lundi 4 novembre 2013

"Quiconque dit la vérité ne commet pas de crime" (E. Snowden)

Cette phrase, Edward Snowden l'a prononcée hier dimanche dans un texte publié par le Spiegel. La veille il avait rencontré le député allemand Hans-Christian Stroebele. Le monde politique allemand est très remonté contre Washington, et contre la NSA qui a pendant trois ans au moins écouté et piraté les moyens de communications de Berlin.

Berlin fut longtemps un élève appliqué des bonnes relations Europe-États-Unis. Il semble bien que cette sorte d'amitié soit désormais du passé. Comme la Grande-Bretagne de David Cameron semble prendre légèrement ses distances avec son grand frère, sous la pression du Parlement, c'est donc à notre pays qu'échoit désormais le rôle de caniche, voire de basset. Les citoyens de notre pays sont eux aussi copieusement écoutés par les grandes oreilles de Fort Meade, mais les protestations "du plus haut niveau" n'ont été que de pure forme. Qui ne dit mot consent, c'est bien connu quoique pas toujours exact.

En tout cas, si la citation de Snowden se justifie parfaitement, son opposé est tout aussi exact. Celer sciemment la vérité, plus que cela, la détourner, la cacher sous des contre-vérités, est bien un crime. La plupart des politiciens ne s'en privent pourtant pas, c'est une sorte de sport entre eux, à qui sortira la plus grosse craque, le plus gros mensonge, selon l'adage de Goebbels "Plus c'est gros, plus çà passe".

La politique devrait être un métier de seigneurs, irréprochables, et capables en cas de manquement à leur honneur de se faire hara kiri (même si c'est virtuel comme une simple retraite définitive). Rares sont ceux qui se sont pliés à cette sorte d'exigence. De plus, si l'un d'eux est pris la main dans la confiture, les protestations pour le défendre montent jusqu'au ciel : façon de se protéger mutuellement.

Entrer en politique, en France comme à l'étranger, mais singulièrement dans notre pays, c'est donc pénétrer dans une confrérie où le meilleur a bien du mal à ne pas se salir. Comment sortir de ce système qui s'auto-perpétue ? Seul un bouleversement politique où le délégué ne serait plus que porteur d'un mandat strict, sans avantages particuliers, pourrait casser la machine, et du même coup rendre pleinement à ces délégués la dignité à laquelle normalement ils devraient avoir droit.

Cela signifierait aussi que la protestation française ne serait pas seulement des mots arrachés "pour faire bien", mais un véritable coup de poing sur la table assorti de sanctions, car la dignité de président de la république est la conséquence de la dignité de chaque citoyen français.

Comme ce n'est pas ainsi que les circonstances se sont déroulées, "l'Amérique", comme aime à s'appeler l'amas disparate de territoires entre le Rio Grande et les Grands Lacs, a gravement insulté, bafoué l'honneur de chaque citoyen français, et violé son intimité. Honte à cet agglomérat qui se prend pour "le Peuple Élu" et à son gouvernement, mais aussi honte à ceux que nous citoyens avons placés pour nous gouverner et nous représenter sur la scène internationale. La faute est partagée.

Pour ce manque grave à ses devoirs, mais aussi pour bien d'autres actions qui ont émaillé à toute allure le début de son mandat, l'hôte de l'Élysée est invité expressément à démissionner, et à se retirer définitivement de la vie politique. Quelques-uns l'ont fait, pourquoi pas lui ?

10 commentaires:

  1. que la merluche montre l'exemple !

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  2. Nann, je rappelle que j'avais écrit à Hollande dès le mois de mars 2012, afin de l'inciter à se désister immédiatement en faveur de Mélenchon. S'il l'avait fait, nous n'en serions pas aujourd'hui dans une panade infâme. Et de loin.

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    1. certes , nous aurions Sarko réélu avec au moins 80% de voix
      si c'est ce que tu veux

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  3. De toutes façons il pas l'air très frais et , à mon avis , il va bientôt mourir .....
    Alors ? ...... Bon , je crois qu'il va faire un infarctus cerebrale et il va se retrouver avec tout le côté gauche paralisé ...... Il ne luis réstera plus que son côté droit pour marcher à cloche pied ..... Il pourra peut être encore danser la valse ...... En tournant en rond alors ...... Le pauvre . Il est pathétique ...... Il a déjà le teint cireux du musée Grévin ......

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    1. De qui s'agit-il ? D'Edward Snowden ? J'espère qu'il vivra assez longtemps pour voir s'abattre ceux qui l'ont tant contré parce qu'il révélait leur scélératesse. Tous. Aux États-Unis, mais aussi ailleurs.

      Washingto delenda est

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  4. Deux simples remarques sur le texte, à propos de "la politique devrait être un métier de seigneurs" et de "cet agglomérat qui se prend pour le peuple élu" : deux bêtises, à mon avis :
    1- J'ai avis que la politique ne devrait pas être un métier, seigneur ou pas, hara-kiri ou pas. J'ai avis d'une politique basée du local au général, faite par tout un chacun(e), avec simple délégation éphémère de quelqu'un(e) non renouvelable immédiatement pour une gestion de ceci-cela, toujours sous contrôle collectif, à toute échelle.
    2- J'ai avis que l'agglomérat du peuple des États-Unis n'est pas beaucoup plus hétéroclite (et quant bien même...) que celui de la plupart des nations du monde, en particulier le nôtre, ouvert aux 4 vents des conquêtes, invasions, immigrations, depuis toujours : ou alors, au nom de l'antériorité, faudrait-il réinventer le pays basque uni, en gros de Gibraltar à Copenhague, des Highlands aux Carpates ?
    D'autre part le sentiment de "peuple élu" anime ou a animé bien des peuples. C'est celui des Hans de Chine sur les Tibétains, Ouïgours, etc. C'est bien entendu celui du peuple israélien, agglomérat encore plus récent et artificiel de populations de partout se revendiquant "élu" de par la volonté divine de la Bible...
    Et ce fut longtemps (cela reste dans la tête de beaucoup!) le sentiment des Français s'estimant "élus", surtout depuis la Révolution et l'aventurier Napoléon, au nom des idéaux universels de la devise nationale, que les pouvoirs bafouent allègrement ici même, dès avant la Commune de Paris.

    Alors, un peu de modestie dans tes cocoricos (même inconscients)...
    Et bravo au modeste et courageux Snowden.

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    1. La politique, métier de seigneur : bien sûr. Penser et décider seul ou à plusieurs du sort de tous exige d'être irréprochable. Même s'il s'agit d'une délégation éphémère. Pour moi, cela va de soi.

      Ce n'est pas moi qui ai inventé ce concept de peuple élu pour les États-Unis. D'ailleurs, sur des bases un peu différentes, la France "des Lumières" a eu le même défaut : toi-même le soulignes. En tout cas, à chaque fois cela conduit à des exagérations funestes. Il suffit de demander aux grognards tombés à Borodino et après, et aux Russes qui ont perdu la vie dans l'occasion. Cela n'a pas empêché un exalté de remettre çà en 1937.

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  5. "C’est parce qu’il est hystérique de nature, voué à la duplicité et aux incertitudes de la multiplicité, c’est parce que, ou lorsqu’il sent que le réel le plus solide relève lui aussi, ou surtout, de son hystérie fondamentale, que l’homme se pose le problème de la vérité, qui est celui du dévoilement, de l’éclairement, du fondement de son être dans le monde ; de cette question fondamentale de la vérité se sont dissociés deux courants, l’un recherchant la vérité du monde, dont le dernier avatar est la science, l’autre recherchant la vérité de l’existence humaine." Edgar Morin

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    1. L'existence humaine n'est-elle pas qu'un épiphénomène éphémère, une évanescente bulle qui se fera très vite passer un savon, un reflet indécis sur une goutte de rosée ? Seule la vérité du monde se révèle avoir une persistance, une présence.

      Descartes déclarait "Je pense, donc je suis" : a-t-il jamais pensé qu'entre le "Je pense", et le "Je suis" il n'était déjà plus tout-à-fait le même, le temps ayant accompli son œuvre entropique dans ses cellules y compris cérébrales ? Ce qui rendait le DONC caduc.

      La vérité humaine n'est qu'un mythe.

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