mercredi 22 février 2012

François et Jean-François font du pédalo – Acte 2 scène 2

Nos amis du Cri du Peuple viennent de nous pondre un acte de théâtre de boulevard à succès. Savoureux. Je le reporte ici.


François et Jean-François font du pédalo – Acte 2 scène 2

Cet article est rédigé en tenant compte des consignes de la rue de Solférino et de Libération :
  • François Hollande est de gauche ;
  • François Hollande est le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkozy ;
  • François Hollande a un programme en béton armé pour battre la droite ;
  • Tu ne diras JAMAIS de mal de François Hollande.
Pré scriptum : Intervention de Jean-Pierre Brard sur le Mécanisme européen de stabilité à l’assemblée nationale, le 21 février 2012.





Il y a déjà une BD consacrée à François Hollande
Acte 2 – scène 2

Un bureau vide à l’Assemblée nationale, le soir du 21 février 2012. Jean-François est très en colère, il va et vient en tous sens, en faisant de grands gestes. François se tient dans un des coins de la pièce, mains dans le dos, tête basse.
Jean-François C. (il hurle, au comble de l’exaspération) : Mais c’est pas possible ! François ! Pourquoi tu me fais ça François ? Qu’est-ce que je t’ai fait nom de Dieu ????
François H. (bredouillant) : Mais… Mais…
Jean-François C. (vraiment très énervé) : Arrête ! Il n’y a rien à expliquer. Je ne peux pas te faire confiance !
François H. (larmoyant) : Qu’est-ce tu me reproches encore ?
Jean-François C. (tentant de se reprendre) : Est-ce que tu peux m’expliquer ce vote débile sur le Mécanisme européen de stabilité ?
François H. (retrouvant un peu de contenance) : Ben… C’est comme a dit Martine : on s’abstient parce qu’on est pour la solidarité mais contre l’austérité. C’est une abstention dynamique, offensive !
Jean-François C. (tentant de se maîtriser) : D’accord. Ça, c’est le fond de ta position ?
François H. (soudain affirmatif) : Ah oui ! Depuis le Traité constitutionnel européen, tu sais, on est super pour l’Europe, nous !

"Une abstention dynamique, offensive"

Jean-François C. (oscillant entre désespoir et ironie amère) : François… C’est moi. Tu sais que je sais pourquoi tu as voté et fais voter « oui » au TCE…
François H. (déstabilisé) : Mais… Parce que j’y crois moi à l’Europe.
Jean-François C. (il hurle à nouveau) : Ne me prend pas pour un journaliste triple con ! Je sais que tu as voté et fais voté « oui » parce que Fabius s’était prononcé pour le « non ». Je ne suis pas un crétin !
François H. (perd son calme) : Comment ? Mais…
Jean-François C. (essayant de se calmer à nouveau) : Je vais te dire les choses le plus simplement possible. Le Mécanisme européen de stabilité, c’est Sarko et Merkel qui l’ont créé. C’est un outil purement libéral. A cause de tes conneries vis à vis de Fabius, tu es empêtré dans une course à l’échalote sur la question européenne. Tu ne veux pas te dédire sur le TCE et, comme tout découle de là, tu es coincé.
François H. (retrouvant un sursaut d’orgueil) : Ah Jeff !
Jean-François C. (l’attrapant au col, le visage congestionné de colère, il le plaque contre le mur) : Tais-toi ! Je veux que tu gagnes cette saleté d’élection présidentielle ! Alors, tu vas m’écouter et fermer ta gueule. Tu vois pas qu’à cause de votre abstention à la con, tu remets le nain hystérique en selle ? Vous aviez gagné l’élection avant même que les urnes se prononcent et tu fous tout en l’air !
François H. (le souffle court) : C’est pas vrai. Je te jure que j’essaie… Je vais le battre, notre accord tient toujours.

                                              François Hollande

Jean-François C. (il desserre son étreinte) : Le mal est fait. Tu n’avais qu’à voter contre, ça ne te coûtait rien. Nous, on est majoritaires à l’Assemblée. Tu n’avais pas besoin de t’abstenir : même avec les députés PS contre, on le passait ce texte.
François H. (bredouille, complètement décontenancé) : Mais… et le Sénat ?
Jean-François C. (il le lâche, lui tourne le dos et tourne en rond dans la pièce) : C’est simple. Vous votez contre. Avec de beaux discours de gauche qui font de Mélenchon un dangereux social-démocrate. Tu es élu. Juste après, tu signes ce fichu traité en disant que tu peux pas faire autrement.
François H. (reprenant ses esprits) : Ce serait mentir…
Jean-François C. (dans un geste de dédain) : Arrête tes grands mots. Tu crois qu’il a fait quoi Jospin en 97 avec le traité d’Amsterdam ?
François H. (se grattant la tête) : C’est pas idiot.
Jean-François C. (la main sur la poignée de porte, prêt à sortir) : Alors, tu fais fermer sa gueule à Moscovici, tu reprends les choses en main, tu fais voter les sénateurs contre. Et, peut être, on va oublier qu’en effet, tu n’es qu’un menteur.


François H. (se rengorge) : Je t’en prie ! Pas toi.
Jean-François C. (se retourne, le fusillant du regard) : Je t’en prie. Ferme-là. Tu viens de donner trois points de plus à Mélenchon. Continue comme ça et il sera devant toi. Donc, il gagnera la présidentielle. C’est ça que tu veux ? Moi non. Alors, reprend-toi. Reprend un discours de gauche et gagne-moi cette élection ! Tu crois que nos amis du CAC40 nous paient à quoi toi et moi ? A laisser le terrain aux révolutionnaires ? (Il sort et claque la porte derrière lui)
François H. (il sanglotte) : Je… je… j’en ai marre.
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Bonus vidéo : La Grande Sophie “Du Courage”

4 commentaires:

  1. Mauvais calcul Bab, les billes n'étaient pas dans le camp ... le dialogue est mauvais et bien loin de ce qu'il faudrait réaliser. A croire que ce serait bien que le PS perde et ... que la gauche ne gagne pas !

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  2. Je ne vois pas le rapport entre ma Gauche et Hollande, la pecnaude. Au PS, dans les sections, il y a des gens formidables. A l'Assemblée, actuellement, il y a... ce qu'on a vu hier. De quoi être ulcéré.

    Et ce n'est pas ce que dit le député-maire du patelin d'à côté qui va me rassurer.

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  3. Ta gauche et la mienne sont faites pour s'entendre, à moins de jouer aux sourds, c'est bien de cela que je voudrais les convaincre. Il y a du bon dans les deux et il faudrait mixer un peu.
    Mais je crois qu'il me faudra beaucoup sucrer mon thé pour qu'il passe.

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  4. Ta gauche que tu connais au quotidien, sans doute. Celle des abstentionnistes d'avant-hier à l'Assemblée, certainement pas. Surtout quand on écoute les maladroits et laborieux justificatifs des ténors, qui ont bien de la peine à s'en convaincre eux-mêmes.

    Seule la rupture est une solution, eux ne la voudront jamais parce qu'ils en feront nécessairement les frais en même temps que ceux qui sont sensés être leurs adversaires.

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