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mercredi 29 février 2012

Marine Le Pen: la binationalité plus problématique avec le Maghreb que les Etats-Unis

AFP  le 29-02-2012 à 15h46
La candidate du FN à la présidentielle Marine Le Pen a affirmé mercredi que "la double nationalité avec un certain nombre de pays du Maghreb pose plus de difficultés d'assimilation" qu'avec les États-Unis, tout en réaffirmant son intention de l'interdire, sauf pour les Franco-Européens.
La présidente du FN était interrogée lors de l'émission "France 2012" (TV5 Monde/AFP) sur son projet de supprimer la double nationalité et ses implications pour les nombreux Franco-Américains expatriés aux Etats-Unis.

La suite de la dépêche est ici

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Madame Le Pen sait-elle vraiment ce qu'il est est ? La culture, la langue, les repères de l'autre côté de l'Atlantique sont considérablement plus différents qu'on ne l'imagine souvent. Je sais de quoi je parle, ayant accueilli provisoirement pendant deux mois un binational possédant le passeport US, mais né en France.

L'intégration est bien sûr possible, mais sûrement pas plus facile que celle d'un natif de Soweto (Afrique du Sud) ou de Vukovar (Croatie).  Le système du "chacun pour soi" concrétisé par l'absence de services publics tels que nous les connaissons, et qui est l'apanage de l'outre-Atlantique, est considérablement plus dépaysant que l'entraide évidente que l'on partage dans bien d'autres régions du globe.

Quant à ceux qui, pour des raisons fiscales, sont tentés de se constituer citoyens d'autres pays, même européens, il paraît logique de les priver de leur nationalité française, ainsi que des revenus français dont ils pourraient tenter de continuer à percevoir les bénéfices ailleurs. Voilà ce qui est important. Et qui risque ne pas être du goût de Madame Le Pen, aussi bien que celui d'autres candidats à la présidence d'ailleurs.

pourquoi Hollande a-t-il perdu la présidentielle de 2012 ?

Je voulais le dire, Des Pas Perdus m'a devancé de magistrale manière. Avec sa permission, voici un billet qui fera date.


Dans une centaine d'années, l'historien qui étudiera le déroulé de la campagne présidentielle de 2012, s'arrêtera longuement sur les raisons de l'abstention socialiste des 21 et 28 février 2012, et ses conséquences.
ps_phone.jpg [1]
Il devra répondre aux questions suivantes:
  • Pourquoi 134 députés socialistes se sont abstenus de voter contre la droite ?
  • Comment le Sénat majoritairement à gauche a-t-il laissé voter un texte néolibéral ?
  • Pourquoi le groupe PS - hormis Jean-Pierre Godefroy, Mme Marie-Noëlle Lienemann et M. Daniel Percheron - s'est-il désolidarisé des autres groupe de gauche au Sénat ?
  • Pourquoi le PS n'a-t-il pas exigé que le peuple se prononce sur le MES par référendum?
  • Pourquoi au parlement les dirigeants socialistes ont-ils choisi de renoncer au clivage gauche - droite à deux mois de la présidentielle ?
  • Pour quelles raisons le candidat du PS, F. Hollande, a-t-il donné des gages de soumission à l'idéologie néolibérale à deux mois du 1er tour de la présidentielle ?
affiche_134_DEPUTE.jpg
« En ce temps-là, répondra l'historien, le parti socialiste était enfermé dans une logique partisane, étrangère à l'intérêt général. En 10 ans d'opposition, le PS était devenu le parti le plus puissant et le plus riche en termes d'élus, si bien qu'il avait réussi à emporter, depuis peu, la présidence du Sénat...
 
 
Paradoxalement, le PS n'avait pas intérêt à remporter la présidentielle et les législatives. En son sein, beaucoup s’accommodaient d'être dans l'opposition, aussi bien les élus locaux, pour la plupart cumulards, que celles et ceux qui étaient plus ou moins directement salarié-e-s au parti ou aux collectivités locales dirigées par le parti. Ces gens-là étaient préservés des aléas inhérents au capitalisme néolibéral et à la régression sociale. Ces gens-là étaient à l'abri de la règle d'or ! Ces gens-là n'avaient aucun intérêt à ce que les choses changent !

Tous ces éléments, auxquels il convient d'ajouter l'abandon de toute référence marxiste dans le corpus idéologique du PS, permettent de comprendre la ligne politique, a priori suicidaire, du parti socialiste...

Et, c'est ainsi que François Hollande perdit la présidentielle... mais que la gauche l'emporta grâce au candidat du Front de gauche »



Prenez-le-pouvoir.jpg 

Notes

[1] cette photo est issue du site PHOTO-LIBRE

L'Ingénieur et le Génie

Un grand ami m'a confié un texte qui me ravit : abaisser un peu ces ingénieurs des mines et des ponts, qui prétendent tout savoir puisque les gouvernements les casent un peu n'importe où au sommet de l'État. Merci Rem* !
(retrouver ce billet sur Ruminances, avec les commentaires)



L'Ingénieur & Le Génie

Armé de sa savante culture mathématique, Monsieur l'Ingénieur (la spécialité se féminise enfin!) a du prestige et/ou est craint. Il est en général un personnage fort respecté dans tous les milieux où il exerce, industriels ou agricoles, aussi bien auprès des humbles exécutants que de leurs dirigeants. Encore que ces derniers aient les moyens financiers d'attirer leurs bonnes grâces, voire de leur céder du pouvoir...corrompu et corrupteur : parmi les rares exceptions à cette règle, citons le très courageux René Dumont qui s'est lancé, ingénieur agronome au départ, dans la bataille politique d'orienter en France le mouvement écologiste naissant sur sa seule base valable, l'alter-mondialisme et la justice sociale. Un pionnier d'avant-garde, dont se réclame encore de rares courageux Verts d'aujourd'hui comme Alain Lipietz (lui-même ingénieur formé à Polytechnique)...

Je connais aussi une autre expérience, mais bien ratée, tant pis pour lui et nous... Nous ? Nous sommes 3 nazairiens qui relayons l'appel de Daniel Mermet à créer ici un repère (repaire?) de « Là Bas Si J'y Suis » et on s'y risque (un peu légèrement avec « on verra bien »)... Et on a vu cela : dès le début de la 1° réunion (d'une quinzaine de personnes presque toutes inconnues) ça tourne mal, à cause de « Monsieur l'Ingénieur des Chantiers Navals de l'Atlantique » - respect !


Ce citoyen est venu, avec copies qu'il distribue, son
« plan génial » (A/B/C/D... subdivisés en 1/ 2/3/4...) et se lance à nous le présenter. Nous l'interrompons assez vite en rappelant que l'on fait d'abord un tour de table pour commencer de nous connaître, etc. Mais il expose qu'il est, lui, « ingénieur » et « donc » qu'il sait comment faire la révolution ! On rigole, il est un peu vexé... Lui succède une pauvre femme qui quémande auprès de nous de l'aider tant elle est dans une noire misère : un tout autre aspect de la réunion, également imprévu ! De plus en plus, « l'ingénieur génial » reviendra interrompre nos interventions diverses avec des assertions du genre : « voilà pourquoi j'ai un plan génial pour la révolution ! »... Bref, dès la 3° réunion, cela tourne au fiasco !


Bien plus ancienne et grave est cette expérience : je suis enfin embauché à mon 1° boulot important (à mes 25 ans fin 1963) dans le métier passionnant de cartographe. Faussement présentée comme venant de l'Institut Géographique National, cette société a en fait débauché de l'IGN, vieux cartographes et surtout jeunes ingénieurs géologues (formés à l’École des Mines...) qui en sont les chefs. Et il s'agit d'une filiale de l'industrie pétrolière (plus tard Elf puis Total) qui cartographie les sols d'anciennes colonies françaises d'Afrique (sans l'Algérie qui vient de conquérir son indépendance). Non seulement pour un éventuel pétrole, mais pour d'autres commandes, telle celle du Roi du Maroc qui a besoin de « cartes du cadastre » pour prélever ses impôts...

C'est là l'une des occasions d'un conflit interne. Nous, « photo-interprétateurs » devons sur vision en relief de photos aériennes pouvoir délimiter - à Paris ! - les parcelles agricoles du Mohammed et du Ahmed local ! On nous assure qu'il y a des vérificateurs sur place : ils sont 2 pour l'immense Maroc !! - A l'époque, nous sommes de nombreux jeunes cartographes à peine sortis de la Guerre d'Algérie, à la fois très heureux de tourner le dos à ce vécu à contrecœur, et conscients de la férocité du système colonial. En face, nos ingénieurs-chefs (parfois de nos âges) sont durs. Nous voulons aller nous-mêmes sur place, entre autres revendications. C'est la grève... Et cela se terminera mal pour nous tous : licenciement total, la boîte ferme... et les géologues en feront une autre !... C'est nous les chefs, ingénieurs-capitalistes, non mais !


Troisième anecdote plus souriante et bien plus ancienne. Ma jeune sœur adolescente est «fiancée» au fils de « Monsieur l'Ingénieur en Chef du canal de Suez », vers 1956, peu avant la nationalisation de Suez par Nasser. Dépité, mon copain d'école Claude François en fera la chanson « pauvre petite fille riche » ! Mieux encore, il vantera son père « ingénieur » dans divers magasines alors qu'il n'était que – et c'est honorable ! – contre-maître dans un atelier du canal...


Bref il peut y avoir du génie dans l'ingénieur mais aussi de l'ingénu ou du salaud : comme partout !

mardi 28 février 2012

A Monsieur François Hollande, candidat à la présidence

Le 28 février 2012

Monsieur le Député,

Hier soir vous avez donné, pour la Syrie, votre position concernant celle que devraient avoir tous les candidats à la présidence de la république. Il s'agit là de propos bien hardis, semble-t-il.

Êtes-vous, par vous-mêmes, allé sur le terrain pour constater en Syrie quelle est la véritable situation ? Ne vous souvenez-vous pas de situations similaires, dans les années passées ?

En Irak, le président devenu rétif Saddam Hussein, après avoir été bien utile contre l'Iran (déjà), a eu le malheur de déplaire au lobby militaro-industriel international. D'où des campagnes de désinformation grotesques, le présentant pour un tyran dix fois plus sanguinaire qu'il ne l'était, présentant son armée comme "la quatrième du monde", son industrie chimique assidue à fabriquer des produits de mort. Cela coûta une invasion presque comme une promenade, face à une armée quasi-inexistante, mais beaucoup de morts parmi les envahisseurs, en raison de la résistance civile qui l'a d'ailleurs payé fort cher elle aussi. Chacun sait aujourd'hui ce qu'il en était, et ce pays est ruiné pour des centaines d'années peut-être. On parlait d'Attila, autrefois... 

En Libye, un homme parfois un peu bouffon dans ses comportements avait le malheur de nourrir des projets pour libérer l'Afrique entière de l'esclavage auquel le Nord l'astreint depuis déjà des centaines d'années, plus ou moins. Grâce à ses revenus pétroliers, il comptait bien sortir les pays frères de l'emprise du dollar et du franc CFA. Faute suprême. Là encore, des pseudo-renseignements l'ont chargé de tous les crimes, se sont appuyés sur l'éternel antagonisme entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine pour susciter ou appuyer des mouvements de protestation. Bien entendu, des troupes d'invasion, là encore, ont "fait le boulot". Bilan actuel, le prétendu CNT se déchire, le pays est une vaste ruine là où il y avait quelque chose, il n'y a plus d'eau, mais la menace que faisait peser le président Kadhafi sur les banquiers du Nord est dissipée. Heureux ? Quant au président déchu, la façon dont il a été traité est d'une perversité telle que cela salit le nom d'humain.

Voilà que cela recommence en Syrie, là encore un pays qui gêne "le Nord". Des troupes de mercenaires, dont certains ont déjà sévi en Libye (tiens !), écument le pays, armés par l'extérieur. Une propagande extérieure abjecte charge les conscrits de l'armée Syrienne des crimes de ces bandes armées, et fustige toute voix discordante. C'est au point que vous-mêmes êtes victime de cette propagande, au point d'interdire une autre opinion à un autre candidat. L'affaire est grave.

Il y a pourtant suffisamment de témoignages pour infirmer tout ce que racontent des journalistes "officiels" sensés avoir enquêté sur le terrain, ou d'autres personnages bien accueillis sur les plateaux de télévision. La censure veille. Oui, la censure. Ces témoignages dont je parle ne sont jamais portés au grand public, dans un débat contradictoire équitable.

Monsieur le Député, j'espère que vous allez réagir à cet endoctrinement, et nuancer, voire rapporter vos propos. Il serait désastreux que par vos positions, vous contribuiez à la ruine d'un pays de plus, au bénéfice de stratèges financiers et militaires.

lundi 27 février 2012

L'occupant de l'Élysée promet... rien.

Au 55 rue du Faubourg, se développe une frénésie de velléités pour des référendums. Des ? Oui, tout plein de référendums. Mais particularité : sur les sujets qui l'intéressent, lui ! Ceux qui veulent fâcher, diviser, exactement ce qu'un vrai chef d'État a pour mission d'éviter.

En revanche, pas question, mais alors vraiment pas question, de donner la parole au peuple pour ce qui l'intéresse au premier chef : le budget de la nation, donc par contrecoup celui de chacun des foyers français. "Trop compliqué", écarte-t-il d'un revers de main désinvolte. Il sait trop quel serait le résultat : sa politique hautement désavouée par un score éloquent, sans contestation possible.  Le scrutin de 2005 lui reste encore dans la gorge : comment, ils ont osé dire non à "ce qui était bien pour la France", celle du Fouquet's bien sûr ?

Pas question non plus d'obliger un industriel à céder à un repreneur français des usines dont lui ne veut plus. Au nom du maintien et du développement du tissu industrieux français : il faut être logique.  Dans le collimateur Mittal qui, après avoir acheté de haute lutte toute la sidérurgie française, la laisse à l'abandon pour gagner plus ailleurs. Ainsi elle ne concurrencera pas les fonderies indiennes, ou peut-être africaines, qui sait ? Mais ce deal (en financier dans le texte) est très bien pour celui qui est sans doute l'ami du magnat indien de l'acier. Et pour que tout soit clair, il sort le mot "investir" qui en tant que tel ne coûte pas cher, pour stigmatiser une filière lorraine ultra-moderne, avec des méthodes produisant un acier meilleur qu'ailleurs (quelle horreur).

Non, certainement faut-il plus que jamais "investir" dans ce nucléaire dont tout le monde préconise de sortir au plus vite, mais qui est si juteux pour les amis du monsieur. Et ceux qui doutent sont écartés, comme Madame Lauvergeon. Trop compétente. Trop lucide.

Pour ceux qui pensaient qu'on parlait ici d'une démocratie, on conseillera de passer leur chemin, au moins pour le moment. Et la frénésie qui s'est emparée du plus haut sommet de l'État est peut-être proportionnelle à la peur qu'il a de devoir passer la main à d'autres dont les motivations sont toutes différentes, dans peu de temps. Panique à bord !

Eh bien, continuons à les faire paniquer, au point de concrétiser largement l'établissement d'une nouvelle donne.

"Crochet du gauche !"

Maurice André, ou la trompette

J'avais appris la triste nouvelle hier matin très tôt.  Un grand homme de la musique s'était éteint.  C'est sa sensibilité musicale, son souffle à la fois ardent et contenu, qui m'avait ouvert très tôt aux arcanes pourtant vastes de la musique classique. Au point qu'à l'âge où mes camarades se déchaînaient sur le yéyé, je me réfugiais dans les subtilités classiques et baroques.
trompette piccolo

Oui, Maurice André est décédé il y a un peu plus de vingt-quatre heures maintenant, dans ce pays basque qu'il avait choisi pour vivre. Né il y a 78 ans près d'Alès, il avait commencé à travailler, comme beaucoup dans sa région, à la mine. C'est un peu plus tard qu'il avait commencé à s'initier à cet instrument difficile qu'est la trompette. Difficile, et ingrat, car trop souvent on a tendance à associer cet instrument aux marches militaires, aux flons-flons de fêtes foraines. Il avait, par son art sensible, su tirer ce magnifique outil d'interprétation d'une sorte de ghetto, pour le propulser au premier rang des plus grands orchestres du monde.

Je l'ai donc découvert très jeune, ce fut un enchantement qui certainement a bouleversé ma vie. C'est au point que, là où mes amis pensent, parlent, débattent, s'immergent ensemble dans le jazz, je préfère les nuances des grands concertos, assez rares. De là j'ai découvert tout le reste de la musique ancienne, avec ses instrument souvent peu connus.  Un autre monde, à n'en point douter.


samedi 25 février 2012

Révolution démocratique en Islande, que Vive l’Islande !

Je fais suivre avec empressement une info venant de mon amie Annie de Pensée Libre.

Révolution démocratique en Islande, que Vive l’Islande !

25 fév

Aussi incroyable que cela puisse paraître, une véritable révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n’en parle, aucun média ne relaie l’information, vous n’en trouverez presque pas trace sur « Google » : bref, le black-out total. Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante : Un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.

Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des Peuples pris à la gorge par le rouleau-compresseur capitaliste, l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective : la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population.

Musique: L’Islande nous souhaite « Bon courage »
<a href="http://www.vimeo.com/12236680">http://www.vimeo.com/12236680</a>
  Quand l’Islande réinvente la démocratie
Le 16 décembre 2010 par Jean Tosti
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’ex-communistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
Très vite, le nouveau gouvernement se trouve face à un problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient tournées principalement vers ces deux pays. Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par mois. Mais le président de la République refuse de ratifier la loi, dont le texte est alors soumis à un référendum. À plus de 93%, les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6 mars), et depuis le problème reste en suspens.
C’est dans ce contexte que l’Islande décide de modifier sa constitution, qui en fait n’a jamais été vraiment rédigée : lorsqu’en 1944 la république avait été proclamée, on s’était contenté de recopier dans les grandes lignes la constitution du Danemark, pays dont l’Islande dépendait depuis plusieurs décennies, en remplaçant simplement le terme de “roi” par celui de “président de la République”. C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures (tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522 citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25 constituants.
Ces derniers commenceront à se réunir à la mi-février et rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif.
Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000 habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de démocratie aux grands États dont la France : songeons que, dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis pendant des semaines à des pressions intolérables de la part du chef de l’État.
(source: cadtm.org)
Quand l’Islande réinvente la démocratie
l’Assemblée constituante a été élue en novembre
Un jour, il y a quelques mois, un anglais passant par Paris, rencontré à la librairie Lady Long Solo, nous alertait sur la révolution en Islande. Quelle révolution ? On n’en entend parler nulle part. Une rapide recherche google ne donne rien du tout, aujourd’hui, ni en associant le mot « révolution », ni même « crise », où l’on ne trouve que des détails sur la crise financière, effectivement à l’origine de cette révolution, qui a eu lieu en 2008, dans ce pays d’à peine plus de 300 000 habitants, classé au deuxième rang mondial sur l’indice du développement humain, l’IDH, derrière la Norvège, à la veille de cette crise, en 2006.
Confronté alors à la faillite brutale du système bancaire, le peuple était descendu dans la rue. Du jamais vu au pays des jeysers d’eau chaude. La droite avait aussitôt dû céder la place à la gauche. Et, pour commencer, les banques avaient été nationalisées. Notre informateur anglais en avait entendu parler pour les projets législatifs de liberté totale pour internet, tels que des sites anglais pensaient à s’héberger là. Plus encore, il insistait pour parler d’une véritable révolution, sans pouvoir la décrire plus, mais s’étonnant qu’on n’en ait jamais entendu parler.

Cherchant alors avec obstination, on a fini par voir des images du palais présidentiel assiégé par une foule qu’on qualifierait ici sans hésiter d’anarcho-autonome. En plus des drapeaux noirs, on pouvait deviner dans la foule une forte composante de citoyenneté de type écologiste. Et on comprenait que le pauvre malheureux flic, tout seul devant le palais présidentiel, ait rapidement dû se rendre sous la pression de la foule. Celle-ci, néanmoins pacifique, n’usait que de casseroles et autres objets bruyants, selon la méthode argentine du cacerolazo, qui a su s’avérer très payante aussi là-bas.

Le président avait plié bagage. Un nouveau gouvernement s’était institué. Mais, quelques temps plus tard, celui-ci avait la mauvaise idée de proposer le remboursement de la dette des banques vis-à-vis du Danemark ou de la Grande Bretagne. Le peuple est de nouveau descendu dans la rue. Un référendum sur la question était imposé par volonté populaire, et une petite majorité de 93% rejetait l’accord prévu par les gentils gouvernants.

Parmi les informations glanées, cette image saisissante de l’agora dans les bains publics chauds, où le peuple s’assemble tous les matins pour débattre de comment refaire le monde.
Consécration de cette révolution, l’élection d’une Assemblée constituante, le 27 novembre 2010, événement peut-être plus considérable que la nuit du 4 août 1789 où était votée l’abolition des privilèges, dont on ne se serait pas aperçu sans la vigilance de Truks en vrac, de notre ami B.Bec, du Gers, relayant le CADTM, ou de Jean-Luc Mélenchon, qui trouve là une similitude avec ses propres thèses constitutionnalistes, mais ne semble pas voir plus loin que le bout de son nez anti-capitaliste.

Merveille de la désinformation. Un événement aussi considérable qu’une véritable révolution démocratique, telle qu’on n’en a jamais vue en Europe, peut se produire sans que la presse, ni google, ne permettent d’en savoir quoi que ce soit. C’est sûr qu’à l’heure de la consolidation anti-démocratique que vivent la plupart des pays européens, l’exemple islandais ne fait pas vraiment l’affaire de nos régimes policiers, qui montrent là encore leur aptitude à verrouiller rigoureusement la conscience collective.

On aimerait assurément en savoir plus sur cette révolution islandaise. Voilà des mois que Paris s’éveille rêve de téléporter sa rédaction pour un reportage approfondi au pays des chasseurs de baleines et d’utopie. S’immerger dans les bains chauds de la révolution démocratique fait certes envie, surtout vu du cœur de notre hiver sécuritaire.

Il faut s’imaginer les 25 « simples citoyens » qui vont plancher sur la constitution idéale. Le souffle de l’humanité devrait se retenir. Où l’on verra probablement qu’il n’est pas difficile de faire mieux que toutes les figures de pseudo-démocraties qui se sont déclinées jusqu’ici sur les cinq continents.

Cet article se voudrait un appel à qui aurait plus d’informations sur cette extraordinaire histoire islandaise. On peut m’écrire à: michelsitbon@gmail.com, et je relayerai avec plaisir. Un dossier sur la révolution islandaise tente de rassembler les articles qu’on peut trouver sur le sujet.
(source: parisseveille.info) et les moutons enragés


Complétez votre lecture :
  1. J’attends DSK au tournant des besoins des pays en révolution
  2. Comparaison de cette crise – restructuration mondiale – avec celles du 19eme durant la révolution industrielle
  3. Crise et manifestations en Thaïlande, le désir démocratique
  4. Que la démocratie advienne dans les pays Arabes, vive les Égyptiens
  5. Deux courants dans la révolution tunisienne

jeudi 23 février 2012

Finance Watch, des banquiers contre la finance

Vous voulez rire ? Désormais certains lobbyistes se rendent compte que trop, c'est trop...

Merci, Les Témoins du Temps présent, pour ce témoignage que j'ai eu grâce à mon ami Des Pas Perdus

23 février 2012

Finance Watch, des banquiers contre la finance

23 février 2012
Der Tagesspiegel Berlin

 
Les lobbies financiers semblent tout-puissants à Bruxelles, contrecarrant toutes les tentatives de réformes du secteur bancaire depuis la chute de Lehman Brothers en 2008. Mais cela pourrait changer, avec la mise en place d’un contre-lobby européen : Finance Watch. 

 
Joost Mulder, 31 ans, connaît tous les arcanes. Cinq années durant, l’élégant Néerlandais a travaillé l’appareil législatif bruxellois pour le compte d’organismes financiers.
Intriguer dans les coulisses de la Commission, du Parlement et des conseils des ministres des 27 Etats membres, c’est son gagne-pain. Quadrilingue, au fait de tout ce qui se passe, l’homme se meut avec aisance à travers l’écheveau politique bruxellois – un lobbyiste tel qu’on les imagine.
Un jour, ses collègues et lui-même feront capoter des initiatives parlementaires, le lendemain il convaincra les fonctionnaires de Bruxelles d’introduire des dispositions "explosives" dès l’ébauche d’un projet de loi afin d’organiser des levées de bouclier d’origines multiples et – en apparence – indépendantes les unes des autres. Et lorsqu’un paragraphe gênant n’a pu être supprimé à la Commission ou au Parlement, on constitue une minorité de blocage au Conseil.

Une ONG unique en son genre

"Versez-moi 10 000 euros d’honoraires et je me charge de mettre votre position à l’ordre du jour au Conseil des ministres’. Voilà le genre de promesses que les lobbyistes font à leurs clients", affirme Joost Mulder.

Mais la donne pourrait bien changer. Car Joost Mulder a changé de camp. L’année dernière, quand les lobbies de la finance sont allés jusqu’à "faire pression sur des gouvernements en menaçant de retirer des capitaux et de supprimer des emplois, j’en ai eu assez", raconte-t-il. "Making finance serve the society", "Mettre la finance au service de la société", peut-on lire aujourd’hui sur la carte de visite de Joost Mulder, désormais responsable des relations extérieures d’une ONG nommée Finance Watch.

Son travail s’apparente à du lobbying. Mais ce lobbying est au service d’une ONG unique en son genre sur l’échiquier politique bruxellois. A Finance Watch, les spécialistes des marchés financiers se donnent pour objectif d’affronter les lobbies du secteur de la finance pour les ramener à leur raison d’être initiale : mettre les services financiers au service de la production.

L’expérience est inédite. Et ce nouveau lobby qui vise à discipliner les marchés financiers est la réponse à une demande – du corps législatif lui-même.

C’est une prise de conscience apparue à l’éclatement de la crise financière, à l’automne 2008, qui est à l’origine de cette initiative. Quand il a fallu décrypter les causes de la crise, il n’y a avait pas de spécialistes chevronnés véritablement indépendants du monde de la finance. A tous les niveaux, c’étaient des banquiers, des gestionnaires de fonds ou les spécialistes qu’ils payaient qui donnaient le ton.

Dans le même temps, on s’est aperçu que la Commission européenne et la Direction générale du marché intérieur étaient littéralement noyautées par le secteur de la finance. C’est le "Corporate Europe Observatory" (Observatoire de l’Europe des Entreprises, CEO) qui a révélé l’ampleur du phénomène.

Le cas McGreevy

Son rapport publié à l’automne 2009, intitulé "Une Commission captive", montrait comment Charlie McCreevy, le Commissaire en poste à l’époque, avait délégué de facto le processus législatif aux entreprises concernées.

La moitié de l’Europe s’est indignée de voir que les instances européennes n’entendaient jamais qu’un son de cloche. Mais l’affaire n’eut pas de répercussions concrètes.

Au vu de ces événements, le député vert français Pascal Canfin et son homologue allemand Sven Giegold ont eu l’idée, en juin 2010, d’une initiative originale. Ils ont lancé un "appel à la surveillance financière", s’assurant en quelques jours le soutien de 22 membres de la Commission des affaires économiques, toutes tendances confondues. Les deux hommes cherchaient des gens dynamiques dotés d’un solide bagage financier. Thierry Philipponnat a répondu à l’appel.

Au terme de 20 années d’expérience dans les milieux de la banque et de la bourse, Thierry Philipponnat a quitté en 2006 un emploi lucratif pour prendre un nouveau départ. D’abord dans la diffusion du micro-crédit dans les pays pauvres, puis dans les rangs d’Amnesty International. Sur leurs propres deniers, les parlementaires ont financé ses six premiers mois d’action, qui ont porté leurs fruits.

A l’issue d’une tournée de plusieurs mois à travers sept des Etats membres de l’UE, il avait obtenu le soutien de 38 organisations, d’Oxfam à la Confédération européenne des syndicats, et réuni un capital de départ de près d’un demi-million d’euros auprès de fondations privées.

Parallèlement, le Parlement faisait pression pour que Finance Watch reçoive un financement européen. Cette année, 1,25 million d’euros sont alloués à cette cause et Michel Barnier, qui est le nouveau Commissaire européen au marché intérieur, a laissé entendre que Finance Watch en obtiendrait la majeure partie.

Six mois après l’assemblée constitutive, Thierry Philipponnat est aujourd’hui secrétaire général d’un cabinet d’expertise et de lobbying mandaté par le Parlement, financé par le contribuable et soutenu par des organisations qui totalisent 100 millions de membres.

L'hydre du lobbying financier

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Cette poignée d’hommes peut-elle faire quelque chose face à l’hydre du lobbying financier ? Sur la seule place de Bruxelles, les banques et autres établissements financiers ont dépêché 700 experts afin d’orienter le processus législatif dans la direction qu’ils souhaitent. Et leur sphère d’influence est étendue.

La tâche est ardue, comme en témoigne le bras de fer survenu l’année dernière autour des contrats d’échange sur risque de crédit à nu, les "naked Credit Default Swaps" (CDS), qui permettent aux hedge funds de spéculer sur la solvabilité des Etats sans miser beaucoup d’argent. Les cours des CDS permettent d’évaluer les risques pesant sur la solvabilité d’un Etat et peuvent ainsi aggraver sérieusement une éventuelle crise de la dette souveraine, voire la provoquer.

C’est la raison pour laquelle, en mars 2011, le Parlement européen a exigé l’interdiction totale de ces transactions. Les syndicats des hedge funds et des banques sont aussitôt montés au créneau, recourant à une stratégie que Thierry Philipponnat a baptisé "stratégie du détail piégeux". Les députés n’ont pas compris les mécanismes de ces transactions, ont claironné les lobbyistes dans les colonnes du Financial Times.

Par ailleurs, si l’interdiction était appliquée, celle-ci "réduirait le volume de liquidités sur le marché des obligations d’Etat, ce qui se traduirait au final par un accroissement du coût pour l’emprunteur" – un argument difficilement réfutable par des profanes.

Mais, en fin connaisseur des marchés, Thierry Philipponnat n’a eu aucun mal à mettre au jour la mystification. Son analyse des tenants et des aboutissants réels de la question a été entendue. A tel point que même le commissaire européen concerné a repris à son compte l’argumentaire de Thierry Philipponnat et que l’assemblée plénière a maintenu l’interdiction.

Néanmoins, lorsque celle-ci a été soumise au vote du Conseil des ministres des finances au mois d’octobre, certains ministres ont insisté pour que le texte prévoit des dérogations. "C’était clairement le résultat d’un gros travail de lobbying", glisse Joost Mulder, saluant au passage le travail effectué par ses anciens collègues. Le texte présente désormais "une brèche béante", mais cela n’empêche pas Joost Mulder d’afficher une belle confiance : "En réalité, c’est le même travail que je faisais avant, confie-t-il, sauf qu’aujourd’hui, je dors mieux".

Posté par lino83 à 18:22 -

1962-2012 : Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie

Ce jour-là, le 18 mars 1962, fut très important à la fois pour les Algériens et pour les Français, en Algérie et en France métropolitaine (et un brassage entre ces quatre concepts).
A la suite des accords d'Évian, ce jour-là le général de Gaulle a proclamé le cessez-le-feu. Ce qui ne veut pas dire que les combats cessèrent ce jour-là, ni les suivants. La guerre d'Algérie continue à marquer très profondément ceux qui l'ont vécue, dans leur tête rien n'a été résolu tant se sont déroulées des atrocités  de part et d'autre. Ce fut un mélange de guerre coloniale, de guerre de libération, et de guerre civile.

Pour commémorer cette écharde toujours douloureuse parmi nos voisins d'en-face et parmi ceux qui vivent en France maintenant, le site Al Oufok nous invite à participer à une journée du souvenir. En raison des distances, ce seront sans doute surtout des habitants de la Bretagne qui pourront être présents.

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1962-2012 : Cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie


jeudi 23 février 2012, par La Rédaction d'Al Oufok
Samedi 03 mars 2012, journée anniversaire
Cinéma et lecture : Auditorium de Douarnenez (France)


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15h00
Ici on noie les algériens - 17 octobre 1961, de Yasmina Adi, 1h30, 2011
Production : Agat films et Cie-Ina.
A l’appel du Front de Libération Nationale (F.L.N.), des milliers d’Algériens venus de Paris et de toute la région parisienne, défilent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l’ordre. 50 ans après, à travers "Ici on noie les algériens", Yamina Adi met en lumière une vérité encore taboue.
Les témoins du film : Hadda Khalfi, Ghennoudja Chabane, Amar Nanouche, Rabah Khemissi, Aïcha Mansouri, Ali Mehenni, Josiane Guinard, Pierre Pignot, Belkacem Smaili, Djemoui Bentrah, Michel Serex, Claude Le Guen, Anne Leduc, Marcel Villin, M’Barka Khemissi.
Second prix du documentaire Festival International du Film de Dubaï, Nomination "Meilleur film documentaire" - César 2012

17h00
Cinéma algérien : un nouveau souffle, de Mounia Meddour, 52 min, 2011
Production : Cocktail Productions et Mounia Meddour.
En présence de Mounia Meddour, réalisatrice
Voici un film documentaire qui va à la rencontre de la nouvelle génération de réalisateurs algériens dans un pays en pleine mutation et reconstruction.
Ils sʼappellent Yanis Koussim, Mounes Khammar, Sofia Djama, Yasmine Chouikh, Khaled Benaissa... On les appelle La Génération champignon ou encore La Génération spontanée. Ils sont jeunes, autodidactes et travaillent sur un terrain vierge décimé par la guerre civile algérienne de 1988. Leur cinéma, à lʼopposé de celui de l’ancienne génération, dépeint les mutations actuelles dʼune société au bord de lʻimplosion et leurs films, engagés, participent à la construction dʼune mémoire collective contemporaine.
Qui sont ces jeunes réalisateurs ? Dʼoù viennent-ils ? Quels regards portent-ils sur leur société algérienne et sur le monde ? A quoi aspirent-ils ? C’est ce que raconte Mounia Meddour.

18h30
Lecture : Complainte des mendiants de la casbah et de la petite Yasmina, d’Ismael Aït-Djafer
Présentation et lecture par Gérard Prémel
Plus qu’oublié, Aït-Djafer est condisciple et contemporain de Kateb Yacine. Son immense et terrible poème Complainte des mendiants de la Casbah et de la petite Yasmina, paru clandestinement à Paris en 1951 avait pourtant été publié un peu plus tard en 1954 dans la revue de Jean-Paul Sartre Les Temps modernes. C’est cette même année qu’Ismael regagne l’Algérie au moment du déclenchement de l’insurrection - et pour y participer.
Il en est expulsé en 1958.
Il ne verra donc pas la publication de sa complainte en 1960, par l’éditeur P-J Oswald. Ni celle, en 1987 à Alger, aux éditions Bouchene, grâce à Kateb Yacine, lequel publie le poème et le préface. Car revenu au pays à l’indépendance, Aït- Djafer, partisan de Ben Bellah, en est à nouveau expulsé en 1963 après le coup d’état de Houari Boumédiène. Et il meut en exil, l’année même de cette publication.
Gérard Prémel, qui présentera et lira le poète, est écrivain et sociologue.

19h30
Combien je vous aime, d’Azzedine Meddour, Algérie, 1h45, 1985 Production : Radio Télévision Algérienne. En présence de Mounia Meddour
À partir d’images d’archives, notamment des journaux télévisés français, Azzedine Meddour, dresse un portrait au vitriol de la colonisation française en Algérie, avec beaucoup d’humour et d’ironie. Subversif et brillant montage d’archives, Combien je vous aime n’est pas un film sur l’histoire mais sur le discours. Un discours qui se construit forcément sur un réel obstiné à refuser sa perversion. Un discours désavoué par l’Histoire. C’est pour cela que la chronologie ne compte pas, ni mêmes vraiment les faits. Vingt cinq ans après, ce discours, ces images disent par eux-mêmes tout ce qu’ils s’assignaient précisément pour tache de ne pas dire.
1er prix du Festival américain du film à New York, section « Perspective  », 1985
« Ce film du regretté Azzeddine Meddour restera un morceau d’anthologie pour sa façon de dynamiter l’image coloniale, …/… » Joëlle Stoltz.

Le commentaire du film est de Abdelkader Alloula : metteur en scène (et acteur) algérien, né en 1939 à Ghazaouet. Considéré dans le Maghreb comme un des plus populaires dramaturges algériens ses pièces sont écrites en arabe populaire, langue et culture qu’il défendait. Victime d’un attentat à Oran, en 1994, alors qu’il se rendait au théâtre pour un débat, il est mort le 14 mars 1994. Parmis ses œuvres théâtrales : El Alleg (Les Sangsues), El Khobza (Le Gagne Pain), Homk Salim , Legoual (Les Dires), El Ajouad (Les Généreux), El Lithem (Le Voile), Attefah (Les Pommes)

Né en 1947 à Sidi Aich en Algérie, Azzeddine Meddour est décédé le 16 mai 2000. Après des études de Lettres françaises à l’université d’Alger, Azzedine entreprend des études de cinéma à l’école de cinéma de Moscou (VGIK) pendant sept ans. En 1978, il rejoint la RTA, la télévision algérienne, où il réalise de nombreux courts métrages et documentaires, notamment la série sur les luttes de libération dans le monde : Le Colonialisme sans empire (1978). Sa dernière œuvre est l’épisode Douleur muette, qu’il a réalisée pour le documentaire collectif L’Autre Algérie : regards intérieurs (1998). Il devient en 1993 membre fondateur de R.A.I.S. (Rassemblement des Artistes, Intellectuels et Scientifiques). Il a également été vice-président de l’A.R.P.A. (Association des Réalisateurs Producteurs Algériens).

Filmographie : Les Nouvelles Croisades (1980) ; Combien je vous aime (1985)  ; La légende de Tiklat (1991) ; Djurdjura (1992) ; Le chacal doré (1993)  ; La Montagne de Baya / Djebel Baya (1997)

Musiques : Cafe halles Algérie, Maghreb Mix (Participation libre et volontaire)

22h00
Première partie, Djemila et Hocine
Djemila Aichouche, alias Jami Rose, chante en français, kabyle, anglais et espagnol. Elle joue au sein du Cartel del Barrio dont les compositions font la part belle au chant arabe et la langue de Cervantès. Elle travaille au théâtre Zingaro sur l’écriture et la recherche de chants berbères pour l’Opéra équestre. C’est Hocine qui l’accompagne en scène, son ami d’enfance. Chansons d’amour, de luttes et de libertés, elle est de l’espèce humaine des indomptés et des vents sauvages.
Hocine Hadjali, est un musicien franco-algérien, compositeur et autodidacte, installé dans le Morbihan depuis 2003. Véritable coloriste et « chercheur de son », il est multi instrumentiste et musicien de théâtre. Il a le blues berbère chevillé au corps, et l’humour ravageur… il a fait les premières parties de Susheela Raman, Idir, La Caravane Passe… avec des chansons festives, généreuses et métissées, nourries de mélopées kabyles, enrichies de ses voyages de la Calabre à l’Egypte, en passant par l’Andalousie.

23h00
Seconde partie, Wonderbraz
On peut apprécier un canard laqué parisien, une pizza écossaise, pourquoi pas un couscous allemand voire une crêpe espagnole. Mais si l’on veut pousser l’exploration plus loin, il faut déguster la cuisine musicale concoctée par Yuna Le Braz, traditionnellement épicée, naturellement excessive, politiquement incorrecte. Yuna envoie les scuds que personne n’a jamais vus passer. Yuna mixe. Elle est dans la musique. Comme d’autres la font. En y étant, elle la fait ! Cette soirée, Yuna la dédiera à l’Algérie et aux peuples berbères.

Pour vous inscrire à notre liste de diffusion "Assawra"
faites la demande à l’adresse : inscription@assawra.info

Qui ne vote pas Mélenchon, vote Sarkozy !

Faute de temps aujourd'hui, j'ai la chance de trouver à nouveau sur le Cri du Peuple une mise au point salutaire concernant ce désastre qu'ont permis sciemment la plupart des députés socialistes en s'abstenant : le M.E.S. Merci à nos amis qui ont su intelligemment analyser ce qu'ont fait les collègues du batave. Bizarrement, parmi les fromages, c'est plutôt un camembert en cours de maturation qui est mou dessus, dur dedans. Comprenne qui pourra.

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Qui ne vote pas Mélenchon, vote Sarkozy !

Je ne veux pas commencer ce post sans présenter mes excuses à mes excellents camarades tant de Lutte Ouvrière que du Nouveau Parti anticapitaliste. Nous représentons, vous et nous du Front de Gauche, la gauche de rupture, clairement anticapitaliste. Las, pour l’heure, nos chemins divergent toujours. Question de programme pour Lutte Ouvrière, de méthodes pour le NPA. Je vous en prie, ne vous sentez pas agressés par le propos qui va suivre, je m’adresse avant tout au camp de la social-démocratie.
J’avais donc, hier sur touittère, un échange cordial et courtois avec un membre du Parti socialiste ou, à tout le moins, un soutien affirmé à François le batave. Soit dit en passant, j’aime beaucoup cet internationalisme dans les « gauches » : un Hollandais mou (pourtant les fromages bataves sont généralement à pâte dure) ; une Norvégienne devenue Française conseillée par un Franco-Allemand ; un Français né au Maroc… ça nous change heureusement des discours puants sur l’identité nationale. Mais, je vais tâcher de ne point trop me disperser.
Donc, j’avais cet échange. A propos du Mécanisme européen de stabilité et de la forfaiture que représente, à mes humbles yeux, l’abstention sur un sujet aussi essentiel pour le peuple. Et ce débatteur de sortir, brut de pomme : « Est-ce que l’électorat de base sait ce que c’est le MES, je ne crois pas. L’électorat de base est intéressé par le pouvoir d’achat, le chômage, la sécurité ». Fermez le ban ! Et passez lui ce mépris souverain pour « l’électorat de base ». En premier lieu, à l’attention de ce monsieur ainsi que de ses semblables, qu’il me soit permis de préciser ceci : le MES a un lien direct avec le chômage, le pouvoir d’achat, les services publics dont celui chargé d’assurer la sécurité. Il n’y a qu’à aller voir en Grèce pour le comprendre. Pour plus de détails, je vous renvoie à la lecture d’un thuriféraire de François H. (non, il n’a pas 13 ans, n’est pas drogué ni prostitué – encore que, sur ce dernier point, on puisse avoir des doutes, politiquement parlant s’entend) ; Gérard Filoche a en effet dressé une petite liste des malversations dont est victime le peuple grec. Le seul hic, c’est que le chef de file de Filoche a diligenté l’abstention à ce pillage de démocratie. Seuls 16 députés socialistes et apparentés ont voté contre le texte.
Pour ma part, j’ai l’heur de ne pas souffrir de schizophrénie politique. Donc, le leader que je me suis choisi, Jean-Luc Mélenchon, a publié une tribune sur le MES dans Libération du lundi 20 février. Il y souligne ceci :
« Dans le Mécanisme européen de stabilité, la France s’engage à injecter, “de manière irrévocable et inconditionnelle”, une contribution immédiate de 16,3 milliards d’euros. Le traité dit que la France devra donner jusqu’à 142,7 milliards d’euros en cas de besoin. Une telle somme représenterait près de la moitié du budget de l’État Cette hypothèse n’a rien de théorique : il suffirait que le “Mécanisme” ait à secourir l’Espagne et l’Italie pour que ses capacités maximales de prêts soient atteintes. »
On le lit, les sommes en jeu sont considérables. Comment pouvoir accroire que de tels versements n’auront aucune conséquence sur les priorités politiques que pourraient être le soutien, voire la revalorisation du pouvoir d’achat (par exemple, au travers d’un SMIC à 1 700 euros) ; la politique de ré-industrialisation nécessaire à la lutte contre le chômage ; le maintien et le développement des services publics ? C’est une aberration de croire que le Mécanisme européen de stabilité n’aura pas de répercussion sur la France. Parce qu’il est d’abord un outil politique, dessiné par les penseurs libéraux qui bossent dans les arrières-cours de l’Élysée et dans les bureaux de la CDU d’Angela Merkel. Il a vocation à parachever la casse systématique des services publics menée en Europe, la mise à sac des protections collectives (dont le budget en France est équivalent à celui de l’État, et pour l’heure dans l’ensemble préservé des appétits du marché). C’est donc mensonge que de vouloir faire avaler à nos concitoyens transformés en gogos qu’il s’agit là d’un “outil de solidarité“, comme l’a glissé Pierre Moscovici mercredi 22 février.

A ce niveau-là de duplicité, j’ai la tristesse de le dire : la lâcheté des parlementaires socialistes les a menés sur la voie de la trahison de la classe ouvrière et, plus généralement, du peuple. Les dirigeants du PS ont fait un choix conscient. A partir de cet instant, qui ne vote pas Mélenchon vote pour Nicolas Sarkozy. Ou pour sa copie, ce qui est pire.

Ceci n'est pas l'austérité

mercredi 22 février 2012

François et Jean-François font du pédalo – Acte 2 scène 2

Nos amis du Cri du Peuple viennent de nous pondre un acte de théâtre de boulevard à succès. Savoureux. Je le reporte ici.


François et Jean-François font du pédalo – Acte 2 scène 2

Cet article est rédigé en tenant compte des consignes de la rue de Solférino et de Libération :
  • François Hollande est de gauche ;
  • François Hollande est le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkozy ;
  • François Hollande a un programme en béton armé pour battre la droite ;
  • Tu ne diras JAMAIS de mal de François Hollande.
Pré scriptum : Intervention de Jean-Pierre Brard sur le Mécanisme européen de stabilité à l’assemblée nationale, le 21 février 2012.





Il y a déjà une BD consacrée à François Hollande
Acte 2 – scène 2

Un bureau vide à l’Assemblée nationale, le soir du 21 février 2012. Jean-François est très en colère, il va et vient en tous sens, en faisant de grands gestes. François se tient dans un des coins de la pièce, mains dans le dos, tête basse.
Jean-François C. (il hurle, au comble de l’exaspération) : Mais c’est pas possible ! François ! Pourquoi tu me fais ça François ? Qu’est-ce que je t’ai fait nom de Dieu ????
François H. (bredouillant) : Mais… Mais…
Jean-François C. (vraiment très énervé) : Arrête ! Il n’y a rien à expliquer. Je ne peux pas te faire confiance !
François H. (larmoyant) : Qu’est-ce tu me reproches encore ?
Jean-François C. (tentant de se reprendre) : Est-ce que tu peux m’expliquer ce vote débile sur le Mécanisme européen de stabilité ?
François H. (retrouvant un peu de contenance) : Ben… C’est comme a dit Martine : on s’abstient parce qu’on est pour la solidarité mais contre l’austérité. C’est une abstention dynamique, offensive !
Jean-François C. (tentant de se maîtriser) : D’accord. Ça, c’est le fond de ta position ?
François H. (soudain affirmatif) : Ah oui ! Depuis le Traité constitutionnel européen, tu sais, on est super pour l’Europe, nous !

"Une abstention dynamique, offensive"

Jean-François C. (oscillant entre désespoir et ironie amère) : François… C’est moi. Tu sais que je sais pourquoi tu as voté et fais voter « oui » au TCE…
François H. (déstabilisé) : Mais… Parce que j’y crois moi à l’Europe.
Jean-François C. (il hurle à nouveau) : Ne me prend pas pour un journaliste triple con ! Je sais que tu as voté et fais voté « oui » parce que Fabius s’était prononcé pour le « non ». Je ne suis pas un crétin !
François H. (perd son calme) : Comment ? Mais…
Jean-François C. (essayant de se calmer à nouveau) : Je vais te dire les choses le plus simplement possible. Le Mécanisme européen de stabilité, c’est Sarko et Merkel qui l’ont créé. C’est un outil purement libéral. A cause de tes conneries vis à vis de Fabius, tu es empêtré dans une course à l’échalote sur la question européenne. Tu ne veux pas te dédire sur le TCE et, comme tout découle de là, tu es coincé.
François H. (retrouvant un sursaut d’orgueil) : Ah Jeff !
Jean-François C. (l’attrapant au col, le visage congestionné de colère, il le plaque contre le mur) : Tais-toi ! Je veux que tu gagnes cette saleté d’élection présidentielle ! Alors, tu vas m’écouter et fermer ta gueule. Tu vois pas qu’à cause de votre abstention à la con, tu remets le nain hystérique en selle ? Vous aviez gagné l’élection avant même que les urnes se prononcent et tu fous tout en l’air !
François H. (le souffle court) : C’est pas vrai. Je te jure que j’essaie… Je vais le battre, notre accord tient toujours.

                                              François Hollande

Jean-François C. (il desserre son étreinte) : Le mal est fait. Tu n’avais qu’à voter contre, ça ne te coûtait rien. Nous, on est majoritaires à l’Assemblée. Tu n’avais pas besoin de t’abstenir : même avec les députés PS contre, on le passait ce texte.
François H. (bredouille, complètement décontenancé) : Mais… et le Sénat ?
Jean-François C. (il le lâche, lui tourne le dos et tourne en rond dans la pièce) : C’est simple. Vous votez contre. Avec de beaux discours de gauche qui font de Mélenchon un dangereux social-démocrate. Tu es élu. Juste après, tu signes ce fichu traité en disant que tu peux pas faire autrement.
François H. (reprenant ses esprits) : Ce serait mentir…
Jean-François C. (dans un geste de dédain) : Arrête tes grands mots. Tu crois qu’il a fait quoi Jospin en 97 avec le traité d’Amsterdam ?
François H. (se grattant la tête) : C’est pas idiot.
Jean-François C. (la main sur la poignée de porte, prêt à sortir) : Alors, tu fais fermer sa gueule à Moscovici, tu reprends les choses en main, tu fais voter les sénateurs contre. Et, peut être, on va oublier qu’en effet, tu n’es qu’un menteur.


François H. (se rengorge) : Je t’en prie ! Pas toi.
Jean-François C. (se retourne, le fusillant du regard) : Je t’en prie. Ferme-là. Tu viens de donner trois points de plus à Mélenchon. Continue comme ça et il sera devant toi. Donc, il gagnera la présidentielle. C’est ça que tu veux ? Moi non. Alors, reprend-toi. Reprend un discours de gauche et gagne-moi cette élection ! Tu crois que nos amis du CAC40 nous paient à quoi toi et moi ? A laisser le terrain aux révolutionnaires ? (Il sort et claque la porte derrière lui)
François H. (il sanglotte) : Je… je… j’en ai marre.
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Bonus vidéo : La Grande Sophie “Du Courage”

MES : ils l'ont fait, merci les socialistes !



Ou plutôt, ils ne l'ont pas fait, sur le Mécanisme Européen de Stabilité ils se sont abstenus.

Ils ?

Les députés socialistes, bien sûr. Ce qui a permis à cet accord catastrophique pour les finances françaises (et des autres pays européens) d'être adopté. C'est un scénario assez similaire à celui du 4 février 2008, quand à Versailles les parlementaires socialistes, ainsi que des députés Verts, s'étaient abstenus. Le projet avait été acquis à UNE voix de majorité, celle de Jack Lang (se souvenir de ce nom).

Et comme en 2008 une partie des socialistes, Henri Emmanuelli en tête, ont voté contre le MES, ainsi que les députés EELV, et bien sûr le Front de Gauche.

Il faudra s'attendre désormais à se voir réclamées des sommes énormes, sans justificatif, immédiatement (délai : sept jours en tout), par un organisme européen, un de plus, investi de pouvoirs énormes et disproportionnés, pénalement intouchable, lui, ses dirigeants et ses simples employés. En revanche, cet appareil disposera d'une batterie de sanctions visant les États membres. L'arme absolue, en quelque sorte

François Hollande peut être fier de lui. Notre pays pourra être ruiné en sept jours, sans avoir aucun recours. Encore la droite sarkoziste, représentée par le premier ministre françois Fillon, se plaint-elle que sa "victoire" ne soit que par défaut, et que les socialistes n'aient pas apporté une adhésion franche et massive au projet.

Plus que jamais, la sortie intégrale de cette "Europe" qui n'est qu'un gouffre financier (voir la Grèce) est indispensable. Plus que jamais, il s'agit de tourner la page, et de cogner son poing sur la table européenne : "Assez ! " Il faudra être intransigeant, et ne pas craindre de déplaire à une chancelière allemande fragilisée par les différents scrutins où elle a perdu beaucoup de places au Bundesrat. L'avenir des français, et de tous les Européens, est à ce prix.

Le seul dirigeant "crédible" capable de donner du poing sur la table est Jean-Luc Mélenchon. A lui de prendre la tête de la révolte, celle que préconise François Asselineau. La priorité est de réfuter toute cette grotesque et mortifère construction européenne de l'argent, de l'argent, de l'argent.

Citoyens, le 22 avril ET le 6 mai, vous voterez pour Jean-Luc Mélenchon pour préserver l'avenir, VOTRE avenir et celui de vos enfants. Les 10 et 17 juin vous lui donnerez une majorité à l'Assemblée Nationale. Il ne s'agit pas, il ne s'agit plus de "faire de grandes choses", mais de la vie de tous les jours, celle qui compte vraiment.

mardi 21 février 2012

Le 11 novembre devient jour d'hommage "à tous les morts pour la France"

 Créé le 20-02-2012 à 18h47 - Mis à jour le 21-02-2012 à 03h06

Le Parlement a adopté définitivement lundi, par un vote de l'Assemblée nationale, la loi instaurant le 11 novembre, jour de l'armistice de 1918, comme une journée "en hommage à tous les morts pour la France", et non seulement à ceux de la Première Guerre mondiale.
Seul le groupe des députés du Front de gauche a voté contre ce texte, annoncé par Nicolas Sarkozy le 11 novembre dernier, et qui précise, à l'initiative du Sénat, que "cet hommage ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationales".

Merci de lire la suite de la dépêche de l'AFP ici

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Ce devoir de mémoire est aussi un devoir d'explication.

En 1922 le journal L'Humanité a publié une réponse d'Anatole France à Marcel Cachin, réponse qui fera date.

"On croit mourir pour la Patrie et on meurt pour les banques et les industriels"

 Ce mot terrible concernait le bilan de la guerre de 1914-1918, celle dont la fin jusqu'à présent était commémorée le 11 novembre. Aujourd'hui, avec le recul on s'aperçoit que tous les autres conflits présentent le même tare.

Sans aller très loin, les banquiers et industriels aux USA ont fait des affaires énormes en fournissant les deux camps en 1939-45. Apparemment, leur collaboration avec le IIIe Reich s'est terminée avec l'entrée en guerre des USA, début 1943. Sans état d'âme, les affaires ont repris dès le conflit militaire terminé. Il fallait bien reconstruire ! C'est là un marché particulièrement juteux, qui fut revêtu de l'onction nommée Plan Marshall.

Sans vouloir trop polémiquer, qu'en fut-il pour les guerres qui suivirent, pour nous français ? L'Indochine ? Nul besoin de plonger dans le bourbier du scandale des piastres. D'énormes intérêts s'y investissaient (on pensera à Michelin).  La Banque d'Indochine, qui plus tard fusionnera avec celle de Suez en 1974. Aujourd'hui le groupe se nomme Suez tout court. Incidemment, la banque de Suez aussi était partie prenante sur le conflit de 1956 à propos du Canal. Conflit qui fut perdu par le corps expéditionnaire anglo-français : c'est pourquoi on n'en parle guère.

Et en Algérie, bien entendu les intérêts abondaient, surtout quand fut découvert le pétrole dans le sud. Quoi de mieux, que d'envoyer là-bas les appelés du contingent français faire "de la pacification" ? Un ami en a tiré un témoignage poignant, intitulé "Le Piège". Il cherche un éditeur.

Les choses ont continué, encore aujourd'hui en Afghanistan où "nos" troupes sont encore embourbées dans un conflit qui n'est pas le leur, ni le nôtre, mais celui des pétroliers US.

Personne ne fait de remarque ? Dans ces différents conflits, nous devons repartie la tête basse, parce qu'il s'agit pour ceux "d'en face" de guerres de rejet d'envahisseurs, où le peuple entier est concerné. On ne peut pas gagner ces guerres-là, à moins de faire table rase du pays. Même en Irak, où le pays n'existe pratiquement plus, même en Libye plus récemment où la re-désertification est encore en cours, les troupes d'invasion n'auront pas fait plier les survivants. Et entre un gouvernement de Tel Aviv et la population palestinienne occupée ou enfermée, le bras de fer continue indéfiniment.

Plus fort encore, un pays a bien failli être le grand perdant de la guerre 1939-45 : le nôtre. Sans la poigne de De Gaulle, en 1945 les cadres d'une administration d'occupation US étaient prêts à se mettre en place, substituant un occupant à un autre. La monnaie était déjà imprimée, en toute illégitimité. Il a failli se produire là un nouveau conflit. Les livres d'Histoire en parlent peu. Presque aucune trace dans les recherches Google, sauf celle-ci très importante. Bizarre.

Le 11 novembre. C'est une date légalement comme une autre désormais, puisque sa spécificité est morte, peu de temps après le dernier survivant militaire de cette période-là. Si elle pouvait donc être l'occasion d'avouer quel était, quel continue à être l'enjeu de tant de morts (jamais les responsables, on le notera), les choses avanceraient vers une prise de conscience mondiale de notre fraternité. Il est nécessaire de jeter de multiples ponts par-delà des frontières qui ne sont que celles imposées par ceux qui ensuite les transgressent par personnes interposées. Une histoire de fous ? Un jeu entre quelques irresponsables ? Ou plus subtilement une façon de diviser pour régner, pour des financiers totalement apatrides et leurs compères industriels ?