Jean-Louis Borloo vient donc de dévoiler son nouveau parti, l'UDI, auquel Chantal Jouanno vient de se rallier. Il s'agissait de renouveler les positions "au Centre". On peut gloser, cela occupe les "journalistes".
Ce n'est qu'un parti libéral de plus,
un caméléon qui a bougé un peu : coincé entre les libéraux de
Montretout, ceux de Vaugirard (puisqu'ils ont quitté La Boétie) et
ceux de Solférino, il va lui falloir trouver un point d'appui pour
ses papattes. Après tout, s'il a envie de renouveler son papier à
lettres, pourquoi pas ? Sur le fond, qu'est-ce que cela change ?
Il est bien plus important de compter
les forces anti-libérales, de scruter leurs motivations, leurs
programmes, leurs divisions, leurs faiblesses. J'ai noté que, sur certains points
elles ne se démarquent guère de "l'autre bord", comme en
politique extérieure. Ne pas défendre Kadhafi (on sait ce que j'en pense), Gbagbo, et maintenant Assad, tous trois opposés aux diktats
de "l'Occident" et résolus à garder un autre cap, est à
mon avis une faute grave pour l'avenir de nos luttes elles-mêmes. Je
vise là aussi bien le front de gauche que le NPA, qui ont raté la
bonne interprétation des évènements il me semble. Peut-être parce
que leur interprétation des paroles de Marx n'est-elle pas
tout-à-fait la bonne. Défendre le travail, c'est défendre le capitalisme. Défendre "l'Occident" contre des solutions
locales et originales, même si de loin elle n'apparaissent pas
parfaites, c'est aussi défendre le capitalisme.
C'est pourquoi le remaniement au Centre est le non-évènement qu'adorent les médias : il cache les dossiers importants, ceux que les patrons des groupes de presse veulent minimiser. De Notre-Dame des Landes à Fleurange, Fralib, ou la centrale de Fessenheim, de Cuba assiégé par des terroristes floridais à l'Afghanistan envahi par les mêmes, de putschs au Honduras ou au Paraguay, à un soit-disant Al Qaida des sables occupant le centre du Sahel, ce sont les mêmes défis que nous, forces de refus du libéralisme-capitalisme, devons appréhender. S'arrêter en chemin est retarder l'avancée de l'Humanité entière malgré ses prédateurs malades. Et surtout qu'on ne s'y trompe pas : malgré son aspect tentaculaire Goldman Sachs n'est pas le seul en cause.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire