe compte le revoir sous forme de molécules libres, quelque part sur la Terre nourricière, sans doute avant vous qui, je pense, êtes plus jeune que moi. Fusion en Gaïa !
SupprimerQui es-tu Didier ?
SupprimerA lire tes commentaires , à voir ton blog , tu as l ' air un peu rétro - ( mais avec tout le respect ) - façon manif-anti-mariage-homos -
Mais à voir à quel point tu fréquentes le blog de cet indigne Babel , et d ' autres tout aussi indignes , on ne peut s ' empêcher de penser que tu ne dois pas être trop indigne non-plus !
Bah ! il suffit d ' être moral sans être moraliste !
Il n ' y a m^me pas besoin d ' être croyant pour être humain !
Amicalement ,
Oui l'article d'un journal d'Afrique du Sud que reprend "les Moutons Enragés" souligne ce que l'on ne sait pas assez. En gros que Mendela a fait la transition (remarquable) du changement de façade de la République d'Afrique du Sud, de l'apartheid (déjà en train de s'écrouler) à un faux "arc-en-ciel" préservant le POUVOIR DU FRIC, blanc... donc 0+0=la tête à Toto, repeinte en "Y a bon Banania" au lieu de "Y a bon le Blanc"... c'est mince !
RépondreSupprimerL'essentiel reste que l'espoir d'avenir s'est ouvert, là-bas et bien ailleurs, grâce à Mendela : la DIGNITÉ de la condition humaine a progressé. La lutte de classes n'a pas cessé pour autant... et il reste, là comme ici, à casser la machine infernale !
Bien sûr, nous sommes d'accord. Il y a deux pôles financiers dans le monde, mais ils ne se ressemblent pas. Il y a le (pas si) vieux pôle anglo-saxon où les ailes néerlandaise et allemande jouent leur partie, comme dans un orchestre bien tempéré, et où les canards boiteux franchouillards apportent le contrepoint discordant et criard ; et puis il y a aussi le pôle asiatique, tout aussi amateur de marchés. La différence, elle est dans la présence dans le premier pôle d'une frénésie de domination totale, y compris culturelle : bien entendu, cela passe mal, et la force est employée à foison pour écraser toute contestation. Pour autant que je sache, les Chinois sont bien mieux acceptés, parce qu'il y a de leur part un respect que les bousilleurs de la City ou leurs cadets de Wall Street ont toujours ignoré : leurs aventures en Inde en font foi. Le gentleman exporte son environnement quand le mandarin se contente de faire affaire. Qui a lu, au hasard, "Nous avons fait un beau voyage", de Francis de Croisset, peut en être édifié, même si cet ouvrage bientôt centenaire se veut humoristique.
Supprimerenfin , on assiste encore une fois à un vrai bal des faux culs surtout à droite ! Un rappel de leur politique vis à vis du régime de l'Apartheid :
RépondreSupprimerChirac entérina en juin 1976 le contrat avec Framatome pour la construction de la première centrale nucléaire en Afrique du Sud. A cette occasion, l’éditorial du Monde notait : « La France est en curieuse compagnie parmi le petit peloton de partenaires jugés “sûrs” par Pretoria » (1er juin 1976). « Vive la France. L’Afrique du Sud devient puissance atomique », titrait sur toute la largeur de la première page le quotidien sud-africain à grand tirage Sunday Times. Bien qu’ayant, notamment sous la pression des pays africains, décidé en 1975 de ne plus vendre directement d’armes à l’Afrique du Sud, la France honorera plusieurs années encore les contrats en cours, tandis que ses blindés Panhard et hélicoptères Alouette et Puma seront construits localement sous licence.
Malgré le discours officiel de condamnation de l’apartheid, Paris maintint, jusqu’en 1981 tout au moins, de nombreuses formes de coopération avec le régime raciste. Alexandre de Marenches, l’homme qui dirigea le service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece) entre 1970 et 1981, résumait la philosophie de la droite française : « L’apartheid est sûrement un système que l’on peut déplorer, mais il faut le faire évoluer avec douceur . »
Et je dirais qu'on a tort de voir tout en noir et blanc ! Bien sûr , il y a les 27 ans de prison ! cette figure symbolique de la lutte anti-apartheid , c'est pas donné à tous nos politicards actuels ! mais il y a aussi ce que dit l'article des " Moutons Enragés" qu'on sait beaucoup moins .. Encore aujourd'hui , l'Afrique du sud , c'est loin d'être un paradis , pour les noirs !
tiens , un autre lien interessant :
RépondreSupprimerhttp://www.comite-valmy.org/spip.php?article4130
Merci Joël : ce lien confirme la lettre du sud-africain noir cité par les Moutons Enragés. D'accord ou pas, Mandela a été phagocyté par £€ $¥$T€M€, ce qui lui a permis de survivre : sinon, au mieux il aurait eu.... un accident, au pire il ne serait pas sorti de prison avant de n'être plus qu'un quasi-cadavre : un peu ce qui est en train de se passer pour Georges Ibrahim Abdallah, et d'autres sans doute. Le Capital professe une haine tenace et cruelle envers ses vrais opposants. Il suffit de repenser à ceux d'Action Directe.
Supprimerhier soir , j'ai vu un documentaire sur la chaine " toute l'histoire " Ca confirme également ! J'ai pris en vidéo l'écran TV , mais un peu trop tard ! je vais en faire une vidéo ! Le bilan après Mandéla est catastrophique ! Ce documentaire sera rediffusé sur cette même chaine :
SupprimerRéalisateur Robin Benger ( canada )
Nelson Mandela
Résumé Au travers d'interviews de biographes, d'hommes politiques et de proches, le portrait de Nelson Mandela se fait plus intime. Au delà de l'image publique que tout le monde connaît, l'homme Mandela se révèle d'une grande sensibilité. Qu'il évoque sa vie de famille ou ses épreuves passées, il démontre peu à peu qu'il ne ressemble pas forcément au mythe que l'Histoire a voulu faire de lui !
La aussi, çà confirme ! C'est le pouvoir qui a été le rechercher , pour mettre en place une transition démocratique , le régime raciste étant à bout de souffle et devenu intenable ! .. Mais en faisant des compromis économiques ! Ils disent que c'est ainsi que Mandela le combattant , a glissé vers le libéralisme , il y a eu des réunions secretes avec les banquiers , les gros patrons , En gros , ils se sont servis de son ora , pour sauver les meubles ! les richesses restant au sein d'une caste blanche , a laquelle s'est ajoutée une bourgeoisie noire , dont Mandela ! corruption , assassinats , etc . La grosse partie de la population noire étant restée trés pauvre , la classe ouvriére , mal payée ( 11 millions d'H ) , et un sous-prolétariat 18 millions , dans les bidonvilles ! sida ! tx de chomage de loin supérieur à la situation antérieure ! etc ! Incroyable ! Et tout le monde à gauche occulte tout ceci , alors qu'il suffit de se rendre en ADS ! Ils ne retiennent que le combattant , la prison .. mais tout le reste à compter de sa présidence , le bilan ! tout celà est occulté , dans les hommages !
C'est une manipulation de masse par omission ! même à gauche , tout le monde s'y laisse prendre ! ou alors ils font semblant !
Mais bien sûr, Joël, l'Afrique du Sud a rejoint le système capitaliste classique : il suffit de se balader dans la plupart des faubourgs de Los Angeles, comme de Jo'bourg, comme de Genève, comme de New York, comme de Paris, pour constater les mêmes catastrophes sociales, liées aux mêmes causes.
SupprimerEn revanche, j'ai vu des photos de Pretoria, où vit la belle-famille d'un parent : on se croirait dans les zones pavillonnaires aisées d'Europe.
La mort de notre frère Nelson est BIEN !
RépondreSupprimerNon-pas que nous n ' en ayons pas de chagrin : encore que nos larmes sont de douces gouttes de rosée sur l ' infinie beauté du monde et son éloignement -
Elle est un bien parce qu ' ainsi on donne à son action sa juste place -
Je me trompais en disant qu ' il "croit" que les utopies ne sont pas du tout des utopies : non , il le SAIT -
Je re-dis que , m^me si nous voyons les limites de son action , celle ci a engagé une lutte décisive : la lutte qui sait que ni la soumission , ni l ' oppression , ni la richesse ni la pauvreté , ne sont , et ne seront jamais , des questions de droits : qu ' elles sont des questions d ' apartheids -
Ce qui reste à faire doit être fait sous cet angle-là -
( que la tâche soit grande , ceci est secondaire : elle est à faire )
c'est un jour triste pour la liberté, qui vient de perdre un bout de lui-même
RépondreSupprimerQue la mort de Nelson Mandela soit pour tous les combats contre l'oppression un commencement, partout et surtout là où l'on oublie que des humains sont spoliés, affamés, torturés, tués : y compris dans nos propres villes.
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