mercredi 18 décembre 2013

Lettre ouverte de Monsieur le Maire de Quelneuc (56) à Jacques Auxiette, président des Pays de Loire

Jacques Auxiette
Un ami vient de m'envoyer le lien vers une lettre qui pourrait faire du bruit, si elle est diffusée partout. C'est une lettre ouverte de Monsieur le Maire de Quelneuc (56) à Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de Loire. Elle est parfaitement éloquente, et qui plus est, ce qu'elle dénonce est parfaitement exact. Son seul défaut ? Elle semble n'avoir pas touché du doigt tous les points entachés de litiges. Il est vrai que ce qu'elle dénonce ici est largement suffisant pour.... embarrasser un élu même aguerri.

René Leblanc, maire de Quelmeuc
Je me permets d'en donner quelques extraits. Et encore bravo, Monsieur le Maire.

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Alors qu’à longueur de colonnes de la presse régionale quotidienne, des lettres d’information de la Région Bretagne, du Conseil Général 35, de la Ville de Rennes ou du magazine de Rennes Métropole, ces élus mettent en garde nos concitoyens sur les conséquences dramatiques du réchauffement climatique et notamment sur l’impérieuse nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre (CO2 notamment, voire CH4), ils voudraient,en parfaite contradiction avec leurs grands principes, faire rêver les citoyens électeurs en ne jurant que par des décollages toujours plus nombreux, dans des jumbos toujours plus gros, leur promettant tellement d’emplois et de bonheur à la clé avec NDDL.


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Nous ne sommes pas les apôtres de la décroissance dont vous nous accablez. Bien au contraire, nous voulons des investissements massifs, fut-ce au prix fort, dans les technologies d’avenir qui produiront à terme suffisamment d’énergies primaires totalement non polluantes pour la satisfaction légitime de milliards d’êtres humains, à savoir : géothermie, photovoltaïque, énergie des océans (hydrolien, houlomotrice, marémotrice) etc... Nous ne sommes pas les criminels que vous décrivez. Vos propos sont méprisables et dénotent votre fébrilité et votre mal être dû à vos mensonges et vos incohérences. Nous ne sommes que de bons citoyens qui ont réfléchi et qui, en dehors de tout intérêt personnel, n’ont que la force de leur conviction pour alerter des dangers niés ou cachés par ceux qui n’ont pour tout horizon que leur aura, leur mégalomanie ou leurs intérêts très personnels et à court terme. Stéphane Hessel, tant louangé par toute la classe politique au moment de sa récente disparition, ne disait pas autre chose et comprenait fort justement notre profonde et légitime indignation. Il n’était pas criminel, que je sache.

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A entendre votre propagande (payée par nos impôts), il n’y aurait pas encore d’aéroport dans le Grand Ouest. Je crois avoir remarqué qu’il y en a un à Bouguenais et que c’est un pieux mensonge de prétendre qu’il serait saturé. Pour ma part, je m’y suis présenté à deux reprises. Le 25 novembre 2012, au buffet situé à l’étage, sur les 130 places disponibles, seule notre table (2 personnes) fut occupée pendant l’heure du repas. Cet été, le 16 août précisément, en pleine période estivale, je dus reconnaître une sensible progression puisque 6 tables représentant 16 couverts sur les 130 dressés furent servis (soit 12% de taux de remplissage). Pas le moindre embouteillage dans l’aérogare naturellement. L’émission TV de Benoît Duquesne sur l’A2 faisait remarquer identiquement l’atmosphère paisible de Nantes Atlantique International (NAI). Je voudrais encore ajouter qu’une de mes connaissances séjournant, en juillet, à Essaouira, au Maroc, dût pour son retour sur Royal Air Maroc, attendre un jour supplémentaire pour embarquer finalement vers Roissy, la destination vers Nantes ayant été annulée faute de passagers (15 réservations pour un boeing 737), donc trop coûteux pour ce vol. Alors, pour la saturation, laissez- moi rire. Comment en serait-il autrement, puisque l’aéroport de Cointrin (Genève) comptabilise, avec une seule piste et emprise au sol identique (soit 270 ha) 198.000 emports et 14millions de passagers annuels, soit près de quatre fois le trafic de Nantes Atlantique International (NAI).



12 commentaires:

  1. A part le couplet sur la Décroissance, je signe ;-)

    Quant au réchauffement climatique et ses causes, je suis septique, nonobstant le fait que je suis convaincu qu'il faut réduire la pollution émise par les gaz.

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  2. Oui, la décroissance est effectivement dans mon idée de l'avenir, moi aussi. Je pense que bien des gens n'y sont pas prêts. Quant à la pollution émise par les gaz, incontestablement il faut commencer.... par les avions !

    Une fois je tractais à Nantes, et certains s'arrêtaient pour discuter. Il y avait des contre NDL, la plupart, et quelques pour (parfois très agressifs). Avec l'un d'eux j'ai eu une conversation plus longue, et il me demandait pourquoi j'étais contre NDL, alors que je soutenais l'actuel Nantes-Atlantique. Ma réponse a été claire (et là il m'a approuvé) : plus d'avions. Le problème n'est pas tant les aéroports, que les avions qui en décollent.

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  3. Rien qu'à comparer les 2 sourires des portraits, on a déjà tout compris ! :
    -Le sourire satisfait du gros bourgeois régnant sur le fou projet d'aéroport-fric-Vinci
    -le sourire de combat d'un homme du peuple, un élu de proximité, courageux comme on en veut !!

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    1. Quand j'ai vu, dans mes recherches, ces deux portraits, j'ai eu la même réaction. Les valeurs ne sont certainement pas les mêmes !

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  4. Je souscris jusqu'à l'annulation du projet foldingue de NDD. Projet reposant sur Pognon contre bon sens... Natuel !

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    1. Le bon sens se cultive et se partage. Je pense que Monsieur le Président Régional n'a pas souvent l'occasion de partager, ni de mettre la main au jardin. En est-il plus heureux ? J'ai des doutes.

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  5. Croissance...Décroissance.... http://www.courrierinternational.com/article/2008/01/03/seule-une-bonne-recession-nous-sauverait

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    Seule une bonne récession nous sauverait

    Dans les pays riches, la croissance est un sédatif politique qui étouffe toute contestation, explique le chroniqueur écolo George Monbiot.

    The Guardian
    | George Monbiot

    3 janvier 2008

    The Guardian (extraits)
    Londres
    Si vous êtes sensible, je vous conseille de tourner la page. Je m’apprête à briser le dernier tabou universel ; j’espère que la récession prédite par certains économistes se matérialisera. Je reconnais que la récession est quelque chose de douloureux. Comme tout le monde, je suis conscient qu’elle ferait perdre à certains leurs emplois et leurs logements. Je ne nie pas ces conséquences ni les souffrances qu’elles infligent, mais je rétorquerai qu’elles sont le produit parfaitement évitable d’une économie conçue pour maximiser la croissance, et non le bien-être. Ce dont j’aimerais vous faire prendre conscience est bien moins souvent évoqué : c’est que, au-delà d’un certain point, la souffrance est également le fruit de la croissance économique.
    Le changement climatique ne provoque pas seulement un déclin du bien-être : passé une certaine limite, il le fait disparaître. En d’autres termes, il menace la vie de centaines de millions de personnes. Quels que soient leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements se heurtent à la croissance économique. Si la consommation d’énergie s’accroît moins vite à mesure qu’une économie arrive à maturité, aucun pays n’a encore réussi à la réduire tout en augmentant son produit intérieur brut. Au Royaume-Uni, les émissions de dioxyde de carbone sont plus élevées qu’en 1997, en raison notamment des soixante tri­mestres de croissance consécutifs dont ne cesse de se vanter [le Premier ministre] Gordon Brown. Une récession dans les pays riches représenterait sans doute le seul espoir de gagner du temps afin d’empêcher le changement climatique de devenir incontrôlable.
    L’énorme amélioration du bien-être des humains dans tous les domaines – logement, nutrition, hygiène, médecine – depuis deux cents ans a été rendue possible par la croissance économique, ainsi que par l’éducation, la consommation, l’innovation et le pouvoir politique qu’elle a permis. Mais jusqu’où doit-elle aller ? Autrement dit, à quel moment les gouvernements décident-ils que les coûts marginaux de la croissance dépassent les bénéfices marginaux ? La plupart n’ont pas de réponse à cette question. La croissance doit se poursuivre, pour le meilleur et pour le pire. Il me semble que, dans les pays riches, nous avons d’ores et déjà atteint le point où il faut logiquement s’arrêter.(...)

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  6. (...suite)
    Je vis actuellement dans l’un des endroits les plus pauvres du Royaume-Uni. Ici, les adolescents dépensent beaucoup d’argent chez le coiffeur, ils s’habillent à la dernière mode et sont équipés d’un téléphone portable. La plupart de ceux qui sont en âge de conduire possèdent une voiture, qu’ils utilisent tout le temps et bousillent en quelques semaines. Leur ­budget essence doit être astronomique. Ils sont libérés de la terrible pauvreté dont ont souffert leurs grands-parents ; nous devrions nous en féliciter et ne jamais l’oublier. Mais, à une exception majeure – le logement, dont le prix est surévalué –, qui osera prétendre qu’il est impossible de satisfaire les besoins fondamentaux de tous dans les pays riches ?
    Les gouvernements adorent la croissance parce qu’elle les dispense de s’attaquer aux inégalités. Comme Henry Wallich, un ancien gouverneur de la Réserve fédérale américaine [de 1974 à 1986], l’a un jour fait remarquer en défendant le modèle économique actuel, “la croissance est un substitut à l’égalité des revenus. Tant qu’il y a de la croissance, il y a de l’espoir, et cela rend tolérables les grands écarts de revenus.” La croissance est un sédatif politique qui étouffe la contestation, permet aux gouvernements d’éviter l’affrontement avec les riches, empêche de bâtir une économie juste et durable. La croissance a permis la stratification sociale que même le Daily Mail [quotidien conservateur] déplore aujourd’hui.
    Existe-t-il quelque chose que l’on pourrait raisonnablement définir comme relevant du bien-être et que les riches n’ont pas encore ? Il y a trois mois, le Financial Times a publié un article sur la façon dont les grands magasins s’efforcent de satisfaire “le client qui est vraiment arrivé”. Mais son sujet implicite est que personne n’“arrive”, car la destination ne cesse de changer. Le problème, explique un cadre de Chanel, est que le luxe s’est “surdémocratisé”. Les riches doivent donc dépenser de plus en plus pour sortir du lot : aux Etats-Unis, le marché des biens et services destinés à les y aider pèse près de 1 000 milliards d’euros par an. Si vous voulez être certain que l’on ne peut vous confondre avec un être inférieur, vous pouvez désormais acheter des casseroles en or et diamants chez Harrod’s.
    Sans aucune ironie délibérée, l’article était accompagné de la photo d’un cercueil. Il s’agit d’une réplique de celui de lord Nelson, fabriquée avec du bois provenant du bateau sur lequel il est mort, que l’on peut s’offrir pour un prix faramineux dans la nouvelle section du grand magasin Selfridges dédiée à l’hyperluxe. Sacrifier sa santé et son bonheur pour pouvoir se payer cette horreur témoigne certainement d’un trouble mental grave.
    N’est-il pas temps de reconnaître que nous avons touché la Terre promise et que nous devrions chercher à y rester ? Pourquoi voudrions-nous la quitter pour explorer un désert souillé par une frénésie de consommation suivie d’un effondrement écologique ? Pour les gouvernements du monde riche, la politique raisonnable à mener désormais n’est-elle pas de maintenir des taux de croissance aussi proches de zéro que possible ? Mais, parce que le discours politique est contrôlé par des gens pour qui l’accumulation d’argent est la principale finalité, une telle politique semble impossible. Aussi désagréable qu’elle soit, il est difficile d’imaginer ce qui, à part une récession accidentelle, pourrait empêcher la croissance économique de nous expulser du pays de Canaan pour nous expédier dans le désert.


    (jocegaly)

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  7. Un regard sur la question de NDdL qui est intéressant parce qu'il est un peu décalé dans la façon d'aborder la question, par rapport à tout ce qu'on lit d'habitude ! C'est pourquoi je trouve vraiment intéressant de le diffuser :
    https://www.facebook.com/groups/509173305793649/

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    1. Merci Nounourse ! Partageons les infos, le plus possible.

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  8. Je crains fort que les lettres , même venant de gens de bonne volonté , n'y feront rien . Ils sont têtus , butés , ne sont pas à une contradiction près ! La seule solution , envoyer sur le site des régiments de " nouveaux bonnets rouges " :-)

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    1. Sur le site, tout le monde est prêt à l'action. Il en faudrait encore bien plus. Ce qui se joue ici est bien plus qu'une affaire d'aéroport : c'est tout le monde qui en conditionne l'existence même qui est à revoir. Le monde du profit, de la morgue, du mépris des citoyens, de l'environnement et de l'avenir même.

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