Monsieur,
Dans des temps difficiles, que vous
avez vécus de nombreuses fois au péril de votre vie, vous avez su
garder la constance, et la promotion de l'humain dans le sens le plus
large et le plus beau.
Sorti de cette période difficile,
cette constance vous a amené à jouer un rôle de choix dans
l'élaboration de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Plus tard, vous avez eu foi en une
Europe unie, qui vous paraissait le meilleur moyen de promouvoir et
installer la Paix partout dans le monde. Dans ce cadre-là vous avez
milité pour le traité de Maastricht, et aujourd'hui vous soutenez
un candidat à la présidence française, qui continue à soutenir
cette Union européenne que vous avez vue naître.
On vous a trompé.
Cette pseudo-Europe n'est qu'un
paravent pour des financiers et des industriels avides, qui sous sa
bénédictions saignent tous les pays dont les dirigeants ont eu le
malheur de signer ces accords successifs. Vous noterez qu'à part
peut-être au Luxembourg, nulle part les citoyens n'ont donné leur
aval au traité de Lisbonne. Ce détail ne vous interpelle-t-il pas ?
Aujourd'hui, partout les Indignés, se
réclamant de vous curieusement, clament leur opposition à ce
système qui les oppresse sans qu'ils y aient voix au Chapitre. Votre
engagement envers cette Europe-là est-il toujours aussi fort ?
Ne doutez-vous pas ?
Vous qui êtes un ardent défenseur des
droits humains, avez-vous lu ces textes qui nous lient ? Je vous
l'accorde, c'est extrêmement rébarbatif, et c'est voulu. En fait,
chacun peut rendre hommage à Étienne Chouard, simple professeur de
technologie, de droit et d'économie, pour le travail considérable
de décryptage et de pédagogie qu'il a accompli pour aider ses
compatriotes à décortiquer chaque mot litigieux ou artistement
vague. Il n'a d'ailleurs pas cessé, malgré un couvercle officiel
posé sur ses travaux. Sa ténacité, comparable à la vôtre, a
d'ailleurs suscité une vraie émulation dans la recherche de la
vérité dans le fatras juridique.
Aujourd'hui approche une cruciale
épreuve électorale. L'actuel "tenant du titre" a montré
ses limites, et ses ambitions qui ne sont que personnelles. D'autres
proposent de vagues variantes à ce qui existe désormais. Ce n'est
pas satisfaisant. Parmi ceux-là le député de Corrèze propose de
vagues replâtrages, là où les trous dans le tissu économique et
social sont devenus des gouffres. Bien entendu, il ne remet nullement
en cause cette Union Européenne qui lui dicte tranquillement ce
qu'il doit faire : c'est tellement plus simple.
Il faut changer la donne ! Bien
peu nombreux sont ceux qui osent aller contre tout le $¥$T€M, ce
complexe industrio-financier international qui broie les citoyens,
nos frères, vos frères. Entendez-vous leurs plaintes ?
Entendez-vous les grincements de tout notre patrimoine de
savoir-faire, de savoir-penser, de savoir-écrire (promotion d'une
sorte d'anglais international et informe), de savoir-vivre enfin ?
J'ai fait le décompte : il n'y a pratiquement que deux
promoteurs d'une autre donne réaliste, différents l'un de l'autre,
mais ayant en commun la volonté de ne plus se faire dicter leurs
pensées et leurs actions par un ensemble de directives venues de
Bruxelles, ou de plus loin encore.
Le premier est bien entendu Jean-Luc
Mélenchon, qui parce qu'il voyait le PS faire définitivement fausse
route, l'a quitté afin de créer autre chose avec ceux qui ont
accepté de faire la route avec lui. Ah oui, il y a des communistes ?
Combien parmi eux soutiendraient un Staline ? Non, il s'agit
d'une nouvelle génération qui a compris. Resteront quelques vieux
nostalgiques, on en trouve partout, c'est anecdotique. Et de toute
façon, le moteur, c'est Mélenchon, très bien entouré au Parti de
Gauche avec d'anciens socialistes qui ont compris les erreurs
fondamentales de leur ancien parti, et puis des jeunes qui souffrent
des conditions actuelles.
On notera que cet homme n'a, au niveau
des médias, qu'une visibilité réduite alors qu'il emplit
(largement) les salles où il intervient. Et que ses rares
interventions sur les médias "officiels" sont des "musts"
comme on dit tant ils "dérangent les lignes" et apportent
un souffle nouveau.
Que dire de François Asselineau ?
Lui n'existe pas. Homme honnêtement "de droite", il a su
comme Étienne Chouard détecter les faiblesses du système actuel,
et en déduire que la priorité des priorités est la sortie de cette
Union européenne mortifère et catastrophique. C'est normal, elle ne
tend qu'à donner à quelques privilégiés le bénéfice financier
des efforts de tous. Quelques privilégiés, même pas forcément
européens (j'ai entendu un nom, "Mittal"). Vous, qui
privilégiez les droits humains, soutiendriez une telle traîtrise ?
Ce n'est tout simplement pas possible. Soutenez François
Asselineau. Il promeut une première étape, la récusation du
système. La meilleure solution est qu'il passe alors la main à JL
Mélenchon, qui va plus loin, mais qui hésite à mettre en place
cette alternative : une sortie totale et irrémédiable du
$¥$T€M actuel. Après, lui propose la mise en place d'une
assemblée constituante pour une VIème République,
comme l'abbé Jallet, de La Mothe Saint Héray (tout près de la
résidence de Ségolène Royal) qui avait été le premier à oser
proposer la fusion des trois États le 13 juin 1789.
Oui, une Europe des peuples unis et
fraternels peut exister, elle ne demande que cela d'ailleurs. Mais il
lui faut récuser toutes les contraintes financières que le $¥$T€M
actuel lui impose, y compris des dettes parfaitement artificielles,
puisqu'adossées à des intérêts léoniens dus à des banques ou
intérêts privés.
Monsieur Hessel, réagissez, !
Dans les années 30, les banquiers d'affaires ont cru en un homme,
nommé Adolf Hitler, et ont fait de l'or avec lui. Ne permettez pas,
par votre aura justifiée, que des successeurs à ces banques et ces
politiciens s'en recommandent pour accomplir l'horreur.
Aujourd'hui un vote crucial a lieu en
Grèce. Je crains qu'il n'entérine des solutions que vous n'auriez
jamais acceptées.
Très beau billet, que ne lira probablement pas Hessel, paraît-il assailli de courriers...
RépondreSupprimerMais il nous est utile à nous tous!
En ce moment devant le parlement d'Athènes il paraît qu'il y aurait manif, avec à sa tête un "vétéran" aussi respecté qu'Hessel, ainsi que l'immense Mikis Théodorakis, berné longtemps, comme Hessel, par la pseudo gauche socialiste...
De vieux sages sont respectables d'accord. Et on y vient chacun(e)?
Mais "pour passer le relais" aux jeunes, le moteur de la société !