jeudi 19 janvier 2012

Être à Gauche en Israël


Réflexion sur un entretien rapporté par le Grand Soir, avec une conseillère municipale de Jérusalem.


La Knesset, telle que je l'ai vue il y a 25 ans
Selon elle, israélienne née en Argentine, la demande de Mahmoud Abbas pour que la Palestine devienne membre à part entière de l'ONU a bien plus qu'on ne le pense en France désarçonné le gouvernement de Tel Aviv, qui se serait piégé lui-même en réagissant de façon disproportionnée.


Elle ajoute que la gauche israélienne, inexistante au niveau des instances politiques (3 députés seulement pour le Meretz), a en fait gagné beaucoup en raison de l'intransigeance trop forte de la faction au pouvoir. Il ne s'agit pas des travaillistes, qui comme ailleurs ne sont qu'une composante un peu moins dure de la droite.

Essayons de comprendre. Je ne dirai même pas d’analyser, parce que cela est plus psychologique et a-logique qu’autre chose. La gauche, qui a un discours cohérent et de bon sens, se fait laminer parce que le parti qui est sensé la représenter subit le même sort que le PS en France : sous des dehors vaguement réformistes, il hurle avec les loups et de ce fait ne représente plus rien.

De l’autre côté, les jusqu’au-boutistes vont de plus en plus loin, tenaillés par un besoin irrépressible de "casser du Palestinien", et de l’opposant en général (y compris les citoyens éclairés qui osent poser les bonnes questions). Un jour ou l’autre, ils vont s’écraser sur le mur qu’ils ont eux-mêmes construit, fait de rejet, de haine et de supériorité supposée. L’affaiblissement de leur sponsor US, inéluctable, y contribuera. Quand je pense sponsor, j’inclus le gouvernement noyauté par les sionistes chrétiens et autres, mais aussi ces particuliers, souvent ultra-religieux et pour le moment encore forts financièrement.

A un moment ou à un autre, la situation ne sera plus tenable. Alors, c’est vraisemblable, et peut-être plus tôt qu’on ne le pense, les "durs de durs" demanderont à négocier. La pression démographique ne leur est pas favorable. Une minorité ne peut pas indéfiniment oppresser une majorité. Ce sera une victoire, non de telle ou telle faction, mais de la raison tout simplement.

4 commentaires:

  1. L'article du GS dont tu extraits un trop court passage est important. La militante parle longuement des contradictions et paradoxes de la société israélienne, allant en conclusion jusqu'à dénoncer "la fascisation" en cours de ses dirigeants actuels et elle ne voit pas - sinon via "quelqu'un à l'étranger" comment enrayer ce processus...
    Comme ce "quelqu'un" ne peut être que le président américain, je ne vois pas ce geste possible : Obama recule à fond sur ce plan-là (aussi) face aux républicains et leurs amis fondamentalistes, aussi bien chrétiens que pro-sionistes !
    Il faut se préparer au pire...

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  2. J'ai un ami qui ne cesse de me rappeler que dans les prisons israéliennes se retrouvent beaucoup de militants de gauche et que la répression est très forte contre toute dissidence dans ce pays. Je n'en sais pas plus, si ce n'est que j'ai pu voir des vidéos dans lesquels les israéliens qui venaient s'opposer à la construction du mur se faisaient tabasser par la police. Il y avait un très vieux monsieur qui était sujet d'un autre reportage. Il expliquait que tant qu'il serait vivant il y irait protester contre ce qu'il considère comme une trahison par l'état de ce qui était le rêve de nombreux immigrés de sa génération... celui d'un pays d'équité et de liberté pour tous, de bon voisinage entre habitants initiaux et les nouveaux venus que sont les juifs... Sa famille intervient dans le reportage, elle dit que oui, ils ont conscience que cela peut être dangereux à son âge les coups de matraques mais qu'il serait encore plus dangereux de le dissuader d'y aller parce que là à coup sûr, il en mourrait.

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  3. @ Rem*
    Obama n'est qu'un Hollande. Il est trop facilement manœuvrable, c'est d'ailleurs sûrement pour cela que l'Establishment a "voté" pour lui avant les Primaires. Seul un président imprévisible, mais ayant gardé sa raison et prêt à aller à l'encontre de certains, pourrait oser faire quelque chose.

    La gauche US n'est guère mieux acceptée que celle d'Israël, puisqu'en fait seuls les deux grands partis possèdent des élus au Congrès, en raison du système électoral. Allez donc parler de démocratie dans ces conditions-là !

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  4. La question sociale revient au centre des préoccupations... Un billet optimiste.

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