mardi 6 novembre 2012

Gallois - le travail est capital

Une intervention intéressante de l'ami Luigi, sur le blog du Yeti, que je reproduis avec plaisir, et avec son autorisation.



Un Gallois de mes amis m’a dit récemment que le travail était capital.

 J’ai répondu certes… mais à peine allais-je développer qu’il a ajouté “oui mais il a un coût”.

Ah ! Bien sûr le coût c’est essentiel, voire même capital ai-je souligné, mais aussi devrions-nous….

Et de m’interrompre à nouveau “et ce coût assurément demande un effort au travail, j’en conviens foi de Galois, mais il vaut le coup, crois-moi”.

Pourquoi d’un coup, sur le coût du travail, l’ami Gallois s’était-il empressé de me rassurer qu’il n’y en aurait pas d’autres.. coup de ce genre ? Étrange me suis-je dit, c’est peut-être une ruse de sa part pour masquer une autre intention, plus favorable au travail, donc aux salaires ?

Naïf que je suis, ce Gallois-là, que je sais ancien patron de gauche d’une grande industrie française ne pensait pas aux salaires mais au coût du travail, celui qui pèse par trop sur les entreprises. Lesquelles c’est bien connu, et notamment celles du CAC 40 souffrent le martyre de devoir par trop payer un coût du travail exorbitant. Et ce même ami Gallois de m’inviter à penser fortement, un peu à la manière de la méthode Coué, au choc de confiance ?

Le choc de confiance, c’est quoi ? lui ai-je demandé. Ben c’est le choc de compétitivité avec la méthode Coué, divisé par le nombre des actionnaires puis multiplié par la racine Carré d’une troïka bienveillante et….

Là je l’ai coupé, je n’en pouvais peu, et de lui avouer “c’est l’austérité, non ?”.

Que nenni cher ami, encore une fois, foi de Gallois, en deux ou trois ans, quelques sacrifices, 20 milliards de charges sociales en moins pour les entreprises, 10 milliards pour les salariés (auxquels il faut tout de suite enlever l’augmentation de la CSG + un ou deux point de TVA, le gel des salaires, la fin de la protection sociale, du code du travail…. là c’est ma pensée qui travaillait en même temps qu’il parlait), l’exploitation du gaz de schiste et le tour est joué, j’aurai mon nom dans le dictionnaire et j’entrerai au Panthéon des grands hommes.

 J’étais ébloui par la démonstration, presque convaincu par les arguments quant apparut alors sur l’écran TV de Bonheur Capital, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Oua, l’avait de l’allure le ministre du redressement productif et l’air content, ma foi de Gallois. D’ailleurs il s’empressa de nous recommander la lecture du rapport de mon ami Gallois remis en main propre au joyeux premier ministre de notre gouvernement ce jour même. Il fallait, dit-il, que tous les français en prennent connaissance ! Mazette, je me suis dit que mon ami Gallois avait du écrire quelque chose de très élevé, à la fois spirituel, culturel, poétique, philosophique pour que le ministre du redressement lui-même nous empresse d’en prendre connaissance afin de … redresser le pays.

  Je me suis alors tourné vers mon ami Gallois et je lui ai demandé : et ton rapport combien il coûte ? Là je dois dire en toute honnêteté et en toute amitié que mon ami Gallois n’a pas voulu me répondre. Il m’a seulement confié qu’il fallait attendre la décision du gouvernement et du président aussi, que là malgré notre relation ancienne il était tenu au devoir de réserve. J’ai bien compris, et je n’ai pas insisté. On a fini notre bière (un peu chère d’ailleurs) et nous allions nous quitter encore bons amis quant, au moment où il s’apprêtait à sortir du café je ne pus m’empêcher presque inconsciemment de lui poser une dernière question : dis-moi ami Gallois, dans ton rapport “choc de confiance”, as-tu calculé aussi le coût du capital ? Parce qu’à tout faire, autant analyser tous les coûts non ?

Vous aurez deviné qu’à ce jour, mon ancien ami Gallois, n’eut pour seule réponse que “sachez monsieur que dans notre pays, tous les coups ne sont pas permis. Vous osez insinuer que j’aurais oublié, dans la mission que m’a confiée le président et le gouvernement, d’évaluer, de peser tous les coûts. Je ne suis pas n’importe qui monsieur, je suis Gallois, le rapporteur d’un rapport du choc de la confiance, autrement appelé il y a à peine une heure choc de compétitivité. Alors vos insinuations ne m’atteignent pas. J’ai la confiance du gouvernement, du président, de la finance, de la commission européenne, de l’UMP, du FMI, de la BCE, de la Banque Mondiale, de l’OMC…… Etc et etc..

Je n’en demandais pas tant. Demain matin c’est certain, dans la presse, notre déconvenue amicale fera sûrement les choux gras des éditorialistes malins : le Gallois assène un coup définitif au Front de Gauche et qualifie le néolibéralisme en finale du super beau coup sur le dos du travail.

Bien à vous tutti
Bruno

PS : toute ressemblance avec des événements existants ou ayant existés seraient fortuits et indépendant de ma volonté.

3 commentaires:

  1. Alors, ça tombe bien ! Tu viens de passer, cette nuit, à l'émission Scryptorium, sur Canal Libellus, et le présentateur annonce le prochain invité, Gallois, pour son roman La Compèt'.
    Tu vois que je te place dans le beau linge (au moins, dans de beaux draps).
    Dans l'émission, tu t'appelles J.-C. et, à la fin, après la sauterie de la Barbade, tu chasses les marchands du Temple.
    Heureux, j'espère.
    En fait, Gallois n'aura pas les horreurs de Lib, vendredi, ce sera Russell Banks.

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  2. Il est pourtant capitald e reconnaitre la valeur du travail, n'est-ce pas, les amis ? ;)

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