L’occupation de la Palestine se base sur une aberration
soulevée peu fréquemment. Le système israélien de la conscription est extrêmement
lourd, Dès l’âge de 18 ans (important), garçons et filles vont pendant
trois ans pour les uns, deux ans pour les autres, être au service de la
dictature israélienne. Ils vont apprendre, à un âge où l’on est encore
malléable, à mépriser, à humilier, à blesser, voire à tuer femmes,
enfants, vieillards, sans discernement et presque sans contrôle. De
retour dans leurs foyers, ils ne seront plus les mêmes, d’autant que
périodiquement ils devront retourner "sur le front" pour ne pas oublier.
Le gouvernement israélien fabrique délibérément des machines à haïr,
qui n’ont droit à aucun recul. Ce qui était un acte sur ordre devient
naturel, évident. Devenus "adultes", d’âge mûr, ces jeunes déboussolés
sciemment et quasi scientifiquement deviendront à leur tour l’ossature
politique de ce pays.
En face d’eux, ce sont des adultes vrais qui les voient agir.
Cultivés, sûrs de leur droit, ils subissent. Parfois les plus jeunes
d’entre eux lancent quelques pierres, dérisoires, les plus exaspérés
envoient des "missiles", des pétards d’artifice pour annoncer que, oui,
ils sont toujours là. Malgré les check points qui morcèlent leurs
routes, les tracasseries administratives sans fin qui les ballottent et
leur font perdre leur temps, les colonies arrogantes et illégales qui
les surplombent depuis les moindres collines et leur volent leur terre,
quand elles ne les attaquent pas, ils savent encore verser dans l’humour
comme l’illustre avec tant de talent Naji al-Ali. Trop de talent ? On
l’a tué.
La Palestine est la terre de l’avenir, celle de ceux, héros malgré
eux, qui relèvent la tête quand des soldats bardés de munitions,
casqués, aux lunettes noires, voudraient les voir baisser les yeux. Le
Palestinien est comme l’olivier, il dure, il dure, il durera toujours,
enraciné dans sa terre, parce que c’est sa terre, qu’il le sait, et
qu’elle le sait. Ensemble, ils attendent. Ils attendent le jour où ces
envahisseurs retourneront au-delà des mers, chassés par leur propre
haine et leurs propres contradictions. Ne serait-ce justement que cette
conscription, omniprésente, marquée par la présence dans chaque gros
village d’une caserne, qui coûte des fortunes en permanence à un État
tenant seulement grâce aux énormes subventions permanentes du grand
frère US.
Oui, la Palestine vivra, elle vivra toujours même si elle est
détruite. En perpétrant la Naqba, le jeune État autoproclamé d’Israël a
disséminé dans le monde entier les graines d’une Palestine toujours
présente. La négation de cette dispersion par les nations inféodées aux
USA n’en changera pas la réalité. Après tout, ballotés, bousculés,
humiliés, massacrés, vendus, les Acadiens aussi sont toujours là.
J'aime ce billet
RépondreSupprimer