Ce matin, un vieil ami, qui a connu la guerre d'Algérie de l'intérieur, en tant que non-combattant, m'a envoyé un billet concernant ce conflit long et meurtrier, et les souvenirs qu'en ont ceux qui le vécurent à leur corps défendant - du moins au début. Parfois plus tard, certains se sont "pris au jeu" (drôle de jeu) et sont devenus massacreurs et tortionnaires à leur tour. C'est ce dont mon ami avait témoigné dans son ouvrage non officiel nommée Le Piège. Il en possède quelques exemplaires papier tirés à ses frais.
D'autres s'en préoccupent aussi, comme le blog Pensée Libre qui lui aussi a sorti un billet sur la question, le premier octobre précisément. Nos deux pays ont vécu dans leur chair de façon cruelle ce que leur ont imposé des accapareurs brutaux et avides pendant tant de dizaines d'années.
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Le 1/10/2012 à Saint-Nazaire a eu
lieu une belle soirée publique sur la Guerre d'Algérie (1954-62),
réunissant environ 75 personnes.
C'était à l'appel de 2 organisations,
le CSA, « Collectif Solidarité Algérie de St-Nazaire et
Presqu'île » et la section locale du « Mouvement de la
Paix », qui invitaient l'association 4acg, «Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre » à présenter son
livre récent «Guerre d'Algérie, Guerre d'Indépendance». Ce livre
recueille en près de 500 pages environ 70 témoignages, dont
plusieurs dizaines venant d'Algériens. Une première, 50 ans après
l'Indépendance !
Le troisième volet du nouveau coffret
de Mehdi Lallaoui pour son film « En finir avec la Guerre »,
consacré à des témoignages de membres de 4acg, a également été
présenté et commenté.
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Il s'en est suivi un bon et franc
débat, débouchant entre autres sur les efforts d'interventions de
4acg dans des classes du secondaire en France, sur les aides
concrètes de 4acg dans des villages d'Algérie ou d'autres pays
victimes de guerres coloniales (Palestine surtout), aides fournies
par le reversement à l'association des «retraites d'anciens
combattants» des membres de 4acg.
Une vingtaine d'exemplaires de ce livre
(édité par L 'Harmattan) ont été vendus.
Parmi les interventions remarquables,
celle-ci par exemple : Un ancien « Rappelé » a
évoqué cette si douloureuse période de sa vie, qui l'engage à
être très résolument « contre toute guerre », qu'elle
soit d'Indépendance ou de répression coloniale, etc. Il lui a été
fermement répondu que la Résistance à l'envahisseur (ici colonial,
132 ans !) n'est pas à mettre sur le même plan que cette
occupation illégitime... : Imaginons un instant que la bataille
de Valmy (remportée par de pseudos «gueux de
révolutionnaires ») ait en 1792 été un désastre pour la
France, occupée 132 ans par les Autrichiens et les
Prussiens...jusque en 1926 ! : voilà qui explique l'ardeur
du patriotisme algérien du FLN en guerre de libération. Face à
tant de longues férocités coloniales de la France en Algérie, le
FLN a pu (ou croire devoir) lui aussi être parfois féroce, chose
inexcusable . Ce n'est pas à mettre sur le même plan, toutefois !
Voilà le genre de débat public qui
est fécond, pour l'avenir, dans ces occasions trop rares de tirer
des leçons du passé douloureux... Quant à l'avenir
Franco-Algérien, il est certainement de grande amitié fraternelle
entre nos peuples : les liens tissés entre autres par 4acg en
Algérie y contribuent.
Rémi Begouen
Un homme en fut marqué lui aussi, au point d'en faire une chanson. Ne pas sous-estimer les chansons : elles parlent au cœur.
RépondreSupprimerMerci, l'ami d'avoir publié ce compte-rendu, avec ton introduction. Merci aussi de ton commentaire sur la chanson, la seule célèbre en effet sur le sujet, de Serge Lama. Mais il y en a beaucoup d'autres (ainsi que des poèmes ou textes très sensibles, comme les lettres du jeune Higelin à sa fiancée...)
RépondreSupprimerIl y a une très belle chanson de Bretagne, de l'ami Gérard Delahaye (accompagné du violon de Favenec), qui commence et termine le film de l'ami Mehdi Lallaoui, que nous avons vu le 1°octobre sur les témoignages de membres de 4acg. On peut voir ce film sur le site 4acg. la chanson se termine à peu près par : "Il ne faut pas envoyer des pauvres gens tuer des pauvres gens"...
Delahaye et Favennec sont devenus de mes amis grâce à cette chanson, à Saint-Brieuc vers 1976...
J'ai un autre commentaire à faire sur l'évocation que je fais de "Valmy", mais c'est ici compliqué, ou long à faire : peut-être cela mériterai un autre article, si babel le souhaite...