dimanche 26 juin 2011

La diplomatie du néant

le 07/03/2011 05H43
proche orient
Quelle histoire ! Tout le Maghreb est en ébullition, les pays  limitrophes des golfes arabique (Mer Rouge) et persique également, avec des revendications souvent très proches. Des régimes autoritaires les pressurent, ou les pressuraient pour ceux qui semblent être tombés. Souvent les gens étaient affamés tout simplement, alors que les dirigeants, présidents, rois, émirs, sultans se gobergeaient largement. La faim est certainement le moteur le plus puissant, celui qui la subit n'a le plus souvent plus rien à perdre. C'est pourquoi Tunisiens, puis Égyptiens, puis Yéménites, Bahreiniens, Omanais, Marocains, se sont levés pour crier leur colère, avec plus ou moins de bonheur ; Algériens et Arabes ont été férocement réprimés dès la première velléité de résistance. On notera que, peu de temps auparavant, le 8 novembre 2010, l'éclairé roi du Maroc avait fait massacrer des sahraouis à El Aaioun.
N'écoutant que leur bon cœur, mais surtout leurs intérêts bien assumés, les "Occidentaux", ceux que l'on appelle pompeusement "la Communauté Internationale", ont parlé beaucoup, agité des hochets, des menaces, des projets de discussions pour discuter des discussions, ont envisagé de se consulter pour éventuellement appliquer des sanctions financières envers les satrapes concernés, ont agité une possibilité de couverture aérienne d'interdiction, ont même envoyé sans les prévenir une mission diplomatique de barbouzes britanniques aux révoltés (d'où ce fiasco de les voir emprisonnés, puis refoulés). Ils ont même lancé un mandat international envers le nommé Ben Ali et sa charmante épouse, sachant qu'ils étaient hors d'atteinte dans un pays qui ne pratique pas l'extradition. Quant à son collègue Moubarak, en villégiature à Sharm el Sheikh, il n'a été pas inquiété le moins du monde.
En un mot, la "Communauté Internationale" n'a rien fait.
Pendant ce temps-là, à Tunis et au Caire, dans une transparence éblouissante, des hommes d'États (oui, les dames sont généralement peu représentées) préparent des lendemains qui chantent à leurs citoyens. Soyons assurés que naîtront de ces tractations de magnifiques "démocraties" à l'image de ce que nous connaissons de plus en plus de ce côté-ci de la Méditerranée ou ailleurs (Patriot Acts, LOPPSI, etc...).
Chacun voudrait être optimiste, alors que les combats font rage dans la pauvre Libye, victime de son pétrole et de ceux qui en profitent, mais forcément le désenchantement prédomine. Ceux qui suivent ces affaires  arrivent même à être déçus des gouvernements d'Amérique Latine, dont il est manifeste qu'ils n'ont pas compris leur erreur en soutenant Mouammar Kadhafi : opposant à la mainmise du capitalisme américain, il est aussi une très grave menace pour son propre peuple par sa mégalomanie et sa cruauté.
Terriens, mes frères, l'avenir est sombre.
BO
sabre au clair

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