Robert Freeman, le 8 août, rappelle dans un billet publié sur Le Grand Soir que les bombes A lancées sur Hiroshima le 6 août 1945 et sur Nagasaki le 9 août ne s'imposaient nullement pour faire capituler un Japon exsangue. Elles ont seulement précipité la capitulation, empêchant la Russie d'envahir ce pays et d'y planter leur drapeau avant la bannière étoilée. Victoire diplomatique chèrement payée par les vaincus.
Reprenons certaines dates. Elles ont un arrière-goût fangeux.
Le premier août 1914 c’est la déclaration de guerre allemande à la France et ses alliés. Les USA se joindront au conflit le six avril 1917, presque trois ans plus tard. Quand l’Allemagne capitule, les mêmes USA imposeront leurs conditions, vexatoires (quatorze points de Wilson), et qui ne seront pas pour rien dans le ressentiment dont Adolf Hitler se servira pour prendre le pouvoir.
Le dix mai 1940, commencent réellement les hostilité en Europe de l’ouest, avec l’invasion de la Belgique, de la Hollande, puis de la France. Deux ans et demi plus tard, le huit décembre 1942, les USA se lancent contre le Japon et ils attendent le onze du même mois pour faire de même vis-à-vis de l’Allemagne. Les provocations n’avaient pourtant pas manqué auparavant. En revanche, quand il s’agit de terminer la guerre, ce sont à nouveau les USA qui s’arrangent pour être les gagnants de la situation. Les séquelles de la crise de 1929 sont vraiment effacées par le boom du plan Marshall.
A chaque fois, ce pays jamais envahi, mais perpétuel envahisseur, arrive le plus tard possible, juste au bon moment pour partager le gâteau à son plus grand profit. C’est le seul qui ait osé utiliser l’arme nucléaire, deux fois en plus, et rien que pour satisfaire sa propre politique. C’est le grand prédateur, à l’image de l’oiseau ornant son Grand Sceau. Le pytargue à tête blanche a toujours du sang au bec.
La seconde guerre mondiale a été une boucherie inouïe. Pas loin de soixante millions de personnes, civiles ou militaires, y ont péri. Pour les USA, ce furent 300 000 soldats (pas de civils) qui payèrent de leur sang la politique des grands stratèges. Il faut comparer aux 487 000 combattants russes qui tombèrent pour la seule bataille de Stalingrad.
300 000, c’est toujours trop. Mais c’est tellement moins que ce qu’endurèrent d’autres pays. Pour rappel, au Vietnam les troupes US ont perdu 60 000 hommes. Leurs adversaires cinq millions. Ce sont les seconds qui ont gagné. Les USA perdent sur le terrain, et regagnent ensuite parfois sur le plan diplomatique, et grâce à leurs fonds "inépuisables" (du moins en matière militaire et de subversion).
La coalition militaro-industrio-financière qui est le vrai gouvernement US n’a pas fini de sucer le sang de la planète, habitants compris. Le cynisme est l’apanage de tous temps des politiciens : étaler celui-ci de façon aussi voyante, et en totale impunité, est la marque de ce pays encore jeune, et déjà haï profondément dans le monde entier.
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